J’aime beaucoup les bandes dessinées de Nicolas de Crécy. J’avais déjà apprécié l’étrange chose qu’était Le Bibendum céleste (en trois tomes aux Humanoïdes associés), aussi les aventures de Salvatore, le garagiste amoureux m’ont-elles réjouie une fois de plus.
Salvatore est un pro de la mécanique qu’il pratique depuis tout petit. Les voitures c’est son truc, mais les clients beaucoup moins, ce garagiste-là est du genre misanthrope. Il accepte quand même de réparer la voiture de la grosse truie Amandine, qui attend treize heureux événements. Bizarre quand même qu’il soit si gentil d’un seul coup… C’est qu’il a une idée derrière la tête Salvatore : il est bien décidé à voler une pièce du véhicule (et si Amandine a un accident sur le chemin du retour, ce n’est pas à cause de la pièce manquante, non, c’est parce qu’elle est myope !). Car oui, pour construire sa Julie-Mobile, Salvatore est prêt à tout, même à voler ses clients. C’est que c’est un véhicule hors-norme qu’il a conçu lui-même mais dont les pièces ne s’achètent pas dans le commerce, il doit les récupérer pour construire l’extraordinaire voiture qui lui permettra de rejoindre sa Julie au-delà des mers.
Oui mais voilà, l’adaptateur, la seule pièce qui lui manque, s’éloigne de lui de plus en plus, elle est désormais exposée à la vue de tous les Parisiens en tant qu’œuvre d’art… Comment s’en emparer ? Avec l’aide de son animal de compagnie peut-être, cet être à lunettes qui ressemble à une bouteille (ci-contre) ? Ou bien en endossant un costume de taureau gonflable ?
Non loin de là… Amandine cherche son treizième petit, François, qui a disparu lors de son rocambolesque accouchement. Il est tombé dans une fontaine, de là, dans les égouts de Paris, pour être recueilli par Léa, une jeune chatte gothique qui l’élève dans son bel appartement parisien, ce qui n’est pas sans poser de problèmes avec ses parents.
Les quatre volumes ont la même saveur : c’est doux, poétique et loufoque. Je pourrais ajouter drôle, farfelu, tendre, irrévérencieux parfois. Les couleurs sont toujours lumineuses, les personnages sont presque tous des animaux qui renforcent le côté attachant. On ne peut qu’aimer Amandine, cette grosse cochonne myope qui pleure son fils disparu et doit affronter la précarité avec ses douze petits perpétuellement affamés, mais qui se révèlent rapidement très débrouillards. Et on part sur les routes avec Salvatore, à bord de son véhicule poétique, métaphore du sentiment amoureux, France / Amérique du Sud en passant d’abord par la Suisse puis l’Autriche. Et comment ne pas compatir au sort du petit assistant, tête de Turc de Salvatore qui affute sur lui sa mauvaise foi et le brime sans arrêt…
On suit irrémédiablement ces personnages, on espère qu’Amandine va retrouver son petit, on s’amuse de la débrouillardise de ses douze autres enfants, on sourit de la mauvaise foi de Salvatore, de son cœur d’artichaut, et de sa culture littéraire et philosophique, plus personnelle que vraiment encyclopédique, malgré ses affirmations, on s’inquiète même du sort de François, le cochon orphelin, car les parents de Léa sont décidément très bizarres.
Nicolas de Crécy, c’est un peu de poésie, de tendresse et d’humour dans le monde de la BD. Je me demande quand même pourquoi Dupuis sort ces quatre premiers tomes en un seul volume… monochrome !
Tome 1 : Transports amoureux, 2005
Tome 2 : Le grand départ, 2006
Tome 3 : Une traversée mouvementée, 2009
Tome 4 : Retour à Brest, 2010
j’ai tenté et je n’ai toujours pas fini la lecture de cette série. Le personnage principal m’intrigue, m’amuse… mais je crois que je suis totalement hermétique aux univers et à l’humour de De Crécy. « Période glaciaire » reste pour moi une bête curieuse, j’en cherche encore l’intérêt. Me reste Le « bibendum céleste » à découvrir mais je suis assez sceptique sur mon engouement
A mon avis, ne tente pas Le bibendum céleste, c’est encore plus bizarre que tout le reste… ça doit être pour ça que ça me plait, d’ailleurs…
Bien jolie cette BD, et puis l’appel des « Humanoïdes associés » est irrésistible!
Que de souvenirs!
Merci pour cette évocation.
Là c’est Dupuis, mais c’est bien aussi 🙂
Étrange et drôle apparemment. Je ne suis pas sûre que ça me plaise mais j’apprécie quand une BD se présente en un seul volume au lieu d’une série de petits volumes qu’on ne trouve pas toujours en même temps!
Oui bien sûr, je suis tout à fait d’accord avec toi, mais le problème de cette intégrale, c’est qu’elle ne reprend pas les couleurs… c’est en noir & blanc, en clair, et c’est vraiment dommage, je ne comprends pas le pourquoi de cette démarche.
J’ai déjà du mal à me remettre aux BD et celle-ci ne me motive vraiment pas !
de Crécy n’est peut-être pas le meilleur moyen d’entrer en BD, c’est exact, même si c’est un de mes préférés !
Pas lu cette série et le côté loufoque n’est pas forcément mon truc, je dois dire…
Ben quand même, tu lis des trucs bien barrés en BD, plus que ça même, genre des trucs asiatiques aussi sexes qu’improbables…
Bon d’accord, parfois je lis des trucs spéciaux… mais quand même 😀
oh là original dis moi ! je ne connaissais.
On a un peu plus parlé de de Crécy au moment de Période glaciaire, mais il ne connait pas encore le succès qu’il mérite au regard de son originalité…
Peut-être à essayer. Je suis curieuse.
Tu es prévenue, c’est spécial, mais justement, c’est ça qui est bien.
Je le note, j’ai des envies de BD en ce moment et je ne connais pas du tout celle-là ! c’est assez différent de ce que j’ai l’habitude de lire mais c’est bien de changer 🙂
Dépaysement assuré avec de Crécy, surtout quant à la logique du récit, encore que cette série raconte une histoire suivie (même avec quelques détours…).
Cette bd est ma dernière incursion dans le monde de de Crécy et je dois dire que si les deux premiers tomes m’avaient séduite, je suis plus mitigée sur le 3ème et du coup je n’ai pas du tout lu le 4! Mais bon si c’est la fin, je vais quand même aller voir ça!!
Pour ma part j’avais beaucoup entendu parler de de Crécy pour sa série Léon la Came que j’avais eu toutes les peines du monde à trouver en bibli à l’époque car toujours sortie!!
Euh… ce n’est pas la fin…
ah comme y avait une intégale (enfin c’est moi qui emploi ce terme:) j’avais cru…
Je l’ai feuilletée et je me suis demandée ce que c’était que cette histoire de cochons.
Ah, mais il n’y a pas que des cochons, il y a des chiens aussi, et des chats 🙂
Je ne connais pas, mais j’avoue maintenant être très tenté par cette plongée poétique et animalière.
C’est que j’ai réussi mon coup 😉