Première enquête de l’inspecteur Faraday, de la police de Portsmouth. Simple inspecteur à la brigade criminelle (Criminal Investigation Department), il est plus souvent confronté à la paperasse et à la petite délinquance qu’à de véritables affaires criminelles. Aussi, quand il acquiert la conviction que le papa de la petite Emma, a bel et bien disparu, il décide de s’accrocher à cette affaire envers et contre tout.
Stewart Maloney devait courir la Fastnet avec ses amis, mais un bras cassé quelques jours avant la célèbre course l’empêche d’y prendre part. Il disparait sans laisser de trace alors que la Fastnet tourne au drame en raison de fortes tempêtes : trois des participants ayant pris place sur le voilier qui devait accueillir Maloney trouvent la mort pendant la course. Faraday est certain que Maloney a été tué, mais il n’a pas de corps, pas de preuves, et presque pas de mobile…
Pendant ce temps, son collègue Winter mène une enquête à sa façon sur un trafic de drogue : il est prêt à couler l’enquête de ses collègues des stups pour se faire un indic dans le milieu, tirer quelques ficelles et entrer lui aussi dans un département un peu plus palpitant que la criminelle de Portsmouth.
Première enquête donc mais l’ambiance est bien là : une petite ville de province en bord de mer qui voudrait bien montrer patte blanche aux investisseurs et aux touristes fortunés, mais que des voyous contrarient. Ce que les huiles aimeraient, plutôt que de courir après des cadavres disparus, c’est que la police surveille la marina et empêche les sales mômes d’endommager les Mercedes.
Comment ne pas comprendre Faraday qui tombe enfin sur une vraie belle affaire ? D’autant plus qu’il a besoin d’occuper son esprit après le départ de son fils pour la France : ce dernier, sourd de naissance, y a trouvé l’amour sous les traits d’une jeune assistante sociale et Faraday ne supporte pas cet arrachement bien que le jeune homme soit âgé de vingt-deux ans. Sa femme, son unique amour, est morte alors que l’enfant avait quatre mois, et son fils est son seul attachement sur cette terre.
Intéressant ce Faraday, consistant et touchant, c’est un personnage qui s’ébauche ici avec tous les atouts pour en faire un enquêteur qu’on aimera retrouver sur le terrain comme dans sa vie privée.
L’intrigue et le ton sont assez traditionnels, pas de suspens insoutenable ni de complot international, juste un flic à taille humaine au prise avec une ville contemporaine et ses problèmes de criminalité et de délinquance à plusieurs niveaux.
La série des enquêtes de Joe Faraday compte actuellement huit volumes. France 2 va proposer une adaptation de deux d’entre eux en transportant l’action au Havre. Jean-Marc Barr sera Faraday et Bruno Solo Paul Winter.
Graham Hurley sur Tête de lecture
Disparu en mer
Graham Hurley traduit de l’anglais par Philippe Rouard
Le Masque, 2002 (existe en poche)
ISBN : 978-2-7024-8014-4 – 378 pages – 18 €
Turnstone, parution en Grande-Bretagne : 2000
Oh, encore une agréable surprise britannique à noter…
Ces enquêteurs britanniques sont légion et ont un charme fou : prépare une grande feuille 😉
Pour ma part, j’ai commencé par la fin, avec « Sur la mauvaise pente », que j’ai beaucoup aimé. Du coup « Disparus en mer » est dans ma pile. C’est en effet du procedural de très bonne qualité, avec des personnages vraiment bien campés et attachants.
J’aime bien les prendre à l’origine parce que souvent, les auteurs se donnent la peine de faire évoluer le personnage, c’est intéressant.
Intéressant, et puis je me rappelle de cette fameuse tempête sur le fastnet, je lirai cette enquête.
Je ne connaissais rien à l’univers des courses à la voile, il a réussi à m’y intéresser.
J’avais déjà remarqué cette série mais vu que je n’arrive déjà plus à suivre celles que j’ai en cours, je ne m’y suis pas penchée outre mesure. A tort bien sûr. J’aime les policiers anglais. Par contre, Jean-Marc Barr, mouais …
Comment ça mouais ? Il ne t’a pas fait rêver dans « Le Grand bleu » ? Bon d’accord, il a vieilli depuis, mais nous aussi 😉
Je ne connaissais pas, ça à l’air tentant. Je note dans un coin.
Tu ne seras pas déçue si tu aimes ce genre d’enquêtes et d’ambiance.
Tentant ! j’aime les tempêtes à l’ombre d’un platane sous le soleil de Provence
Voui, moi aussi c’est comme ça que je les préfère : de loin ou dans les livres 🙂
Le nom de l’auteur me dit vaguement quelque chose, l’aurais-je déjà noté ? ça devrait être à mon goût, d’après ce que tu en dis ! 😉
Un British de plus, oui, mais celui-là est une valeur sûre.
Ah oui c’est bien tentant, même pour moi qui ne suis pas un aficionado du polar. Le fait que ça se passe dans l’ambiance de la Fastnet, et aussi l’idée de pouvoir retrouver l’enquêteur dans d’autres opus me plaisent bien ! Merci du tuyau !
La Fastnet a l’air de plus parler aux messieurs… moi, je ne connaissais pas…
Je me le note ! Merci pour cette découverte !
Je suis ravie de constater qu’il n’y a pas que moi qui ne connais pas cette série, ça me rassure…
Je suis passée hier et je reviens aujourd’hui… Entre-temps, j’ai commandé le livre en anglais! 😉
Me voilà ravie de t’avoir convaincue, et j’espère que tu ne seras pas déçue.
J’ai lu ce polar il y a bien longtemps mais, si je ne me souviens pas trop de l’intrigue en elle-même, je garde un bon souvenir de l’inspecteur Faraday, un personnage en effet très bien campé et attachant.
L’intrigue n’est pas inoubliable, elle est assez classique, si ce n’est ce contexte de la Fastnet.
ah ça peut être une sympathique découverte !
Ce le fut pour moi.
Bonjour
Lui aussi est dans ma pal ! Alors il va falloir que je le sorte afin de le chroniquer, mais j’ai tellement de bonnes choses (enfin je le crois) à lire, qu’il me faudrait lire trois livres à la fois. Dur dur !!!
Amitiés
Comme je te comprends, un livre en chasse un autre, il y en a plein qui nous font les yeux doux, et les plus anciens s’enterrent lentement…
Le flic sympa et les problèmes avec ses enfants, c’est toujours tentant, Erlendur, Wallander… J’aime bien ce genre de personnage car il est proche de nous dans un contexte souvent noir , dur.
C’est comme ça qu’on les aime : fragiles et attachants, les machos n’ont plus la cote 😉
Merci pour ce billet. Je n’ai jamais lu cet auteur mais il me titille souvent sur les étals des libraires.
La prochaine fois que tu le croises, n’hésite pas à lui sauter dessus !
Jamais encore entendu parler de cet auteur et de son inspecteur! Maintenant je serai vigilante.
Et moi qui croyais que c’était un classique…