Noir septembre est la première enquête du commissaire Daniel Trokic, bien que la troisième publiée en français par les éditions Mirobole. Ni alcoolique ni dépressif, le bonhomme est tout de même célibataire (il partage sa petite-maison-pour-lui-tout-seul avec une chatte nommée Hirsute) et se débat avec un passé difficile lié à ses origines croates par son père. Âgé de trente-huit ans, il officie dans la ville danoise de Århus, prononce qui pourra…
Un promeneur et son chien découvrent le cadavre égorgé d’une femme nue dans un bois. Trokic et son équipe ne tardent pas à identifier Anna Kiehl, jeune mère célibataire. L’interrogatoire du voisinage fait d’un jeune délinquant ayant déjà eu maille à partir avec la police le coupable idéal. Mais rebondissement : on découvre le cadavre d’un homme immergé depuis huit semaines dans une pièce d’eau non loin de l’endroit où le corps d’Anna a été découvert.
Trokic et son équipe poursuivent les interrogatoires et ne comptent pas leurs heures. Ils sont aidés par un perspicace médecin légiste et quelques recherches ADN mais pour l’essentiel, ce sont leurs cellules grises qui font le boulot. La piste du viol crapuleux est écartée et on enquête plutôt du côté des amours de la victime puisqu’on découvre qu’elle était enceinte. Anna Kiehl connaissait-elle Christoffer Holm, très brillant chercheur en pharmacologie qui travaillait sur une nouvelle sorte d’antidépresseur ?
Noir septembre est un roman policier traditionnel, sans aspérité qui se lit sans angoisse ni déplaisir. On ne voit pas grand-chose de la société danoise (ce n’est pas un de ces polars sociologiques qui se plaisent à dénoncer les dysfonctionnements d’une société) en dehors des agissements de la police. Le personnage le plus fouillé est celui de Trokic, en raison de son passé dont on découvre peu à peu qu’il est lié à la guerre en ex-Yougoslavie.
Parmi les policiers sous ses ordres, c’est Lisa qui présente le plus de profondeur par son précédent poste dans l’unité scientifique de la police où elle traquait les délinquants sexuels sur Internet. Elle mène l’enquête au même titre que Trokic, sans ménager ses efforts. On imagine que cette équipe suivra le commissaire dans ses autres enquêtes et que chaque membre sera approfondi.
Il n’y a pas dans Noir septembre de ces longueurs qu’on trouve parfois dans le roman policier scandinave. L’enquête est rondement menée en une semaine et soixante-treize chapitres, et le lecteur suit avec un intérêt croissant un rythme qui comme il se doit s’accélère. A la fin, l’équipe de policiers se trouve dans une situation plus que critique, face à un cerveau pervers qu’on n’avait pas vu venir, en raison d’une série de fausses pistes.
Un premier tome qui ne force pas l’admiration en raison de son grand classicisme, mais qui se révèle bien ficelé.
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Noir septembre
Inger Wolf traduite du danois par Frédéric Fourreau
Mirobole, 2015
ISBN : 979-10-92145-39-7 – 349 pages – 21 €
Sort sensommer, première parution : 2006
Ce n’est pas trop mon genre, mais pourquoi pas…
je l’ai trouvé pas déplaisant du tout mais sans plus, un peu trop lisse et classique je suis d’accord avec toi
Parce que Mirobole a d’abord publié des enquêtes chronologiquement postérieures à celle-ci, j’imagine que ce premier volume n’est peut-être pas le meilleur de la série…
J’aime assez les choix éditoriaux de la maison Mirobole et même si ce polar danois ne se démarque pas plus que ça dans l’univers des polars, ça me plaît tout de même que l’intrigue soit rythmée, sans longueurs, et bien ficelée. Et puis un commissaire célibataire qui vit avec sa chatte Hirsute, j’adore !! Je zyeuterai à la bib’, ils doivent l’avoir.
J’étais certaine que le couple Trokic-Hirsute ferait mouche auprès des amateurs de chats. En matière d’enquêteurs à chats, il y a aussi Heredia et son chat Simenon (du Chilien Diaz Eterovic) 😉
Je m’attendais à mieux de la part de cette maison d’édition.
J’ai lu un autre roman de cette romancière que j’avais bien aimé. J’attends la sortie des suivants en version poche 😉
Je ne sais pas s’ils sortent en poche…
C’est Mirobole et j’adore
Si tu veux, tu as encore quelques jours pour participer à Un mois, un éditeur 😉
Je n’ai pas de Mirobole sous la main actuellement et j’ai déjà une commande à la librairie…