Wall-e est un petit robot genre tas de ferraille, un des derniers encore opérationnels à la surface de la Terre. Car nous sommes au XXVIIIème siècle et voilà bien longtemps que l’homme a quitté la planète bleue devenue invivable à force de pollution. Ne sont restés que quelques robots nettoyeurs qui ont eux-mêmes augmenté peu à peu le tas de choses inutiles que Wall-e ramasse et compacte sans relâche. Il a créé son petit sanctuaire fait de vieilles ampoules, de fourchettes et autres objets improbables dont il ne connaît pas l’usage.
Et voilà qu’un jour débarque un vaisseau spatial avec à son bord une robote hight tech, Eva, qui, on le comprendra plus tard, est chargée par les humains de repérer toute réapparition de vie sur Terre. Le petit Wall-e tombe instantanément amoureux d’elle et comme ces hommes qu’il voit sur de vieilles cassettes vidéos, il aimerait bien lui prendre la main… Mais voilà qu’il découvre un jour dans un frigo abandonné une minuscule pousse de quelque chose. C’est vert et vivant, pas de doute, et l’insensible Eva s’en empare donc pour la ramener aux humains, très loin là haut dans les étoiles. Mais il s’accroche notre Wall-e, et le voilà parti pour le grand voyage, parti rejoindre ce qui reste de l’humanité.
Pas de doute, voilà encore une grande réussite des studios Pixar, après le déjà excellent Ratatouille. Même ingéniosité, même sensibilité, même drôlerie. Et là où Pixar fait très fort, c’est qu’ils arrivent à rendre expressif un robot dénué de traits et à nous faire rire par le seul comique de scène ou de situation car la majeure partie du film est dénuée de dialogues. La partie terrestre est à mon avis la plus réussie, avec un Wall-e vraiment émouvant et drôle, alors que la seconde est beaucoup plus mordante. On y découvre en effet une humanité asservie par les robots, réduite par des siècles d’inaction et de sucre à l’état de grosse larve atrophiée des quatre membres. Notons d’ailleurs une scène hilarante quand le capitaine du vaisseau décide de se mettre debout sur fond de Ainsi parlait Zarathoustra, digne d’un 2001, L’Odyssée de l’espace.
C’est drôle, c’est beau et assorti d’un message écologique intelligent, même si très pessimiste (que penser finalement des hommes redécouvrant l’agriculture et sautant de joie à l’idée de planter des pizza plants !) : c’est à voir par tous.
Petite touche perso : j’ai vu ce film dans une salle bondée à Cork en Irlande. Tous les spectateurs, absolument tous, entrent dans la salle avec une bassine de pop corn et un verre de soda (qu’ils calent dans le trou de l’accoudoir prévu à cet effet et abandonnent là en partant) : pendant tout le film, les gens mâchent et boivent, c’est absolument insupportable.
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Réalisateur : Andrew Stanton
Sortie nationale : 27 juin 2007 – Durée : 1h 38