« A la fin des années 60, l’univers des Rolling Stones et celui de Charles Manson se sont entrechoqués pour un instant terrible, sur le fil du rasoir. Sympathie pour le diable montre l’irrésistible ascension de ces forces dévastatrices et leur collision finale. » Pas de doute avec Mick sur la couverture et une quatrième comme celle-là, ce livre est pour moi ! Seulement voilà, j’ai été très déçue.
D’abord, les Stones et Manson ne se rencontrent pas et ensuite, on reste vraiment très loin du groupe. Aucun titre de chanson, aucune vue sur leur travail, juste une suite d’instantanés sur leurs dérives : la drogue, la violence lors des concerts, les excès en tous genres, des débuts à la mort de Brian Jones. On les traite d’abord d’avatars d’Elvis presley puis d’imitation malsaine des Beatles, enfin ce sont les concerts à un demi-million de personnes, la prison pour drogue, les journalistes à l’affût. Et Mick, qui perfectionne sa technique : « Il se lève soudain sur la pointe des pieds, saisit son micro. Il redresse la tête d’un spasme rapide, qui lui tend le bras en arrière. Il s’avance lourdement, les hanches tordues, une main levée, l’autre baissée, comme s’il était ivre, en train de glisser. Une pause, puis il se redresse, tourne la tête et tape dans ses mains, avec un regard de côté, dans le vide, contrôlant son espace.«
Brian Jones est au centre du roman, lui le fondateur du groupe, qui va peu à peu être effacé au profit de Keith Richards et Mick Jagger : pas de vraie originalité, pas de charisme, trop d’histoires de drogues et de femmes.
On suit parallèlement Bobby Beausoleil aux USA, complice de Manson qui lui-même n’apparaît que de loin en loin. Il tournera aux côtés de Mick Jagger dans un film de Kenneth Anger, réalisateur pour le moins provocateur (ambiance bikers, bière et églises désaffectées…), qui veut faire un film sur le diable et finira par suivre les Stones. Voici le pitch du film en question, Invocation of my Demon Brother : « L’ombre de notre seigneur Lucifer avance, pendant que les forces du mal se rassemblent dans une messe de minuit. La révolution du magicien dansant autour de la force de la spirale tournoyante, de la swastika solaire, jusqu’à ce que Lucifer – le porteur de lumière – fasse irruption. » Tout y est : satanisme, sexe, guerre du Vietnam, drogue, swatiska…
Bon allez, c’est décidé, je n’achèterai plus n’importe quel livre avec Mick Jagger en couverture !
Sympathie pour le démon
Zachary Lazar traduit de l’anglais (américain) par Christophe Mercier
Jean-Claude Lattès, 2009
ISBN : 978-2-7096-2963-8 – 357 pages – 20 €
Sway, parution aux Etats Unis : 2008