Doubt / 1 de Yoshiki Tonogai

« Un jour, un loup s’infiltra dans un groupe de lapins qui étaient bons amis. Il ne montrait son vrai visage que quand tout le monde dormait et, chaque nuit, il dévorait un lapin. Les lapins qui ignoraient lequel d’entre eux était le loup, tinrent conseil et décidèrent d’exécuter les uns après les autres tous ceux qu’ils suspectaient d’être la bête sauvage. S’ils tombaient juste, les lapins seraient sauvés, mais s’ils se trompaient, ils finiraient tous par se faire dévorer ! »

Yoshiki Tonogai

Voici le premier manga que je lis jusqu’au bout, et le troisième que j’ouvre. Alors pourquoi celui-là ? Pitch et couverture m’ont tout de suite fait penser à un mélange de Donnie Darko, le film très étrange de Richard Kelly avec Jake Gyllenhaal (vous savez bien, celui qui voit apparaître un lapin partout) et de Battle Royale, le roman de Koushun Takami que j’ai beaucoup apprécié pour son humour très décalé. Et la quatrième de couverture fait elle allusion à Saw, film d’horreur hyper réaliste (impossible pour moi de regarder ça) et Dix petits nègres (puisqu’il ne doit plus en rester qu’un). Et ma spécialiste maison me dit que ça ressemble aussi au jeu « Les loups-garous de Thiercelieux », que je ne connais pas.

On a un groupe d’adolescents qui jouent à Rabbit Doubt, un jeu sur téléphone portable qui fait fureur au Japon : « des lapins doivent débusquer un loup qui se cache parmi eux. Quant au loup, il doit utiliser tous les subterfuges possibles pour semer la confusion dans le groupe et éliminer un par un tous ses adversaires« . Jeu certainement très intéressant tant qu’il s’en tient à la virtualité. Or, pour les six protagonistes de cette histoire, ce scénario va devenir le pire de leur cauchemar en s’infiltrant dans leur réalité.

Le premier chapitre nous présente les différents personnages : Mitsuki, la chieuse, fille de flic et bien décidée à pourrir la vie de ses camarades ne respectant pas les différentes interdictions aux moins de vingt ans (interdit de fumer, de boire de l’alcool…) ; Rei, jadis star de la télé en tant qu’enfant hypnotiseuse, désormais clouée dans un fauteuil roulant ; Eiji, le mauvais garçon et Yu, le gentil compréhensif ; Haruka, aux gros seins (ben oui, je fais ce que je peux pour les distinguer, ils se ressemblent tous !) et Hajime, l’intello étudiant en médecine. Ils se retrouvent tous catapultés sans savoir comment ni pourquoi dans un grand sous-sol sombre et découvrent le corps crucifié de Rei. Ils comprennent donc qu’ils sont dans une partie réelle de Rabbit Doubt et que parmi eux se trouve l’assassin.

Cette histoire commence vraiment très bien et forte des sources citées ci-dessus tisse une ambiance tout à fait sordide, inquiétante, tout en suspicion et oppression. Les jeunes gens sont surveillés, ils s’accusent entre eux, se montant les uns contre les autres. Bref, le seul problème c’est que c’est un manga et que ce genre comporte ses passages obligés assez insupportables comme cette bande d’adolescents niaiseux, un graphisme affreux et des vignettes qui parfois manquent de transition.

Quelques problèmes pour moi, que je suppose communs à tous lecteurs de mangas débutants : j’ai beaucoup de mal à distinguer les personnages les uns des autres (longs cheveux méchés, grands yeux, visages triangulaires pour tous, heureusement qu’ils ont des caractères très marqués) et les phylactères étant quasi inexistants, il est parfois difficile de savoir qui parle.

Je ne dirai cependant rien du graphisme puisque je n’ai aucune référence et que globalement, je trouve ces dessins affreux. Je ne visualise d’ailleurs pas toujours ce qui est représenté, en particulier dans les gros plans ; je trouve vraiment lamentable les vignettes où le  dessinateur ne prend même pas la peine d’esquisser les traits du visage des personnages ; et les petits signes cabalistiques (du japonais certainement) qui traînent partout m’agacent parce que je ne sais pas ce qu’ils signifient.

Malgré tout, il est très probable que je lise le second tome de cette série qui n’en comportera que quatre. Il faut dire qu’il est quand même plaisant de ne pas avoir à attendre un an ou plus la sortie du tome suivant.

Doubt / 1

Yoshiki Tonogai
Ki-oon, 2009
ISBN : 978-2-35592-085-1 – 198 pages – 7,50 €