L’hypnotiseur de Lars Kepler

HypnotiseurSurfons puisque c’est l’été, sur une vague qui me semble arrivée à son sommet, à savoir celle du polar nordique. Peut-être même commencerait-elle un léger déclin, avec des romans plus contemporains que ceux que les éditeurs ont pris plaisir à publier ou republier pour profiter de la mode. L’hypnotiseur date de 2009, il est le fruit de la collaboration de deux auteurs suédois mariés dans la vie ayant jusqu’à présent écrit séparément.

Le docteur Erik Maria Bark est appelé par une collègue au chevet d’un jeune garçon très gravement blessé et plongé dans le coma. Il est le seul rescapé du massacre de sa famille. La police ayant tout lieu de croire que sa soeur aînée est en grand danger, elle demande suite à accord médical, au docteur Bark d’hypnotiser le jeune garçon, Josef Ek, afin qu’il décrive ce qu’il a vu et identifie peut-être l’assassin. Le docteur Bark a juré dix ans auparavant de ne plus jamais hypnotiser, mais il cède à la demande pressante. Tous découvrent alors que Josef est le meurtrier de sa famille. Enragé et encore sous hypnose, il promet de se venger du docteur Bark qui l’a fait parler. Malgré de très graves blessures, Josef s’enfuit de l’hôpital. Peu après, le fils du docteur, Benjamin, est enlevé. Or, celui-ci est hémophile et a besoin de son traitement. Il faut retrouver Josef, et c’est ce à quoi s’emploie l’inspecteur Joona Linna. Persuadé que les deux affaires sont liées, le docteur Bark demande à ce dernier de s’occuper aussi de la disparition de son fils.

Voilà un roman qui n’est pas mauvais, il manque juste à mes yeux d’originalité et de profondeur. Les auteurs ont fait appel à des ingrédients traditionnels : la course contre la montre en raison d’un enfant malade, le médecin à la réputation bafouée à cause de recherches jadis sujettes à scandale (mais le lecteur comprend bien dès le début que c’est le gentil docteur qui avait raison, bien sûr…), le couple à la dérive que la disparition d’un enfant va ressouder. Le seul point original, c’est l’exercice de l’hypnose médicale, qui se révèle d’ailleurs intéressante.

Les personnages m’ont semblé assez superficiels, plus près de personnages-types que de possibles êtres humains. Je crois finalement lire trop de bons auteurs de polars ou de romans noirs anglo-saxons pour continuer à apprécier ces genres-là quand ils ne sont qu’esquissés, quand on reste à la surface des êtres et des événements. Il n’y a pas d’enjeu au-delà de la lecture, si ce n’est ici celui de l’aspect documentaire sur l’hypnose. C’est juste un suspens plutôt bien organisé mais qui manque d’originalité. Vite lu, vite oublié.

 
L’hypnotiseur

Lars Kepler traduit du suédois par Hege Roel-Rousson et Pascale Rosier
Actes Sud, 2010
ISBN : 978-2-7427-9222-1 – 509 pages – 23 €

Hypnotisören, parution en Suède : 2009

46 commentaires sur “L’hypnotiseur de Lars Kepler

  1. En tous cas une excellente collection chez Actes Sud.
    Après, il peut y avoir une tendance à la facilité, mais comparé à certaines écrivaines anglo-saxonnes qui écrivent en série, il y a de la marge…

  2. Un petit policier par conséquent! Les stéréotypes dans le genre ne me surprennent pas trop mais si les personnages ne sont pas particulièrement attachants, par un côté ou un autre, il vaut mieux que je laisse tomber.

  3. Il me semble avoir lu d’autres avis un peu mitigés sur ce roman… que j’avais d’ailleurs enlevé de ma liste, déjà bien assez longue.

  4. C’est vrai que ce roman m’a plu dans son ensemble. Pas comme un grand roman mais comme un polar détendant. Parfois, je ne demande rien de plus à un polar (et parfois si !!!) que de passer un bon moment sans trop creuser.

      1. Oui, je crois que plusieurs personnes ont fait comme toi : les couvertures sont similaires et c’est un écrivain du froid. Mais rien ne ressemble à Millénium ! Perso je suis ainsi tombée dans les Läckberg, (inégaux) mais là encore, rien à voir !
        Je ne pense pas lire l’opus 2 de l’hypnotiseur, sauf si je l’ai dans les mains avec rien d’autre à lire (hi! hi !)ou que les critiques sont dithyrambiques…

  5. Je l’ai quand même noté car je suis vraiment dans une période polar cette année alors il me faut des munitions 🙂 Et puis, je trouve la couverture très réussie … elle donnerait presque froid dans le dos !

  6. je suis d’accord avec le « vite lu vite oublié ». D’ailleurs, un nouvel opus est à paraître prochainement et je sais une chose : je ne le lirai probablement pas 🙂

  7. A part Stieg Larsson avec la fameuse trilogie Millenium, je n’ai pas lu d’autre auteur suédois. J’en ai bien noté quelques uns dans ma LAL mais toujours pas passé entre mes mains… Pfff, trop de choses à lire en fait.

  8. Dans la série polar « vite lu, vite oublié » je viens d’en lire un moi aussi (Avant d’aller dormir) Mais pour « l’hypnotiseur on aurait pu s’attendre à beaucoup mieux vu l’éditeur (excellente maison d’éditions Actes Sud,que ce soir en « noir » ou pas… En tout cas moi je suis très fan, comme je le suis des auteurs suédois normalement…) Bon, je le raye de ma liste LAL, ça ne fera un de moins :0)
    Bel été Yspaddaden (malgré le temps plus que médiocre :0(

    1. Argh ! Avant d’aller dormir est sur le tas-là, juste là : il fait parti des livres emportés pour les vacances, là où le soleil en France est tous les jours généreux.

  9. Peut-être que même un éditeur de cette trempe là surfe sur la mode « millenium » sans trop d’exigence. C’est dommage, mais je passe. Je ne lis pas énormément de polars, autant me réserver pour les meilleurs.

  10. J’aime bien cette collection acte sud série noire. Par contre ta mise en garde (manque d’originalité) et ma pal gigantesque me détourne de ce livre… Il est vrai comme tu le rappelles qu’il y en a de meilleurs dans le genre nordique…

  11. Quant tu parles de manque d’originalité, ça se reflète jusqu’à la couverture. Depuis Millenium, j’ai l’impression que les polars nordiques adoptent tous un peu la même. Enfin, ceux auxquels je pense sont publiés chez le même éditeur, c’est plutôt cohérent, on me dira, mais du coup, on a toujours l’impression que ces romans ne sont que de pâles copies des Stieg Larsson.

    1. Je crois qu’en Suède même, il y a eu une mode, qui nous est tombée dessus, pour le pire et le meilleur… il n’y a pas de raison qu’il n’y ait que de bons auteurs en Suède…

  12. J’ai lu du moins et du (beaucoup) moins bien sur ce roman. Personnellement, je ne suis pas du tout dans cette vague « polar scandinave » – je loupe probablement des merveilles mais je dois avouer que l’effet « mode » m’agace pas mal, alors j’attends quelques années, que le clafouti se soit dégonflé. Bon, c’est vrai que j’ai lu quelques Mankell mais il y a déjà plusieurs années, avant qu’il ne soit rejoint par tous ces collègues.

  13. Bonjour Yspa
    Les petits pains suédois, c’est peut-être bon, mais on s’en lasse. Alors retournons à notre baguette tradition française, dorée, croustillante, moelleuse. C’était mon quart d’heure culinaire
    A Bientôt
    Amitiés

  14. Bonjour Ys, j’avoue que là, j’ai calé devant ce roman qui raconte une histoire qui m’a mise très mal à l’aise. Je me suis arrêtée à la page 134 et je n’irai pas plus loin, désolé. Bonne après-midi.

  15. N’étant pas un grand amateur de polar, je ne me suis pas laissé tenter par les nordiques plus que par les autres… Probablement, le fait que j’ai commencé en lisant Millenium n’a pas joué en faveur des suivants (Läckberg que j’ai trouvé extrêmement faible, Johan Theorin et son Heure trouble qui est déjà très flou – ha ha – dans mon esprit alors que je l’ai lu en mai dernier). Je fonde quelque espoir, tout de même, dans la lecture prochaine de Mankell. Je dois bien en avoir un ou deux qui traîne(nt) sur mes étagères, Les Chiens de Riga, par exemple… Les téléfilms tirés de certains de ses romans, avec Kenneth Branagh dans le rôle du célèbre inspecteur, étaient plutôt bien faits.

    1. J’espère lire Mankell aussi bientôt, c’est une valeur sûre, avec Jo Nesbo. Mais je préfère les lire dans l’ordre de la publication et donc dans l’ordre de publication car un des points forts de ces séries c’est que les personnages évoluent avec le temps, ils ont une histoire personnelle complexe et intéressante à suivre. Donc, Meurtriers sans visage pour Mankell et L’homme chauve-souris pour Nesbo, les deux me font des sourires depuis mes étagères, ça va venir…

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