Le jardin d’hiver, c’est l’histoire banale d’un homme ordinaire dans une ville comme les autres. Une grande ville où personne ne se connaît, où la vie suit son cours sans être vraiment vécue, les uns à côté des autres, les uns au-dessus des autres.
Perdu en plein cœur de l’immensité citadine, il y a Sam, serveur dans une boîte de jazz. Une fuite d’eau chez son voisin du dessus l’oblige à aller frapper à la porte de ce dernier. Mais le vieux bonhomme solitaire le prend pour son fils et Sam repart perplexe. Lui, ça fait très longtemps qu’il n’a pas parlé à ses parents, dans la vie il n’a que Lili, sa petite amie danseuse. L’aime-t-il ? Oui, peut-être…
La tonalité dans Le jardin d’hiver est à la pluie, à la nostalgie et à une certaine tristesse douce-amère, celle des solitaires de la vie qui n’auraient pas grand-chose à faire pour que le soleil brille. Sam est un personnage fragile dont on ne sait rien, si ce n’est qu’il est seul, entouré d’indifférence et de monotonie. Le dessin de Grazia La Padula, illustratrice italienne, rend très bien la petitesse des êtres perdus dans l’immensité de la ville. Les couleurs sont ternes et il pleut souvent, sauf dans le jardin d’hiver, celui du fameux voisin. Mais existe-t-il seulement ce jardin ?
C’est le dessin très particulier qui a d’abord attiré mon attention : pas de perspective, une dominante vert terne et gris, et des personnages anguleux avec des têtes disproportionnées et des visages douloureux. Car ce sont les êtres humains qui sont importants dans cette bande dessinée mélancolique. C’est la solitude, l’anonymat, les habitudes, l’égoïsme, tout ce qui fait qu’un homme devient une machine vivante dans la grande ville, une chose qui survit sans regarder autour de lui.
Pas d’action, pas de rebondissements dans cette histoire, juste une ambiance, et l’évolution d’un personnage qui reste quand même un peu trop dans le flou (on ne sait par exemple pas ce qui s’est passé avec ses parents). C’est une fable sur le monde moderne, à la tonalité morose et pourtant empreinte d’espoir et de lumière.
Cette bande dessinée est publiée aux éditions Paquet. Moins de six mois après sa parution, elle n’est plus disponible et je ne dois qu’à la ténacité exemplaire de ma libraire d’avoir pu l’acheter, c’est dommage…
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Le jardin d’hiver
Renaud Dillies et Grazia La Padula
Paquet, 2009
ISBN : 978-2-88890-283-6 – 66 pages – 15 €
J’ai adoré!
C’est triste et beau, ça m’a bien plu aussi.
Merci Ys pour ton gentil lien 🙂
Je suis ravie que tu ais apprécié cette très jolie BD ! Ton billet est très chouette !
Par contre, j’ignorais qu’elle était déjà en rupture…
Je rends honneur à la tentatrice BD en chef 🙂
Déjà en rupture ? Terrible ! Je regarderai si je trouve cette BD en bibli…
J’espère qu’elle est trouvable en bibli, parce que c’est dommage de passer à côté.
Oula, peu de chance donc de tomber dessus chez un libraire.Dommage, car le coup de crayon m’intrigue et j’aime feuilleter les pages d’une BD avant d’envisager un achat.
Côté BD, est ce que tu connais « Qui a tué l’idiot? » de Dumontheuil ? Je pense à ce titre à cause de l’ambiance qui est plus prenante que l’histoire elle même.
Ah non, je ne connais pas, je note ça et je vais chercher moi aussi en bibli.
Pas envie de choses tristes en ce moment…
J’ai certaines lectures pas bien gaies en ce moment…
Ah les dessins sont sympas en effet!
Ca m’a donné envie et puis finalement je lis que c’est impossible de l’acheter… 😦
Peut-être qu’elle est en stock quelque part, en librairie, ou en vente par correspondance… et peut-être que si elle a du succès, elle sera réimprimée…
Tu en parles si bien 🙂
C’est qu’elle m’a bien plu. Au début je trouvais l’histoire moins bien que les dessins, et puis finalement, tout se marie très bien.
Plus disponible? Zut elle était sur ma LAL…
Ouais, il y a des fois où il faut se précipiter, et ma libraire m’a dit qu’ils sont un peu spécialistes de ça chez Paquet…
Le graphisme me rappelle « Big Bill est mort », mais l’auteur m’échappe.
Je viens de chercher : Antunes et Taborda chez le même éditeur, je note pour ma prochaine virée à la grande bib.
Ca a l’air vraiment sympa!
Çà l’est, c’est à découvrir si tu as une bonne bibliothèque.
Je ne suis pas trop Bande dessinée, mais celle-ci aurait été un bon début. Dommange qu’elle ne soit plus disponible… Je surveille quand même.
Il y a beaucoup de choses dans la BD, il y en a plein et de très différentes. Il suffit de feuilleter en bib et tu trouveras celle qui te feras craquer et continuer !
Le dessin est extrêmement tentant ! j’espère qu’elle sera rééditée !
J’espère moi aussi, c’est bien dommage ces petits tirages…
Une très belle couverture!
L’intérieur n’est pas mal non plus 😉
Ca semble fréquent ces BDs en rupture de stock, c’est dommage !
Ils ne croient peut-être pas assez en leurs bouquins…
oh ! j’aime bcp les histoires ordinaires en bd et le dessin me plaît. Mince alors ! Comment est-ce que je fais pour la lire ?? Je vais en parler à la bibli.
Tu devrais avoir moins de problèmes que tout le monde puisque Paquet est une maison d’édition suisse !
C’est vrai qu’elle est tellement belle que quand je l’ai vue en librairie je l’ai acheté presque sans me poser de questions (bon, j’avoue avoir lu et apprécié d’autres bd du même auteur à la bibli:-) mais je ne l’ai toujourspas lu, ce qui est souvent le lot des achats qui ne sont jamais prioritaires par rapport à la bibli!!
Tu n’as plus qu’à l’ouvrir alors, quelle chance !
Une très belle histoire admirablement bien abordée…
Je venais voir ce que tu lisais en bd et je tombe sur celle que tu as commentée sur mon blog. Rigolo, mais ton billet c’est la classe il donne envie de le relire.
J’en lis d’autres des bd, je ne fais pas toujours de chroniques parce que vraiment, ça prend du temps. Je vais tacher d’un faire une pour l’autre La Padula que j’ai sous le coude.
Chouette ! je la guette alors.
Avis à tous ceux qui étaient désolés de ne pas pouvoir lire cette BD : elle est rééditée, je viens de la commander à la librairie et pas de problème.