Le Scorpion de Desberg et Marini

Le Scorpion de Desberg et Marini« Un enfant marqué par le Diable n’a que sa vie devant lui. » Tel est le Scorpion : rien à perdre et une malédiction derrière lui. Il ne sait pas grand-chose de ses origines si ce n’est que sa mère a été brûlée pour sorcellerie, et que le cardinal Trebaldi veut sa mort. Car nous sommes dans l’Italie du XVIIIème siècle, dans une Rome où l’Eglise n’est que crime et luxure, meurtres et complots. Sous la houlette du très puissant cardinal se réunissent les descendants des Neuf  Familles qui quinze siècles auparavant parièrent sur la religion chrétienne pour asseoir leur pouvoir.

Virevoltant, méfiant, mystérieux et diablement séduisant, ce Scorpion se bat à l’épée, séduit  les femmes, échappe à la mort, bref, il est l’Aventurier de charme. Plus athlétique que Gérard Philipe, plus énigmatique que Cartouche (Jean-Paul Belmondo), le héros de Marini et Desberg fait mouche de son fleuret et entraîne le lecteur dans un tourbillon d’aventures et de mystères. Il échappe au poison, aux carreaux d’arbalète et aux coups de feu, enfourche son cheval comme à saute-mouton et manie aussi bien l’humour que l’épée.

J’ai reçu le premier volume de cette série de Praline grâce au fameux et judicieux swap Cape et Epée. Mais comment en rester là alors qu’il se termine par l’agonie du héros. Même si on se doute bien qu’il va s’en sortir, il me fallait la suite, que j’ai trouvée à la bibliothèque : ouf ! Alors le plan de Trebaldi ? Devenir pape, carrément, et pour ça faire assassiner celui en place, non mais je vous jure, pour une fois qu’il y en avait un de sympa ! Et les moines guerriers qu’il a pour escorte ne laissent rien présager de bon pour la Chrétienté, tout en cape et en masque d’or : inquiétants. Et pourquoi Trebaldi s’intéresse-t-il au procès de la mère du Scorpion ? Cela a-t-il un rapport avec le pape ? Le Scorpion serait-il le fils du pape ? Allez hop, j’enquille avec le troisième tome ! Le Scorpion parviendra-t-il à empêcher l’élection de Trébaldi au siège pontifical ?

Série de cape et d’épée s’il en n’est, Le Scorpion de Desberg et Marini séduira les amateurs de BD historique. Le dessin est lumineux, le travail sur les costumes et les décors impeccable.
Alors bien sûr, les méchants sont vraiment méchants et le Scorpion a tout pour lui. Je ne dis rien des femmes, meurtrières ou putes, il y a le choix ! Mais ce genre de BD ne se passe jamais sans quelques stéréotypes que la fougue du scénario et la qualité du dessin ramènent au second plan.

Le Scorpion
1 : La marque du Diable
2 : Le secret du pape
3 : La croix de Pierre

Scénario : Stephen Desberg
Dessin : Enrico Marini
Dargaud, 2000 – 2003