De grandes espérances de Charles Dickens

De grandes espérances de Charles DickensJ’ai fait ce que j’ai pu. Pour Dickens, pour la littérature anglaise, pour ma réputation…  J’ai fait ce que j’ai pu, c’est-à-dire 354 pages sur les 606 de cet interminable roman, que j’abandonne avec quand même beaucoup de regret car j’aurais aimé l’apprécier. Mais six cents pages de rien, ou peu s’en faut, c’est long, très long…

Pip, à la mort de ses parents, est élevé « à la main » par son acariâtre soeur, Mrs Gargery. Des claques, des cris, et pas beaucoup d’amour, voilà le lot de Pip, qui se console un peu auprès du faible Joe, son beau-frère forgeron dont il est l’apprenti et le compagnon de souffrance.
Tout commence par une nuit de brume, alors que Pip, effrayé par un forçat en maraude, vole de la nourriture pour lui. Cet acte aura-t-il des conséquences sur sa vie future ? Je pencherai pour oui, même si après trois cent cinquante pages, rien n’est encore très précis… Pip rencontre une vieille excentrique, Miss Havisham qui vit dans le souvenir figé de son traitre de fiancé. Il admire sa fille adoptive, la belle Estella pour laquelle il ambitionne de devenir gentleman.

Un beau jour, tout semble basculer puisqu’il est envoyé à Londres par un mystérieux commanditaire pour faire son éducation. Quel genre d’éducation ? Eh bien je ne sais pas, parce que Dickens ne nous dit pas ce qu’il fait à Londres si ce n’est visiter des gens et aller voir des pièces ridicules. C’est pourtant la fortune qui s’ouvre à lui, d’où ces grandes espérances.

Je n’ai pas lu l’intrigue riche en rebondissements et en coups de théâtre que j’attendais. Je n’ai pas retrouvé les  aventures rocambolesques d’un Oliver Twist qui m’ont tant charmée jadis. Non rien. Bien sûr, il s’agit encore d’un roman d’apprentissage, dans lequel un jeune garçon sans fortune va devoir affronter l’adversité et découvrir le monde. Mais si quelques uns des personnages secondaires m’ont intéressée par leur humanité (Joe), leurs ridicules (Mr Pumblechook) ou leurs mystère (Miss Havisham), Pip m’a tout simplement ennuyée. Je crois donc qu’il est préférable que je ne m’acharne pas sur ce livre, sous peine de fâcherie durable avec le sieur Dickens…

Charles Dickens sur Tête de lecture

De grandes espérances

Charles Dickens, traduit de l’anglais par Charles Bernard-Derosne et Jean-Pierre Naugrette
LGF (Le Livre de poche n°420), 2005
ISBN : 978-2-253-1672-1 – 606 pages -6,95 €

Great Expectations, parution en Grande-Bretagne : 1861

72 commentaires sur “De grandes espérances de Charles Dickens

  1. Je me souviens de ma première lecture de ce « pavé », qui m’avait pris plus d’un mois (je l’ai lu en anglais), il y a quelques années. Et je n’avais pas vraiment été emballée. Mais je vais lui donner une autre chance une prochaine fois…

    1. J’ai Bleak House en anglais dans ma PAL… et là, tout de suite, je me demande si c’est une bonne idée… il est encore plus gros et s’il y a aussi plein de jeux de mot et d’argot, je vais mettre un an à le lire !

  2. Il est dans ma PAL depuis des années, mais je n’arrive pas à me décider à m’y mettre. Je crois qu’en plus, l’édition (la même que celle que tu montres en photo) n’aide pas… Alors il attendra encore !!

  3. J’avais prévu de le lire cette année mais je vais le remplacer par un autre Dickens! Kali dont je viens de lire le billet a aimé mais avoue quand même s’être un peu ennuyée aussi au milieu du livre!

  4. J’aimerais bien lire Dickens, mais je regarderai le nombre de pages pour faire un choix parmi ses œuvres ! 😉

    1. Le plus court, ça doit être Un chant de Noël, largement commenté ces derniers temps sur la blogosphère à l’occasion de la sortie du film. Mais le meilleur, je ne sais pas…

  5. Je t’ai déjà dit que Les grandes espérances (lu en entier) n’étaient pas mon favori (genre tout ça pour ça?) et que j’attendais aussi que ça se secoue un peu là dedans.
    Please, n’abandonne pas Dickens, et surtout découvre mon chouchou actuel Bleak House (en anglais? argh…) ou Nicholas Nickleby ou David Copperfield ou Martin Chuzzlewit ou La petite Dorrit ou Conte de deux villes. D’autres doivent être bien, mais je ne les ai pas lus…
    Attends un peu quand même avant de poursuivre avec Dickens, c’est l’homme des pavés.

    1. Ne t’inquiète pas, je ne vais pas me laisser décourager aussi facilement ! En plus, je me laisse une mauvaise impression à moi même, c’est très mauvais ça… Donc, Bleak House, oui un jour, mais peut-être un autre avant, en français !

  6. Je t’admire : lire plus de 300 pages d’un livre qui ne t’emballe pas : chapeau!
    Pour ma part, je n’ai jamais lu de Dickens, mais si je commence, a priori, ce ne sera pas avec celui-là ;-)!

    1. C’est Dickens quand même, je ne pouvais pas le larguer après cent pages ! Et puis je devais faire un billet pour la lecture commune alors je me devais d’en lire au moins la moitié. Mais ce fut éprouvant, c’est vrai…

  7. Je ne suis pas la seule à avoir une PAL non officielle, qui ne diminue pas plus vite que l’autre…

    De grandes espérances fut mon Dickens préféré. C’est vrai que Pip ne fait pas grand chose à Londres. C’est un anti-héros comme Frédéric dans l’Education sentimentale.
    Miss Havisham est impressionnante.
    Je n’ai jamais terminé Bleak House même en français!

    Prochainement je devrais lire David Copperfield, il n’est pas exclu que j’abandonne avant la fin.

      1. Je crois que c’est lié en effet! tu n’aimes pas ce type de personnage principal hésitant faible un peu « nul ». Moi, ils ne me gênent pas, enfin je les comprends plus ou moins.
        Il y a d’autres types de héros qui contribuent à me faire abandonner un livre.Je ne sais pas dire lesquels à présent…

  8. aaaah, mon coeur saigne!!! Comme il le fait toujours quand quelqu’un dont je respecte l’avis n’apprécie pas Dickens!!! Mais bon, ce n’est pas mon préféré non plus. Pour moi, c’est réellement Bleak House (La maison d’Âpre Vent) qui remporte la palme!!! Mais il m’en reste encore à lire, heureusement!

    1. Tu me vois désolée, vraiment, pour Dickens, et pour toi. J’ai la conviction d’être passée à côté de quelque chose. Je sens que je vais mettre Dickens au programme en 2010…

  9. Je l’ai lu l’année dernière et je me souviens avoir souffert pour arriver jusqu’au bout. Pourtant, j’ai beaucoup aimé l’atmosphère, les personnages, les descriptions sociologiques… Pour ma part, il s’agissait d’un manque de temps et d’une perte d’habitude de lire des classiques ! D’ailleurs, ça serait bien que j’en lise un prochainement 😉

    1. Je n’ai même pas l’excuse d’avoir du mal avec les classiques, surtout pas les classiques anglais… c’est juste ce livre et moi, ça ne marche pas… et j’ai refusé de souffrir jusqu’au bout !

  10. Heureusement que je suis en train de boire un chocolat chaud, y’a au moins ça pour me remonter le moral !
    Nos différends littéraires m’amusent, est-ce qu’il y a un livre que nous aimons beaucoup toutes les deux ? Je vais devoir enquêter, ça m’intrigue beaucoup (surtout que, de mon côté, j’avais terriblement peiné avec « Oliver Twist », comme quoi, on est antinomique jusqu’au bout !!).
    Enfin, j’admire ton effort, tu as vraiment laissé une chance au roman avant de le laisser tomber. Maintenant, je te laisse, je vais pleurer… 😉

    1. Ça me désole tu sais… J’ai l’impression, quand je te lis, d’être proche de tes goûts, de ta façon d’appréhender la lecture… et puis voilà, ça doit bien faire trois de tes livres favoris que me laissent sceptique, voire pire… Il me reste encore au moins Iris Murdoch et Henri Bauchau, mais je m’inquiète, je te l’avoue…

      1. Ouhlà, Henry Bauchau, je le sens mal, tu ferais peut-être bien de ne pas y penser… parce que là, ça me briserait VRAIMENT le coeur que tu n’aimes pas. Donc dans le doute, abstenons-nous, tiens.
        Pour nous remonter le moral, on peut dire que j’avais beaucoup aimé « La petite fille qui aimait trop les allumettes » (lu avant blog), et « La route » est dans ma PàL, sans doute que ça me plaira aussi… puis Irving, évidemment, Irving ! On va se trouver des points communs. Il le faut.

      2. Ne cherche plus ! Je viens de finir Testament à l’anglaise et me voilà bluffée ! Je l’ai lu grâce à ton récent billet (tu vois, je m’accroche !) et j’ai vraiment trouvé ce livre remarquablement construit, tout à fait ce que j’attendais. Allez, il y a de l’espoir entre nous 🙂

  11. Il fait partie du Matilda’s Contest auquel je suis inscrite. Il me faudra donc le lire. 600 pages quand même… Et si l’on n’accroche pas elles en paraissent deux fois plus… J’espère apprécier un peu plus que toi, sinon je ne sais si j’arriverai au bout de tes 354 pages !

  12. Je n’ai lu pour le moment que « Oliver Twist » et « Le chant de noël » de Dickens et je suis en train de devenir une dickensmaniaque tellement j’ai aimé les deux livres. J’espère que je ne serai pas déçue comme toi par « Les grandes espérances ».

  13. Je garde un bon souvenir de ma lecture faite il y a ….
    je crois quand même que mon souvenir est fortement associé au début du roman et à la rencontre de Pip avec le forçat
    je me souviens avoir détesté Miss Havisham !

    1. La première scène, celle de la rencontre dans le brouillard avec le forçat est vraiment très bien, j’étais enthousiaste au départ… et puis voilà…

  14. Oh ça va, t’as au moins dépassé la moitié du livre ;-)))))))))))
    Bon je ne le rajouterais pas à ma lal. (elle va me dire merci d’ailleurs,lol)

    1. Comment ne pas en lire au moins la moitié pour se faire une idée… et puis quand même, Dickens mérite bien ça, même plus, je me sens bien piètre lectrice sur ce coup-là…

  15. Oui, elle le lit celui-ci mais il ne fait pas partie de la iste. Il y a par contre Oliver Twist et Nicholas Nickelby.

  16. Il fait partie de la liste du challenge les coups de coeur de la blogosphère, souhaites-tu que je l’ajoute à ta liste de titres choisis ?

    1. Oh non, j’ai trop honte de ne pas l’avoir fini ! Je ne le compte pas non plus pour le challenge English Classics, je préfère oublier cet échec !

  17. Comme tu le sais, j’ai été enchantée par Le chant de Noël, qui est un récit très simple par rapport à ce roman.
    Mais pour continuer à découvrir Charles Dickens, je vais plutôt puiser dans les titres que t’a donnés Keisha… 😉

  18. « Indigne »? Sûrement pas! Heureusement que tous les livres ne charment pas les lecteurs de la même façon…
    Je viens d’avoir ma 1ère bonne expérience avec Dickens, je compte poursuivre l’aventure mais je choisirai sans doute un autre roman que celui-là. 😉

  19. Zut alors ! Le Père Noël vient justement de me l’offrir (d’ailleurs, dans mon édition, il ne fait que 480 pages). Mais comme le Père Noël a été généreux en livres et qu’il m’a même apporté un roman de plus de 1000 pages (sans compter ma monumentale PAL), je pense pouvoir attendre d’avoir un peu oublié ton avis pour le lire !

    1. Et va aussi lire les avis positifs, ils sont vraiment très nombreux, car je sens bien que je n’ai pas été à la hauteur de cette lecture… Et bienvenue ici !

  20. J’ai très envie de le lire depuis longtemps mais je n’ai jamais trouvé le temps… aussi, ce n’est pas ton avis qui va me faire trouver le temps plus vite !!!! 😉

    1. Je me doute bien que mon billet peut refroidir les enthousiasmes, mais j’espère que je ne te fais pas passer à côté d’un grand moment de lecture !

  21. Je n’ai pas lu ce Dickens mais apparemment, Hagen lui a rendu hommage dans « Les Grandes espérances du jeune Bedlam » que j’ai adoré !

    1. J’ai noté ce livre de Hagen depuis un bout de temps, mais je voulais lire le Dickens d’abord. Bon, je ne l’ai pas tout à fait lu, mais je pense que je suis quand même parée pour le Hagen !

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