Après ma lecture il y a quelques années d’Oscar et la dame rose, je m’étais promis de ne plus jamais lire Eric-Emmanuel Schmitt : il y a dans ce livre tout ce que je déteste y trouver, le petit garçon qui va mourir, la gentille grand-mère, le bon dieu… Ça dégouline de bons sentiments, ça fait pleurer dans les chaumières, bref, une horreur.
La lecture de L’Evangile selon Pilate fut moins insupportable que celle d’Oscar et la dame rose, soyons honnête. Mais pour l’être tout à fait, il me faut bien dire que je n’ai quand même pas été illuminée par cette lecture, pas plus que par le style de l’auteur, encore une fois.
Le livre se divise en deux parties : dans la première, un certain Yéchoua raconte sa vie de fils de charpentier ; dans la seconde, Pilate, préfet de Judée, écrit des lettres à son frère resté à Rome.
Un brave type ce Yéchoua. Fils de charpentier, il ne se sent aucunement doué pour le métier. Lui ce qu’il aime, c’est écouter les gens, essayer de les réconforter, de les comprendre. Et les gens viennent le voir, l’écoutent, au point même que le rabbin de Nazareth se sent floué : « la religion du coeur contre la religion des textes« , ça ne lui convient pas bien. Petit à petit, les gens le prennent même pour un de ces illuminés qui pullulent dans le désert et se prennent pour le Messie : « Il ne se passait pas six mois sans qu’il en apparaisse. Invariablement, le sauveur arrivait sale, décharné, le ventre creux, le regard fixe et doté d’un bagou à se faire écouter des libellules. » Lui-même n’y croit pas vraiment, mais quand un certain Yohanân le Plongeur le désigne comme tel, il se dit pourquoi pas… Et puis voilà qu’il guérit des malades, pas tous ceux qu’il croise, mais suffisamment pour se faire une petite réputation. Alors, un miracle en entrainant un autre, il dit que Dieu est en lui, et ça, ça ne plait pas bien en haut-lieu. Lui et sa bande d’illuminés commencent à faire parler d’eux alors le sanhédrin s’agite et décide de l’arrêter.
Et c’est à Pilate qu’échoue la patate chaude dont il se serait bien passé. Il l’aime bien ce Yéchoua, d’autant plus qu’il a guéri sa femme de ses saignements. Mais c’est quand même lui qui doit faire le sale boulot officiel, le condamner. C’est donc à contre-cœur qu’il fait crucifier le magicien de Nazareth, croyant ainsi trouver la tranquillité. Mais bien sûr, ça n’est que le début des ennuis, vu que le corps disparait, et surtout réapparait, trois jours après, plus vivant que jamais. Sur le moment, c’est pas de bol, mais ça va quand même lui permettre d’entrer dans l’Histoire par la grande porte…
Certes, c’est l’humanité de Jésus qui domine dans ce texte, ses doutes, ses errements. On sent bien le gars complètement dépassé par les événements et pressé d’en finir. On le sent aussi à l’écoute des autres, en particulier des plus faibles (les pauvres, les malades, les femmes) et des païens car il prétend que tous les hommes sont égaux. Et on se prend à penser quel philosophe épatant il aurait fait s’il s’en était tenu là. Malheureusement, pour Eric-Emmanuel Schmitt comme pour bien d’autres, cet homme fut le fils de Dieu, ce qui implique des miracles, des croyants et bientôt des textes et une religion. Cet homme qui fut tout amour est à l’origine de la religion la plus meurtrière qui soit à cause d’une prétendue divinité que l’auteur s’applique à démontrer : non, Yéchoua n’était pas qu’à moitié mort quand on l’a descendu de la croix, non, son corps n’a pas été dérobé par ses disciples, non, ce n’est pas son sosie qui est apparu après sa mort. Tout simplement parce que Jésus est vraiment ressuscité, il était mort et il est vivant, ainsi en témoigne Pilate lui-même. Mouais…
Je ne suis pas croyante et pourtant, je trouve que Jésus fut un homme fascinant. Plus encore peut-être les premiers chrétiens qui d’une poignée sont devenus des milliers, puis des millions. Incroyable histoire. Je pensais qu’avec ce livre, Eric-Emmanuel Schmitt nous ferait pénétrer au cœur de ce mystère humain, de cette incroyable alchimie qui fit d’un brave type plus charismatique que les autres, un chef pour lequel des millions de gens sont morts. Mais ce Jésus-là ne m’a pas convertie, ni même convaincue, je n’ai pas lu ses aspirations, juste ses craintes. Quant à Pilate, sa conversion étant courue d’avance, il ne fait que se débattre dans des problèmes de logique dont sa foi le tirera.
Je crois que ce qui m’a le plus gênée, c’est la façon dont Eric-Emmanuel Schmitt insiste sur la religion de l’amour : Jésus est tout amour, Jésus aime les hommes. Je ne peux pas m’empêcher d’entendre l’auteur dans ses affirmations, même si elles émanent de ses disciples. Or l’auteur sait que ce même Jésus est à l’origine d’une religion cruelle, injuste, sanguinaire et autoritaire. De cette contradiction, il ne dit rien, s’attachant aux quelques années que Jésus a passé sur Terre. Mais que sont ces années à l’aune de siècles de crimes et de souffrances ? Non décidément, cet Eric-Emmanuel Schmitt n’est pas pour moi…
L’Evangile selon Pilate
Eric-Emmanuel Schmitt
Albin Michel, 2000 (existe en poche)
ISBN : 978-26226-11674-5 – 334 pages – 19,50 €
Je trouve admirable ton analyse que, pour ma part j’avais renoncé à faire comme étant difficile et délicate pour qui a longtemps été très croyante! Je te suis totalement dans ce que tu dis ! C’est aussi ce que j’ai ressenti en lisant ce livre qui m’ a enthousiasmée au début et que j’ai terminé avec un sentiment de gêne et de perplexité!
J’ai été croyante moi aussi, quoique assez brièvement, et je crois que j’ai plus cru en la personne qui me passait le message qu’au message lui-même. Il avait le don d’expliquer intelligemment, sans encens, ni miracle, ni latin, bref, en revenant à la parole de ce fameux Jésus et en oubliant l’attirail. C’était très motivant, mais malheureusement il n’est plus là et je n’ai jamais rencontré d’autres prêtres comme lui pour soutenir ma maigre foi…
Merci d’avoir essayé. Je pense, en effet, que ces thèmes ne sont pas les tiens. Pour ma part, j’ai moins accroché à la première partie, c’est la seconde qui m’a intéressée et amusée. Je n’ai absolument pas eu cette reflexion sur le poids de la religion ( et j’imagine que tu penses à la religion catholique, ce qui n’est pas mon cas que je préfère ne pas developper en commentaire, tu le comprendras ). J’ ai suivi Pilate et j’ai trouvé que, justement, il nous parlait des premiers chrétiens, d’une foi encore non structurée par la religion ( comme en témoigne les dernières phrases que je trouve superbe ). Il me faut préciser qu’après avoir lu ce livre, je l’ai vu sur scène, admirablement joué par J.Weber, ce qui lui a donné d’autant plus de force.
Quoiqu’il en soit, je salue à sa juste valeur ta persévérance et ce billet.
( je promets d’être trèèès vigilante pour mes prochaines suggestions :))
Détrompe-toi : ce Jésus m’intéresse beaucoup et j’ai longtemps été carrément passionnée par l’histoire de l’Eglise (j’ai même fait un mémoire de maîtrise d’histoire médiévale sur une sainte belge du XIIIe siècle…). Je trouve cette aventure fascinante, comment un type tout seul dans son désert a pu en arriver là, c’est étonnant… Sur la foi, je ne peux rien dire évidemment, mais les mécanismes de la religion chrétienne, ses premiers rouages m’intéressent. Donc, le discours de Pilate avait toute mon attention, mais il y a beaucoup trop d’Eric-Emmanuel Schmitt là-dedans et je crois maintenant pouvoir dire qu’il m’est insupportable…
Mais je ne regrette pas ma lecture, pas du tout, car même si je ne l’ai pas apprécié, ce livre m’a amenée à me poser quelques questions, et c’est tant mieux. Quant à Jacques Weber, s’il joue Pilate, c’est certainement bien, mais s’il joue Weber jouant Pilate, comme souvent, c’est peut-être moins bien…
C’est un auteur que j’aime beaucoup mais je comprends que l’on n’adhère pas 😉
Je crois que lui et moi désormais, c’est définitivement fini…
Les copines sont persévérantes et nous font faire des choses incroyables. 😀 Je déteste Schmidt, je trouve que c’est le champion de l’enfonçage de portes ouvertes. Quant à son (absence de) style, n’en parlons pas. Je passe donc mais je te félicite d’avoir lu ce bouquin et de l’avoir chroniqué! 😉
Cette fois, il faudra en faire des tonnes pour que j’y retourne, c’est vraiment fini avec cet auteur. C’est lisse, attendu, humain, chaleureux, prévisible, édifiant, rassurant, bref « on pleure, on rit, il y a des méchants et des gentils » ! Remarque, il est riche, et pas nous… il y a quelque chose à creuser dans cette veine-là, c’est sûr…
As-tu lu « La part de l’autre »? Je n’avais absolument pas accroché à « Oscar et la dame en rose » mais j’avoue que le côté historico-romanesque du premier m’avait plu… Par contre, a lire ta critique de « L’evangile selon Pilate » je doute que j’accroche également, m’enfin, pourquoi ne pas tenter? 🙂
J’ai noté La part de l’autre un jour, un moment d’égarement sans doute… mais c’est vrai que j’aime bien l’uchronie, alors un jour, peut-être, mais il faut d’abord que je me remette de celui-là !
Je ne saisis pas pourquoi Schmitt s’est mis à écrire des romans aussi faibles alors qu’il fut un bon dramaturge ( notamment avec » Variations énigmatiques » ). En ce temps-là, il n’avait pas d’inclination pour le prêchi prêcha…
C’est que le préchi précha doit être rentable (livre, théâtre, ciné… à quand la vraie robe de la dame rose pour les mamies du fan club ?)
Moi j’adore Eric-Emmanuel Schmitt. Et L’évangile selon pilate est le premier livre que j’ai lu de lui. Et si tu veux que je te fasse rire, quand je l’ai lu, je l’ai lu comme un vrai roman « policier » en quelque sorte, car je n’ai compris véritablement qu’à la fin que Yechoua c’était Jésus, ah ah ah!!! Ben oui moi je suis une païenne, aucune éducation religieuse;o)
Ah, je savais bien qu’EES avait au moins une fan dans la blogosphère 🙂
Oui et pour avoir vu le monsieur en vrai. Il était venu nous voir à sa propre demande à l’iut au havre, et je suis tombée totalement sous le charme alors que je n’avais lu encore aucun de ses livres;o)
Je n’ai jamais eu envie de lire cet auteur, pour les raisons que tu avances. Apparemment je ne perds pas grand chose.
Non en effet, je suis persuadée que tu peux trouver largement mieux.
Et bien moi j’aime beaucoup cet auteur. Bon, ok, j’en ai pas lu 50 pour l’instant, seulement « L’Evangile selon Pilate » et « La part de l’autre » et j’ai vraiment été emballé par les 2.
Ben mince, c’est pas de bol ça, je crois bien que nous avions fait un sans faute jusque là 🙂
Je l’ai justement dans ma PAL, et je repousse un peu le moment de m’y mettre, par peur justement de ce que tu reproches au livre… je te dirai ce que j’en aurai pensé!
Ah mais oui, ton avis m’intéresse, même si bon, je comprends tout à fait que tu ne te jettes pas sur ce livre…
Je n’ai pas lu celui-ci et trouve qu’effectivement, parfois, EE Schmidt va à la facilité. Cependant, La part de l’autre (livre sur une autre vie possible pour Adolf Hitler) m’a bluffé !
Sur le même thème il y a Rêve de fer de Norman Spinrad qui me tenterait plus…
Alors pour ma part, je ne suis ni croyante, ni intéressée par la religion chrétienne alors je pense que ce livre n’est définitivement pas pour moi… Mais par contre, j’ai un autre de ses livres dans ma PAL (quant à me souvenir du titre, faut pas pousser non plus ^_^).
Si c’est Oscar et la dame rose je te souhaite bien du plaisir…
En fait, je ne connais pas le style, les livres EES. Le premier livre que j’ai lu de lui est celui-ci, et c’était pour son thème. J’ai lu ensuite sa pièce Le Visiteur après avoir vu L’Evangile sur scène, je m’en suis tenue là, ses autres textes ne m’interpellant pas vraiment. Je m’attache bien plus à un titre qu’à un auteur en général.
( Weber était parfait :))
Je ne l’ai pas détesté ce livre, parce que l’histoire de la religion et Jésus comme personnage historique m’ont toujours intéressée. Mais bon, j’aimerais être croyante mais je pense que je ne le suis pas… j’ai essayé, pourtant!!! De Schmitt, c’est « Ma vie avec Mozart » que j’avais beaucoup aimé, écouté avec le CD… mais c’était de la musique… et c’était Mozart!!! J’ai « La part de l’autre » dans ma pile… et je pense que je vais le lire bientôt en lecture commune sinon je ne le ferai jamais!!!
Je ne te proposerai pas de lecture commune sur ce titre parce que quand même, un Eric-Emmanuel Schmitt par an, c’est bien suffisant !
Bon, j’avoue que j’avais aimé « Oscar et la dame en rose » (ouf c’est avoué 😉 ) Mais celui-ci ne m’attire pas du tout ! Par contre, je viens d’acheter « La part de l’autre » qui est plus dans mes thèmes 🙂
Décidément, ce titre a l’air de tenter plus d’un lecteur : essaie une lecture commune avec Karine, elle a besoin d’être encouragée pour le lire !
As-tu essayé « La part de l’autre »? Je l’avais trouvé plus fin et plus fouillé que « Ibrahim et le sfleurs du Coran » et à dix milles lieues d' »Oscar et la dame en rose »…
Un jour peut-être, quand j’aurai oublié celui-le 😉
Je l’ai lu il y a quelques années et je n’ai rien compris vu que je n’ai aucune culture religieuse. Tout ces noms ne m’évoquaient rien du tout. Du coup, une lecture complétement ratée pour moi qui m’a fâchée avec EE SCHMITT !!!
De toute façon, ça n’est pas bien grave, tu peux rester fâchée avec Eric-Emmanuel Schmitt, tu ne perds rien !
J’ai lu pas mal de titres de l’auteur, celui-ci n’en fait pas partie car le résumé ne me tente pas trop (je suis pratiquement allergique aux récits traitant de religion…).
Tout comme Manu, je dois avouer que j’avais bien aimé « Oscar et la dame rose » (un livre plein de bons sentiments de temps en temps ça fait du bien^^).
L’histoire d’Odette Toulemonde ( que je compare toujours à Mary Poppins) m’avait touchée aussi mais si je devais t’en conseiller un (ben quoi? On dit « jamais deux sans trois » ^^), je te recommanderais sa pièce « Petits crimes conjugaux » 😉
Comme je suis de très mauvaise foi, je n’ai pas signalé dans mon billet que j’ai vu une pièce de lui qui s’appelait « La nuit de Valognes » et qui m’a bien plu… mais c’était sûrement parce que les acteurs étaient très bons 😉
Cynthia a raison, petits crimes conjugaux, c’est très chouette. Et je suis d’avis que le romancier aurait dû s’en tenir au théatre…
Il faudrait le lui souffler à l’oreille…
Bon moi j’aime beaucoup Eric-Emmanuel Schmitt et j’ai beaucoup aime Oscar et la dame rose ! lol ! Donc on va pas s’entendre sur cet avis ! lol ! Bref moi j’ai bine envie de le lire ce bouquin !
Je voulais juste donner mon avis qui n’engage que moi, pour moi hélas, ce sont les hommes qui ont fait de la religion ce qu’elle est ! Après chacun est libre de penser et de croire ce qu’il veut la dessus c’est toujours une question qui fera débat !
Je me doutais bien qu’il y avait deux ou trois personnes qui avaient aimé Oscar et la dame rose 😉 C’est pas grave, hein, on s’entend sur Hornby, c’est déjà pas mal ! Et pour ce qui est de la religion, bien sûr que c’est une affaire d’hommes, d’intérêts, de pouvoir… je le trouve épatant ce Jésus et si tous les chrétiens étaient comme lui, mais je le serais aussi bien volontiers !
Je n’ai encore rien lu de cet auteur et ce ne sera sûrement pas avec ce livre que je commencerai. Mais j’ai la Part de l’autre dans ma PAL. A suivre!
Quand tous ceux qui ont La part de l’autre dans leur PAL vont le lire, ça va être la déferlante !
Cet auteur ne m’attire pas. Je ne sais pas trop expliquer pourquoi. Pourtant, je crois, que c’est lui qui a écrit « La rêveuse d’Ostende », sorti en poche, et là je me laisserai bien tenter.
Moi, je pense qu’il y plein d’autres meilleures choses à lire…
Ah mais quel courage il t’a fallu ma chère Ys!! Quel courage!! Pour quelqu’un qui n’ai pas croyante et qui a une telle opinion de la religion (que je partage totalement) il fallait vraiment qu’Emmyne soit sacrément persuasive! :)) POur ma part, Schmitt est, comme le dis si bien Fashion, le champion de l’enfonçage de portes ouvertes, un peu l’égal de Lilian Thuram. Mais version religion. J’avais été prodigieusement agacée par L’enfant de Noé… On ne m’y reprendra plus!!
Oui, Emmyne a su me convaincre, et je sais que je cèderai encore à ses conseils… Lilian Thuram est un joueur de foot, non ? Il pense aussi ? Ça c’est exceptionnel… c’est peut-être aussi pour ça qu’il ne faut pas lui en demander trop !
Oui enfin bon quand même, comparer l’auteur de « Le sumo qui ne pouvait pas grossir » à un joueur de foot, je trouve ça un peu gros (rire gras) ^^
Trève de plaisanterie, tout n’est pas bon dans le cochon mais tout de Schmitt n’est pas mauvais (tiens je cherche une rime, porcelet?) non plus : en un mot,lisez « Petits crimes conjugaux » ^^
PS : bon sang, ils ont mis des trucs bizarres dans mes Barquette de Lu, je parle comme les blagues Carambar…
Euh Cynthia… tu n’es pas obligée de goûter toutes les bières avant qu’on arrive 😉
Je vais faire ma snob mais vu que ses livres sont empruntés à la bibliothèque des dizaines de fois sans en faire la promotion, je ne me sens absolument pas obligée de les lire!…Et tu me confirmes dans ma non-volonté!
eh eh, je pense exactement la même chose, et dans ce sac-là je mets aussi Marc Levy, Anna Gavalda, Amélie Nothomb, Dan Brown… bref, tout ce que je n’ai pas envie de lire….
Quoi ? Tu n’as même pas écrasé une larme pour « Oscar et la dame rose » ?! rires. Mais si c’est auteur n’est pas pour toi, inutile d’insister.
Des larmes de consternation si ça existe…
Je n’aime pas tout de cet auteur (enfin je suis loin de tout connaître d’ailleurs je n’ai pas lu les 2 que tu cites) et je reste souvent « sur ma faim ». La nuit de valognes par ex m’a pas mal déçue, je ne suis pas sûre d’avoir tout compris. Mais j’avais pas mal rigolé avec « lorsque j’étais une oeuvre d’art ». Je reste d’accord cependant sur les clichés et l’ennui relatif que cela peut provoquer à la lecture.
J’ai vu La nuit de Valognes au théâtre (c’était avant de lire Oscar et la dame rose, je n’y serais pas allée sinon !), et ça m’a bien plu, Don Juan en homosexuel, il fallait quand même le faire…
Perso j’ai adoré celui-ci mais des goûts et des couleurs… Où serait le plaisir de discuter si on était tout le temps d’accord?
Ne trouves-tu pas que ce roman a le mérite d’éclairer le rôle de Judas sous un nouvel angle? Ce n’est plus le traître mais celui qui aimait le plus Yechoua car il a lui a permis de vivre sa destinée en endossant le rôle qu’on lui fait jouer depuis 2000 ans. J’ai appris depuis que c’est une théorie qui existe depuis un moment mais, je ne suis pas assez lettrée pour en avoir entendu parler.
Concernant Claudel, j’ai préféré « la petite fille de MOnsieur Linh » aux « âmes grises » (moins gris justement) mais vu ce que tu écris j’ai peur que tu sois déçue.
A voir donc.
J’ai été pas mal branchée religion pendant un temps, et il n’y a rien de neuf dans ce que dit Schmitt et dans les directions qu’il prend. Évidemment, son Jésus est assez séduisant, terriblement humain, en proie au doute, mais la réhabilitation de Judas n’est pas une innovation, comme tu le dis. Non, décidément, pas grand-chose pour me séduire…
Je n’ai pour l’instant pas été déçue par cet auteur, mais je n’en ai lu que deux.
Moi, je trouve que c’est bien suffisant 😉
mon premier EESchmitt, c’était « la part de l’autre ». Ca m’avait époustouflé, un des rares livres dont je me souviens lu avant d’avoir mon blog.
Après ça j’en ai lu plusieurs, secte d’un égoïste, Oscar et la dame en rose etc. A l’époque j’avais beaucoup aimé. Après j’ai lu ses nouvelles, Odette toutlemonde, qui ne m’ont pas plus du tout. Et puis j’ai essayé d’en lire un autre, je ne sais plus lequel, et ça ne m’a pas plu non plus.
Depuis, j’ai arrêté d’en lire. Mais « la part de l’autre » reste quand même pour moi un livre important. Et j’ai fini par comprendre que cet auteur n’était vraiment pas fait pour tout le monde.
Ceci dit, il restera toujours celui qui m’a donné 5 euros 🙂 (une vieille histoire qu’une partie de la blogosphère a apprise lors de mes débuts blogosphéresques ;-))
Tu es quasi une spécialiste on dirait ! J’ai noté La part de l’autre parce que c’est une uchronie, mais je ne suis pas sûre qu’elle tienne la route avec les uchronies écrites par les spécialistes du genre à savoir les auteurs de SF.
Aïe… les mentions propres à me faire passer mon tour sont les bons sentiments qui dégoulinent à chaque ligne et surtout un bon dieu dont la grandeur illumine les chapitres. Je sais, il faudrait que je me civilise un peu, mais il n’y a rien à faire ! 😉
Y’a pas de mal, on est encore libres de croire ou pas, faut en profiter 🙂
J’avais bien aimé « L’évangile selon Pilate », parce que j’y avais trouvé un fond d’humour décalé ! Je sais, ce n’est peut-être pas évident, mais j’avais bien ri en lisant ce roman … Et je suis croyante ! Et j’aime beaucoup le ton ironique de ton billet ;-D Pour espérer te faire changer d’avis sur la religion, je te conseillerais plutôt « Barrabas » de Pär Lagerkvist, aussi court, mais plus dense. Sinon, j’ai aussi « La part de l’autre » depuis quelques années dans ma PAL que je n’ai jamais osé lire. Si un lecture commune vous dit, je prends (pas dans l’immédiat).
J’ai noté ce Barabbas suite à ton billet, et il se pourrait bien que je le lise bientôt histoire de continuer dans ma problématique. J’aime bien les livres sur cette époque et ce sujet.
Touà à fait d’accord avec ton dernier paragraphe. Cependant, moi qui déteste les dogmes religieux, j’ai bcp aimé ce livre et cette version de la religion.
Ça, c’est sûrement dû au charme de Schmitt 😉
Non, c’es à dire: Lilian Thuram met des lunettes, et il semble que beaucoup tombent dans le panneau… cet homme là se fait passer pour un intello. Bon, en même temps, quand tu entends certains joueurs parler, c’est sûr que lui n’a aucun mal à passer pour une tête!!! Moi quand je l’écoute, je suis consternée et je medis: mais est-ce que les journalistes pensent vraiment qu’il dit des choses intéressantes, ou c’est pour entre politiquement correct; genre: « c’est un footeux noir, donc si on le critique ça fait pas bien??? » ça me dépasse!
J’ai (encore) l’impression que nous n’avons pas tout à fait lu le même livre… j’y ai plutôt vu la distance entre l’idée et ce que les ehomems en font, le septicisme de pilate étant bien na
naturellement provoqué par ce qu’il craint que les agitateurs fassent des soi disant miracle de yechoua, c’est assez bien vu je trouve. Bon en même temps j’ai carrément détesté la postface hyper cuistre de l’auteur, rien que pour ça, il mérite d’être voué aux gémonies alors…
j’aime ta conclusion qui nous met d’accord : à la trappe le Schmitt !!!
c’est mon préféré de l’auteur
ah mince, sorry 😦
Non, décidément pas pour moi ce genre de littérature!
Eh ben moi pareil… mais j’ai recommencé, je suis faible…
Je suis bien curieuse de découvrir ce roman… Néanmoins, ce que je redoute un peu chez cet auteur est l’un des points que tu déprécies: le côté « pro-catholique », « Aimez Jésus », etc…
Et moi je dis que tu as raison de te méfier… on ne se méfie jamais trop d’Eric-Emmanuel Schmitt !
Je suis surprise, je constate que l’auteur ne fait pas l’unanimité, nous voilà loin des envolées médiatiques.
Pour ma part, j’ai lu Oscar et la dame rose, Petits crimes conjuguaux et une autre pièce je pense. J’ai lu Oscar et la dame rose en 40 minutes, je pensais y trouver une réflexion profonde à propos de Dieu – ce que les critiques avaient laissé entendre – que nenni !
Pourtant, je trouve les interviews de l’auteur intéressantes, j’apprécie sa façon de s’exprimer, mais je ne le retrouve pas dans ses livres – peut-être n’en ai-je pas lu assez, mais je ne suis guère tentée.
Je l’ai vu récemment à La Grande Librairie : il est bizarrement proportionné, non ? Des épaules de camionneur, pas de cou et un toute petite voix fluette, c’est étrange…
J’aime bien cet écrivain. Ce n’est pas le meilleur écrivain de tous les temps, j’en conviens, mais sa plume est fluide et il prend des risques en s’attaquant à des sujets « glissants » (ici, Jésus, ailleurs Hitler ou Dieu, dans respectivement La part de l’autre et Le visiteur). J’ai beaucoup aimé L’Evangile selon Pilate. Les deux parties sont très bonnes et se lisent avec un grand plaisir. Bien sûr, c’est un peu léger, et on peut reprocher à Schmitt de ne pas aller plus dans le détail, mais c’est tout de même très instructif et captivant. Pour en revenir à ton argument, l’auteur n’a pas essayé de parler du christianisme, mais seulement de Jésus, c’est la raison pour laquelle il n’évoque les actes inhumains qui ont découlé de cette religion. Bref, pour moi, un vrai plaisir de lecture, et l’aspect « polar » de ce texte est un plus de mon point de vue.
Je crois que c’est justement l’aspect polar de ce roman que j’ai trouvé encore plus artificiel, tout à fait superflu. Je trouve tout ça simpliste et racoleur, pas « glissant » du tout au contraire : il choisit des thèmes qui plairont au plus grand nombre (la maladie d’un enfant, Dieu, Hitler…), des sujets sur lesquels tout le monde a sa petite idée pour caresser les gens dans le sens du poil…
Bonjour,
Je me permets de répondre, longtemps après, à votre post. Vous dites qu' »il choisit des thèmes qui plairont au plus grand nombre (la maladie d’un enfant, Dieu, Hitler…) ». D’accord avec vous pour Oscar, moins pour Dieu, et pas du tout au sujet d’Hitler. Ce qui plaît au public, c’est le caractère bestial et du coup rassurant d’Hitler (il n’est pas comme nous). Ce que fait EES avec La Part de l’autre est différent, car il dépeint un des pires bouchers du XXème comme un homme. C’est là que son livre devient dérangeant, intéressant et montre un certain courage. A mon humble avis, il ne racole pas sur ce coup-là.
Merci Oduo pour ces précisions. Il est vrai qu’Hitler n’est pas un sujet facile…
Pas faux, mais au final La part de l’autre fait beaucoup réfléchir (malgré ses défauts), et L’évangile selon Pilate est très distrayant. Et c’est mon critère numéro un dans un roman, donc… En ce qui concerne Oscar et la dame rose, j’ai aussi moyennement apprécié, mais il ne faut pas oublier que le texte s’adresse avant tout aux enfants.
J’ai beaucoup aimé ce livre, mais c’est à un autre aspect de ton commentaire que je voudrais réagir, excuse-moi de le faire deux ans après sa publication…
Je suis assez dérangée par cette phrase: « … Jésus est à l’origine d’une religion cruelle, injuste, sanguinaire et autoritaire. » Je crois qu’il faut remettre les choses à leur place, ce n’est pas la religion qui est cruelle, injuste, sanguinaire et autoritaire, mais ce que les hommes en font. Le message de Jésus est un message d’amour, et des milliers d’hommes et de femmes après lui l’ont répandu et y adhérent, encore aujourd’hui. Attention, je ne veux surtout pas remettre en cause toutes les horreurs qui ont été commises au nom de Dieu et du christianisme ! Tu sais, je suis profondément croyante, mais aussi en profond désaccord avec l’Eglise et ses prises de position sur l’homosexualité, la contraception, l’avortement, le célibat des prêtres, la pédophilie, l’euthanasie, etc. Comme la plus grande partie des chrétiens à travers le monde, je n’appartiens pas à ce monde là, et ma religion à moi, celle que j’ai choisie, est loin d’être cruelle, injuste, autoritaire et sanguinaire.
Même si je ne suis pas croyante, je suis tout à fait d’accord : la religion chrétienne a dénaturé le message de Jésus. Cette religion si cruelle et qui se mêle de ce qui ne la regarde pas a éloigné bien des gens d’un message d’amour, d’une philosophie qui pourrait pourtant faire tellement bien tourner le monde…
Hello, je me permets de m’immiscer tardivement dans le fil des commentaires juste pour réagir aux tout derniers afin de dire que je suis en partie d’accord avec votre conclusion: s’il est tout a fait juste de blâmer le mal que des hommes ont pu faire au nom de leur religion et en particulier en prétendant le faire au nom de Jésus, il me parait aussi équitable de relever aussi le bien que d’autres ont fait au nom du même Dieu; sans rentrer dans des calculs comptables nauséabonds, il me semble honnête de rendre à l’humanité la part qui lui appartient: je crois hélas qu’il faut bien reconnaître que même dans une société débarassée de toute divinité, les épisodes sanglants continueraient à s’enchaîner… l’homme porte en lui la capacité de faire le bien comme le mal sans l’aide de Dieu ou de l’institution sensée faire le lien avec lui sur terre. N’êtes-vous pas d’accord?