1975. Camille est une jeune femme libre et moderne, éditrice, célibataire, qui a décidé de garder l’enfant qu’elle porte même si son amant cherche à l’en dissuader. Alors que sa mère vient de se tuer dans un accident de la route, Camille commence à recevoir de bien étranges lettres, qui ressemblent plus à un début de roman qu’à une correspondance : Louis, le narrateur, raconte Annie qu’il aime depuis l’adolescence.
La jeune fille s’est peu à peu détachée de lui pour se tourner vers un couple de riches, un couple de Parisiens venu habiter la plus belle maison du village. Annie peint leur demeure, puis y pénètre à l’invitation d’Elisabeth qui reste seule pendant que son mari journaliste part travailler quotidiennement à Paris. Elisabeth se confie : elle ne peut pas avoir d’enfant, c’est un terrible poids dans sa vie, son amour pour Paul s’en ressent car sa stérilité est devenue une obsession. Annie, sans beaucoup réfléchir, par gentillesse, lui propose de porter son enfant. Paul, d’abord réticent, finit par accepter de faire l’amour avec Annie, rien qu’une fois, pour cet enfant. Et puis l’histoire prend un cours qu’aucun des trois protagonistes n’avait prévu. On est en 1939.
Camille elle, lit les lettres hebdomadaires et anonymes et se demande qu’elle est sa place dans cette histoire. Puis elle comprend, et toute sa vie en est bouleversée.
Pour un premier roman, Hélène Grémillon ne manque ni d’imagination, ni de maîtrise narrative. Le drame familial est complexe et les pièces du puzzle s’emboîtent habilement. Cette histoire tragique prend naturellement place à une période floue et difficile de l’Histoire de France qui permet au romanesque de s’installer. Plusieurs personnages prennent la parole dans les lettres anonymes, et racontent leur propre version des faits, toujours différente car partielle ou construite sur les mensonges des autres. Les personnages sont forts et si on en apprend beaucoup sur Elisabeth, Annie, Louis et Paul sont assez peu mis en lumière, ce qui est dommage car le potentiel est bien là : ils auraient mérité d’être encore plus développés. Il me semble juste maladroit que la polyphonie émane du même support (les lettres anonymes) et du même locuteur (Louis), que ce soit par exemple Louis qui écrive la version (trop longue à mon goût) d’Elisabeth (il n’est pas crédible au final que la voix d’Elisabeth émane de Louis), mais aussi la sienne et celle d’Annie.
La machination reste quand même crédible et la construction maîtrisée. Et malgré sa complexité, Hélène Grémillon parvient à tout expliciter en maintenant le suspens jusqu’aux toutes dernières lignes.
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Le confident
Hélène Grémillon
Plon, 2010
ISBN : 978-2-259-21251-9 – 301 pages – 19 €
j’avais adoré ce roman! je suis admirative, surtout que c’est un premier!
Je suis peut-être un peu moins enthousiaste, mais oui, c’est un bon premier roman.
Houla ! Quel sujet !
Quelle angoisse aussi, visiblement. Malgré tes réticences, je suis tenté.
C’est juste que je chipote, je ne voudrais ôter à quiconque l’envie de le lire.
Je n’ai pas été complètement conquise mais je me sens bien seule.
Les points que j’ai trouvés maladroits me semblent bien mineurs comparés à ce que ce livre contient de réussite. Pendant ma lecture, je n’ai cependant pas réussi à me départir de l’impression que j’avais déjà vu ou lu une histoire comme celle-là, avec une femme qui fait un enfant pour une autre et tombe amoureuse du géniteur… mais où ?
Un roman que j’ai beaucoup aimé pour les nombreuses qualités que tu cites!
Tu fais partie de celles qui m’ont tentée et je ne regrette pas cette découverte. Merci.
Je crois que j’ai assez de lectures en perspective pour ne pas l’ajouter à ma liste ! 😉
Je l’avais noté à sa sortie je crois, ça fait plus d’un an, donc tu vois, j’ai prix mon temps…
Un premier roman bluffant! Là, tu vois, les romans français de ce genre, je lis! ^_^
Je suis tout à fait d’accord et j’applaudis des deux mains ce roman français-là.
Je l’avais noté celui-ci, disons qu’il attendra la sortie poche.
Ça ne devrait plus tarder, ça fait un moment maintenant qu’il est sorti.
hum! un billet très honnête , j’imagine bien le roman.. je vais le garder dans un coin de ma mémoire , sans me précipiter . Tu donnes envie de le lire mais …..
Luocine
Il y a un petit « mais » en effet, qui ne dois cependant pas t’empêcher de tenter cette lecture 😉
J’avais beaucoup aimé, mais je me rends compte que je n’en ai plus guère de souvenir…
Ça n’est pas très étonnant, c’est quand même une histoire très complexe.
Je l’avais classé en « coup de pong » tant j’avais trouvé l’histoire forte et pesante, mais… je n’en ai plus beaucoup de souvenris non plus…
Il me semble difficile de se souvenir des ressorts de cette histoire, je crois qu’on se souviens plutôt du thème général et de la maîtrise dont fait preuve l’auteur pour balader son lecteur.
je l’avais commencé et abandonné (pourquoi ?)…je vais le reprendre !!!je t »ai lu en diagonale pour ne pas ôter tout suspense. bon week end
Ah bon, tu n’as pas prise par toute ces voix qui tissent un mystère de plus en plus épais ? Je l’ai lu en une journée…
toujours dans la liste… un jour viendra peut-être…
Il est resté longtemps dans la mienne, puis le livre a obtenu le prix Roblès du premier roman, et c’est un prix qui est remis dans la grande ville à côté, alors ça m’a stimulée. Et en plus, il y avait je ne sais plus combien de candidats et j’avais deviné que c’était elle qui gagnerait 🙂
Il ne m’attirait pas au premier abord , la crainte du déjà lu je pense, mais tu sembles avoir apprécié alors pourquoi pas …
Tout au long de ma lecture, j’ai cherché où j’avais bien pu lire ou voir une histoire assez semblable, mais ça ne m’est pas revenu…
J’avais aussi beaucoup aime, pour un premier roman c’est tres reussi…
J’espère qu’elle va poursuivre dans cette voix et nous offrir des romans encore plus aboutis.
Pour un premier roman, je l’avais trouvé très bien fait, en relisant mon billet à l’instant je me rends compte que la fin était un peu trop facile tout de même …
A mon avis, l’histoire était tellement complexe, qu’il fallait bien qu’elle termine sur quelque chose d’assez simple, plus ou moins mémorable, pour que le lecteur s’y retrouve…
Visiblement, c’est un roman qui tient en haleine jusqu’à la fin ! Je note le titre pour un peu plus tard…
On va de rebondissement en rebondissement, jusqu’à l’ultime fin en effet.
J’ai bien mordu à ce roman qui m’a subjuguée d’un bout à l’autre. Je souhaite vraiment que le second soit à la hauteur, ce qui risque d’être difficile tant celui-ci est réussi.
Si elle se fait spécialiste des constructions complexes, je ne dis pas non !
J’avais vraiment beaucoup aimé. J’ai hâte de voir ce qu’elle écrira ensuite
Je crois aussi qu’elle sera très attendue.
Je l’avais noté à sa sortie, puis oublié. S’il sort en poche, je me laisserais sans doute tenter.
On en a beaucoup entendu parler à sa sortie, comme toi, j’ai attendu que ça se calme…
J’avais dévoré ce livre. Comme tu le soulignes, Grémillon tient bien son suspense, jusqu’au bout!
C’est un livre qui a fait l’unanimité je crois, un premier roman vraiment réussi.
Ah j’avais manqué ce billet on dirait ! Contente qu’il t’ait plu. Un bon premier roman (français qui plus est ;))
J’espère qu’elle en écrira d’autres.
J’espère aussi. Nous sommes nombreux à l’attendre au tournant…
J’ai lu pas mal d’avis positifs sur la blogosphères donc je me le suis acheté il y a quelques semaines, j’espère que j’aimerais autant que toi 🙂
Je suis sûre que oui. Bonne lecture !
Un roman que j’avais aimé lire.
Comme beaucoup 😉
Une Bonne Année 2012 à toi. (J’en profite d’être par ici).
Biz
Moi aussi, j’ai bien accroché à ce roman. Pourtant, le sens du titre m’échappe. Lumière? Merci
J’avoue que je ne sais plus, je l’ai lu il y a déjà quelques temps et j’ai un don tout particulier pour oublier les fins de livres.