Heureusement qu’il n’y a pas eu à attendre trop longtemps cette deuxième partie. J’avais vraiment très envie de retrouver Vincent Cassel en Mesrine et ce malgré les avis négatifs que j’ai pu lire et entendre ça et là sur ce second opus. Je reste tout aussi enthousiaste que pour L’instinct de mort, voire plus.
Entre 1973 et 1979, Mesrine passe de nombreuses années en prison. Il en sort toujours de manière spectaculaire (au point qu’on dirait les policiers parfois sortis du Gendarme à Saint-Tropez !), notamment en plein procès avec le juge du tribunal comme otage. Mesrine apparaît comme très imbu de lui-même mais aussi gangster de charme à l’humour efficace. Il fait figure de grand seigneur du braquage et ne tolère pas qu’on dénigre son image. Cet orgueil démesuré donne lieu à la scène la plus violente du film, quand Mesrine passe à tabac un journaliste de Minute qui a osé le déprécier. On y voit le Mesrine dangereux, très dangereux qui frappe et crie sa haine.
Quelques scènes avant pourtant, il était le Mesrine souriant et drôle qui prend en otage une famille pour protéger sa cavale, mais avec un air bon enfant qui fait oublier qu’il est devenu l’ennemi public numéro un. Autre scène très drôle avec George Wilson en milliardaire pris en otage qui marchande le prix de sa rançon : dix millions pour un vieux de quatre-vingt-deux ans ! L’affaire se fait à six, Mesrine a trouvé plus fort que lui !
On imagine à quel point cet homme insaisissable devait mettre la police à cran. Lui qui affirmait ne pas s’attaquer aux gens, mais aux banques pour ruiner le système et le « foutre par terre » ou aux nantis et aux riches, ce personnage fait homme devait inspirer au moins la sympathie. Alors si on peut estimer que Jean-François Richet fait de l’ennemi public numéro un un héros, qu’il se montre complaisant face à cet homme extrêmement violent, on peut penser que l’aura de Mesrine fonctionne encore. Et peut-être que la juste indignation qu’inspira son lynchage public est encore vive, assez vive en tout cas pour donner lieu à une scène incroyable de tension et de tristesse.
Dois-je encore louer le grand talent de Vincent Cassel ? Il incarne ici un Mesrine polymorphe, qui change sans cesse de visage et d’apparence et excelle aussi bien dans les larmes que dans la pure violence et le charme (malgré une barbe vraiment seventies et un ventre, mon dieu, va falloir qu’il fasse du sport !). Il est tout le film, une performance à lui tout seul !
Mesrine, l’ennemi public n°1, Jean-François Richet, 2008
Avec Vincent Cassel, Mathieu Amalric, Ludivine Sagnier…
Sortie nationale : 19 novembre 2008 – Durée : 2h 10