5 octobre, 23h 33 de Donald Harstad

5-octobre-23h-33« Jeudi 5 octobre – 23h 33. Je crois pouvoir dire que tout a commencé ce jour-là, à cette heure précise. Je peux l’affirmer aujourd’hui. Je n’ai rien soupçonné sur le moment ».

Cette enquête est la quatrième de Carl Houseman (peu importe si on n’a pas lu les autres), shérif adjoint dans le comté de Nation, Iowa. Ce jeudi-là, il intervient chez une femme terrorisée qui a vu à sa fenêtre (du deuxième étage !) un homme lui faire signe. Description de l’homme : « un sujet mâle de race blanche, avec des dents !« . Plus de peur que de mal pour la plaignante, mais peu après, son petit ami est retrouvé mort le crâne fracassé et une horrible blessure au cou. Peu après, Houseman est envoyé au Manoir où le corps d’une jeune femme est retrouvé quasi exsangue dans sa baignoire. Malgré un couteau près d’elle, Houseman et son équipe soupçonnent bientôt le meurtre, en raison d’une blessure terriblement profonde à la gorge. Les autres habitants du Manoir ne tardent pas à lâcher le morceau : la riche propriétaire est amie avec un certain Dan Peel, vampire de son état. Ils en sont persuadés, pour s’être livrés avec lui à quelques séances bien sanglantes… Mais Houseman et ses collègues ne croient pas aux vampires et vont donc devoir mettre la main sur ce type, certes hors du commun, mais bien humain, croient-ils…

Et on suit Houseman et son équipe pas à pas sans pouvoir décrocher un instant. Ce shérif adjoint au bon sens chevillé au corps est un enquêteur efficace et hyper réaliste, et ça n’a rien d’étonnant puisque Donald Harstad a lui-même été shérif et utilise les enquêtes qu’il a menées pour écrire ses livres. Rien ne sonne donc faux dans le quotidien de Houseman, sa vie privée inexistante, les prises de bec avec ses collègues, les codes utilisés pour les échanges radios et les mille bâtons dans les roues qu’au moindre faux pas une horde d’avocats est susceptible de glisser dans les pattes d’enquêteurs en délicatesse avec les lois des différents états. Et c’est un vrai casse-tête !

Harstad ne nous épargne aucun détail mais n’en profite pas pour autant pour nous infliger des monceaux de cadavres et des scènes sanglantes à foison. C’est certainement ce qui joue aussi en sa faveur : Harstad n’en fait pas trop et tout reste donc crédible et terriblement réaliste. Ce qui fait qu’on frissonne en pensant que des dingues comme Dan Peel existent certainement quelque part… Mais en dehors de ce caractère « documentaire », ce polar est tout à fait captivant, le suspens est très bien mené et je suis restée scotchée toute une journée à ces pages, cherchant à en savoir plus sur ces bizarres habitants du Manoir, sa propriétaire, et le fameux vampire…

Donald Harstad sur Tête de lecture

 

5 octobre, 23h 33

Donald Harstad traduit de l’anglais par Gilles Morris-Dumoulin
Seuil (Points n°P2042), 2008
ISBN : 978-2-7578-0899-3 – 440 pages – 7,80 €

Code 61, parution aux Etats Unis : 2002