Promenade par temps de guerre d’Anne-Marie Pol

Promenade par temps de guerreOctobre 1918. Victor, héros de Promenade par temps de guerre, a quatorze ans, il vit dans un hospice qui accueille des orphelins de guerre. Il doit partager son lit avec le petit Marcel Dupin qu’il n’apprécie guère, notamment parce qu’il voit en Victor un frère d’infortune, orphelin comme lui. Or, Victor est persuadé que son père n’est pas mort. Depuis mai 1917, il a cessé de lui écrire et il est porté disparu mais pour Victor, disparu n’est pas mort.

Lorsque l’hospice est détruit suite à un bombardement, Victor décide de partir à la recherche de son père. Alors qu’il se cache dans une maison abandonnée du village, il y découvre Dupin qui a fui lui aussi et entend bien le suivre. Victor ne veut pas de lui mais le petit s’accroche, prétend qu’à deux ils passeront pour frères. Bon an râlant, les voilà partis dans un pays dévasté, évitant les gendarmes qui les conduiraient vers un nouvel hospice.

Cette promenade par temps de guerre permet aux deux garçons de croiser bien des victimes : soldats fatigués, malades, poilus mutilés à vie, maisons dévastées par l’occupant. Malgré la fin très proche, la douleur et le deuil ont recouvert le pays. Ce n’est qu’en rencontrant une troupe de comédiens ambulants que Victor croisera un peu de joie et de chaleur. D’autant plus que son père était lui-même artiste ambulant et parcourait les routes avec son fils.

Ecrivant sur la Première Guerre mondiale, les écrivains pour la jeunesse choisissent souvent de raconter ce qu’on a coutume d’appeler l’enfer des tranchées. Avec Promenade par temps de guerre Anne-Marie Pol choisit donc un angle original : celui de l’arrière. D’autant plus original qu’on est là à la toute fin du conflit et que le jeune Victor ne menait pas une vie traditionnelle puisqu’il vivait sur les routes avec un père enfant de la balle. L’errance du personnage traduit bien l’ambiance crépusculaire et surtout l’immense fatigue de tout un pays peuplé de ruines et de morts. Il n’y a plus de place pour l’espoir, sauf pour celui d’un enfant qui cherche son père. Dans un pays en proie à l’abandon, on peut imaginer l’errance d’un jeune garçon qui au final se révèle être une promesse de vie.

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Promenade par temps de guerre

Anne-Marie Pol
Hachette Jeunesse (Le ivre de Poche Jeunesse), 1991
ISBN : 2-01-017139-X – 220 pages – épuisé dans cette édition

10 commentaires sur “Promenade par temps de guerre d’Anne-Marie Pol

  1. bonne idée , que l’orientation de ce livre , je pense l’offrir à mon petit fils qui est en pleine préparation d’un spectacle sur la commémoration de la guerre 14/18
    Luocine

    1. Oui je pense, même si l’écriture est plutôt classique, et non pas téléphonée (ou branchée) comme on lit pas mal de romans jeunesse aujourd’hui. Pour moi, c’est plutôt un atout.

  2. Je l’ai lu avec beaucoup de facilité 🙂
    C’était pour un travail en Français,
    Et pour tous pour qui ça intéresse il est très simple à lire (par exemple moi je l’ai lu en 2 heures, et je trouve que pour le contenu du livre c’est résonnable )

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