Un an après Disparu en mer, deuxième enquête de l’inspecteur Joe Faraday, toujours à Portsmouth et toujours à s’occuper de petits délits. A l’instar de la couverture, le roman s’ouvre sur une note triste puisque Vanessa, l’assistante administrative de la brigade, vient de mourir dans un accident de voiture. Faraday est bien décidé à poursuivre le chauffard pour qu’il ne conduise plus jamais. C’est une des affaires qui courent tout au long du roman, pas la principale.
La plus sensible, est sans doute celle dont s’occupe Winter, le collègue de Faraday aux manières bien personnelles. Sa vient femme vient d’apprendre très brutalement qu’elle est atteinte d’un cancer incurable et Winter en veut à l’ordre des médecins tout entier. Aussi, quand une visite de routine dans un hôtel où il y a peut-être eu agression l’entraine sur la piste d’un chirurgien boucher qui a mutilé des dizaines de femmes, Winter fait cavalier seul même s’il doit enquêter en terrain sensible : la zone d’aménagement d’appartements de haut standing qui doit redynamiser toute la ville.
Parallèlement, Rick Stapelton et Dawn Ellis enquêtent sur un exhibitionniste portant un masque de Donald Duck. Au mépris de certaines règles, la jeune Ellis s’implique personnellement dans l’enquête et met le doigt sur un problème bien plus grave qu’une série d’attentats à la pudeur.
Comme dans le premier volume de la série, on suit un fil principal mais aussi plusieurs membres d’une brigade. On comprend les difficultés que Faraday rencontre lors de son enquête, les intérêts qu’il doit ménager pour ne pas heurter les financiers, ni faire fuir les investisseurs, mais en même temps les rassurer sur l’efficacité de la police à mâter la délinquance. La situation aurait peut-être besoin d’un inspecteur aux dents aussi longues que celles de tous ces profiteurs, mais Faraday traine un certain mal de vivre, dans le souvenir de sa femme morte depuis très longtemps, avec son fils parti pour la France depuis peu et l’impossibilité de s’engager dans une relation amoureuse stable. Winter lui est bien plus hargneux, l’échec de sa candidature à la brigade des stups et la maladie de sa femme aiguisant son cynisme et son désir de revanche bien au-delà du respect des lois et de la procédure. Graham Hurley fait cependant en sorte qu’il bénéficie de l’indulgence et de la compréhension du lecteur en raison de sa peine mais surtout en lui opposant un type vraiment ignoble, un de ceux qui font de l’argent sur la santé des autres et n’hésitent pas à sacrifier des vies.
L’élément humain est encore une fois important, bien plus que le rythme qui reste très tranquille. Le duo Faraday/Winter continue à faire des étincelles et Faraday n’est pas exempt de tout reproche, gagnant ainsi en crédibilité. A suivre donc…
Graham Hurley sur Tête de lecture
Coups sur coups
Graham Hurley traduit de l’anglais par Philippe Rouard
Gallimard (Folio Policier n°389), 2005
ISBN : 978-2-07-031381-1- – 388 pages – 8.40 €
The Take, parution en Grande-Bretagne : 2002
J’aime bien cet auteur et le personnage de Faraday est très intéressant à suivre !
Merci pour cette chronique !
Amitiés
Je vais continuer parce qu’il me plait bien aussi 😉
une de plus sur ma liste !!!!!
C’est vrai qu’il y a pas mal de flic dispo sur le marché, celui-là est vraiment bien et en plus, so british !
Je n’ai jamais lu l’auteur, je le note, il est peut-être préférable de commencer par le premier ?
C’est comme ça que j’ai procéder, mais je ne pense pas qu’il soit gênant de lire cette deuxième enquête sans avoir lu la précédente par exemple, sauf si on a envie de suivre l’évolution du personnage.
Je retiens le nom de cet auteur que je ne connais pas du tout.
Certains épisodes de la série vont être adaptés pour la télé française, l’action se passera au Havre, elle sera donc un peu plus connue.
Pareil. Quelqu’un qui tape sur les promoteurs et les chirurgiens esthétiques ne peut pas être tout à fait mauvais…
Il n’est pas chirurgien esthétique, il est gynécologue… je ne suis pas entrée dans des précisions sordides, mais ce personnage est vraiment un beau salaud…
Je vois que tu as l’air toi aussi décidée à continuer ! Je pense aussi le faire à l’occasion, cette série est vraiment tout à fait du genre que j’affectionne !
J’en ai d’autres à découvrir, surtout en matière de scandinaves (voilà le pourquoi de cette catégorie dans « Les 12 d’Ys »…).
J’aime beaucoup cet auteur. Il est par ailleurs très sympa.
C’est vrai que ça ne gâte rien, j’espère qu’il sera à Saint-Malo la prochaine fois…
Je viens de le noter chez Kathel 😉 La biblio a tous les titres de la série (chouette !) … sauf celui-ci ! Il va falloir que je leur signale !
Ça ne fait rien pour commencer, ça n’est pas le premier 😉
Comme je viens de l’écrire à Kathel, merci de transmettre ce virus Faraday 😉
Tu ne risques que d’être accro, ça n’est pas mauvais pour la santé !
Malgré vos billets, je passe… Je n’arrive pas à laisser de commentaire chez Kathel ( over-bug.com ?)
C’est bien possible… j’ai un blog sur OB qui me fait des trucs bizarres… parait qu’ils sont en train de nous faire une version toute neuve et super PRATIQUE : ben je voudrais bien voir ça, c’est pas pour là tout de suite en tout cas 😦
Je ne connais pas cet auteur, je le note.
Faraday est un des enquêteurs british à connaître, à mon avis.
Une série que j’ai noté mais que je n’ai pas encore eu le temps d’entamer !
J’espère qu’avec un billet sur ce deuxième tome, tu vas t’y mettre 😉
Le 1er est dans ma Pal, je commencerai donc par celui-là.
C’est généralement ce que je fais moi aussi.