La fausse veuve de Florence Ben Sadoun

La fausse veuveIl avait tout pour me plaire ce roman : une histoire de fin d’amour, en grande partie autobiographique,  une femme qui perd son amant, c’est émouvant. Oui, sauf que moi, je n’ai pas été émue. Pourtant, grâce au petit nombre de pages, j’ai pu le lire en une fois, ce qui devrait renforcer l’émotion et la proximité avec la narratrice…

L’histoire : la narratrice est longtemps restée la maîtresse cachée, celle qui n’a droit qu’au secret, celle à côté de qui on ne se réveille pas le matin. Puis l’amant a quitté sa femme pour elle, pour neuf mois de bonheur, la gestation d’une passion qui n’a pas eu le temps de vieillir car suite à un accident cérébral, il s’est transformé en légume. Suivent des mois de voyages à l’hôpital, de monologues, de gesticulations stériles devant un tétraplégique. Et de souvenirs, souvent faits de frustrations. C’est triste, ça devrait être émouvant, mais je n’ai pas compatis à la peine de cette femme. J’ai trouvé le style assez froid, et cette douleur dont elle parle, elle ne me l’a pas fait partager.

La douleur d’être rejetée comme illégitime, comme jeunette d’un homme bien plus vieux… non, je ne l’ai pas ressentie. Son impuissance devant cet homme qui n’en est plus un, sa peine, ses regrets me sont restés étrangers certainement parce que l’auteur a choisi un style qui se veut original mais qui m’a plus agacée qu’autre chose : passage du tutoiement au vouvoiement dans une même phrase, inventions de noms propres voulant exprimer des sentiments… cela m’a paru plus artificiel que sincère.

 

La fausse veuve

Florence Ben Sadoun
Denoël, 2008
ISBN : 978-2207260739 – 107 pages – 13 €