Ténébreuses de Karin Alvtegen

Ténébreuses de Karin AlvtegenDans Ténébreuse de Karin Alvtegen on suit parallèlement le déroulement de plusieurs vies : celle d’Axel Ragnerfeldt, écrivain nobélisé devenu totalement impotent et dépendant mais au passé duquel ses souvenirs nous donnent accès ; son fils, Jan-Erik, et sa femme Louise, couple qui bat de l’aile, sans plus aucun désir l’un pour l’autre ; Kristoffer Sandeblom, dramaturge et enfant trouvé qui s’est construit toute une filiation. Tous trois ont en commun l’alcoolisme et la littérature, Jan Erik ayant pour profession de diffuser et vénérer l’œuvre de son père.

Tout commence très discrètement par la mort de Gerda Persson, vieille femme discrète qui pendant des années fut la domestique des Ragnerfeldt. Marianne Folkesson, employée des services sociaux découvre qu’elle a légué tous ses biens à Kristoffer qui ne la connaît pas. Kristoffer va chercher à savoir qui elle est (pas sa mère, trop vieille) et pourquoi il hérite d’elle. Chapitre après chapitre s’écrit l’histoire des Ragnerfeldt  faite de grandes et petites mesquineries, de réputations à préserver et de gloire à sublimer.

Pas de meurtre au départ, pas d’enquête et donc pas d’enquêteur : je dois dire que j’ai vraiment trouvé le temps long. Alors bien sûr, je suis allée jusqu’au bout et ça valait le coup de découvrir tous les squelettes dans le placard de cette famille. Á quels sacrifices un grand écrivain est-il prêt pour sauvegarder sa réputation ? Et son fils pour embellir celle de son père ? Que valent grands principes et belles déclarations à l’épreuve de la vie ? C’est certes très intéressant, et la construction psychologique est redoutable, mais j’ai vraiment trouvé le rythme de cette histoire trop lent, et la galerie de personnages tous tellement exécrables que c’en est lassant.

Côté polar suédois, je continue avec Larsson car si Karin Alvtegen est, selon le bandeau publicitaire qui entoure le livre, la reine du polar suédois, eh bien pas de doute, je me suis royalement ennuyée !

 

Ténébreuse

Karin Alvtegen traduite du suédois par Magdalena Jarvin
Plon (Roman noir), 2008
ISBN : 978-2-259-20744-7 – 314 pages – 20 €

Skugga, publication en Suède : 2007