Une seule raison m’a poussée à aller voir ce film : Vincent Cassel. Je ne l’avais vu que dans un seul film, Elizabeth de Shekhar Kapur où il a pourtant un petit rôle, mais quel rôle ! Le duc d’Anjou, potentiel mari de la reine d’Angleterre, qui finalement restera célibataire (pas étonnant !). Il y est tout simplement flamboyant et une de ses répliques est entrée dans le panthéon familial : alors qu’Elizabeth le découvre entouré de ses petits amis il s’exclame : « Yes, I’m wearing a dress, like you, like my mother ! » avec un accent 200% français.
Je savais bien que dans Mesrine, il ne jouait pas dans le même registre… J’avais envie de voir comment il s’en sortait. Et je l’ai trouvé vraiment remarquable. Il faut dire qu’il a déjà naturellement une tête de petite frappe, voire de tueur s’il insiste, et qu’il s’illumine quand il sourit : la violence et le charme, la mort et les femmes.
Le film commence par la fin, l’exécution en pleine rue de l’ennemi public numéro un. J’étais enfant à l’époque et je m’en souviens encore. La scène débute dès le générique, filmée depuis plusieurs caméras en kaléidoscope d’images qui captent la tension des personnages, sur fond de musique inquiétante.
Puis retour à la jeunesse de Jacques Mesrine, à la violence de la guerre d’Algérie puis au retour dans une France endormie et gaulliste. Le hasard, les amis, le besoin d’argent, le jeune homme suit une spirale assez connue qui mène aux premiers braquages puis aux meurtres. Malgré le mariage et une volonté de se ranger, Mesrine semble toujours rattrapé par son destin de tueur. Il doit finalement fuir au Québec où la violence continue et débouche sur une peine de réclusion dans une unité spéciale de correction en cellule d’isolement. Il y subit une violence psychologique et physique absolument incroyable, qui exacerbe sa haine et sa détermination. C’est dans les murs de cette prison qu’on assiste aux scènes les plus violentes du film qui pourtant n’en manque pas.
On se trouve en effet en présence d’un film de gangsters dans la plus pure tradition américaine, sauf que les Ford ont laissé la place aux R16, DS et autres Citröen poussives. Les gros flingues, les maquereaux, les pompes cirées et les costards trois pièces impeccables : tout y est et tout sonne juste. Même l’émotion du jeune Mesrine qui tombe amoureux puis devient papa. Cet acteur sait être aussi émouvant qu’inquiétant.
Aux côtés d’un irréprochable Vincent Cassel, une Cécile de France dont je n’attendais vraiment rien et qui se révèle tout à fait convaincante et un Gérard Depardieu qui fait son Gérard Depardieu (je ne sais pas vous mais moi je trouve qu’il devrait arrêter…).
La seconde partie de ce film, Mesrine, l’ennemi public n°1 sera en salle à partir du 19 novembre prochain
Mesrine, l’instinct de mort, Jean-François Richet, 2008
Avec : Vincent Cassel, Cécile de France, Gérard Depardieu, Gilles Lellouche…
Sortie nationale : 22 octobre 2008 – Durée : 1h 53