Haut vol : histoire d’amour de Peter Carey

Haut vol histoire d'amourLe peintre Michael Boone a connu son heure de gloire il y a quelques années. Mais depuis, le divorce, l’interdiction de voir son fils, la perte de ses meilleures toiles et la prison ont fait de lui un has been sans toit. A sa sortie de prison, malgré son envie de rester à Sydney, le voilà faisant office de gardien d’une propriété d’un de ses plus grands admirateurs (en fait l’amant de son ex-femme), à Bellingen, Nouvelle-Galles-du-Sud, fin fond de l’Australie. Et toujours, définitivement accroché à ses basques, son frère Hugh. Pas banal ce frère, une force de la nature, dont la taille du cerveau est exactement inversement proportionnelle à celle de ses biceps : un simple d’esprit, pas vraiment dangereux mais parfois effrayant.

Quand Marlene débarque chez les Boone, elle n’est pas le moins du monde effrayée. Elle cherche le voisin qui paraît-il possède un tableau de Jacques Leibovitz, très célèbre peintre décédé dont elle a épousé le fils. Il va rapidement s’avérer qu’elle connaît toutes les ficelles du monde de l’art, qu’elle plaît à Hugh et que Michael est raide dingue amoureux d’elle. Mais peu de temps après sa visite, le fameux voisin est cambriolé et Michael accusé du vol de la toile de Leibovitz. Il a la police de l’Art sur le dos et un inspecteur tatillon qui lui prend une de ses propres toiles pour expertise, celle qui estime être son dernier chef-d’oeuvre. Si Marlene remue ciel et terre pour qu’il la récupère, on se demande bien si c’est vraiment pour les beaux yeux du peintre amoureux…

Voilà un roman dont la quatrième de couverture est convaincante : « C’est l’histoire hilarante d’un peintre australien passé de mode et déjanté et de son frère handicapé mental. » Hilarante… je n’irais pas jusque-là, même si les récits croisés de Michael et de son frère ne manquent pas d’humour, notamment parce que Hugh y paraît souvent bien plus clairvoyant que son frère dont il souligne les travers avec beaucoup d’à-propos.

Je n’ai cependant pas été totalement séduite par ce livre dont on ne sait pas vraiment où il va même si on devine peu à peu qu’une grosse arnaque est en cours sous le regard naïf et admirateur de Michael. Je me suis tout de même ennuyée, aussi bien en Australie qu’à Tokyo et New York. Peut-être faut-il être plus intéressé par l’art que je ne le suis pour apprécier pleinement ce roman. Et puis j’aurais aimé quelques notes de bas de page pour éclaircir certaines allusions australiennes car c’est un pays dont j’ignore tout.

Me voilà donc assez déçue pour ma première incursion dans l’univers de cet auteur qui a déjà reçu deux fois le Booker Price (Oscar et Lucinda, Véritable histoire du gang Kelly).

Peter Carey sur Tête de lecture

Haut vol : histoire d’amour

Peter Carey traduit de l’anglais (Australie) par Elisabeth Peelaert
Christian Bourgois, 2007ISBN : 978-2-267-01903-2 – 357 pages

Theft : A Love Story, parution en Australie : 2006