Peter est fatigué : voilà plusieurs nuits qu’il dort dans sa voiture alors qu’il neige et que le temps tourne à la tempête. Il décide de s’arrêter dans un bar, de boire un cognac qu’il ne peut pas payer. Là, Nicolas Volpone dit Nick le Renard commence à lui parler : il tient un garage, il peut l’y emmener et faire les réparations dont sa voiture a grandement besoin. Peter accepte et Nick le dépose chez lui avant de partir acheter des bières. C’est alors qu’apparaît Catherine, la belle-sœur de Nick, qui semble très perturbée. A moins qu’elle ne soit sa femme. Peter ne peut pas le savoir car Nick ne revient pas.
Dès les premières phrases de Coup de froid, Patrick Delpardange attrape son lecteur et ne le lâche plus. Car Peter a beau être le narrateur de ce roman noir, il est au moins aussi mystérieux que le couple qu’il rencontre. Qui est-il ? Qui cherche-t-il ? On n’apprendra que petit à petit pourquoi il s’est lancé à la recherche de Liza et pourquoi son frère est mort.
Premier mystère donc, le narrateur. Qui lui-même arrive dans une ville enneigée à la nuit tombée où tout semble attendre un drame. Elle recèle son lot de dégénérés, d’originaux et de pervers. Dans quelle catégorie de cinglés Nick et Catherine s’inscrivent-ils ? Il ne fait pas de doute qu’il faut se méfier de ce Nick qui sourit tout le temps et qui inlassablement réapparaît alors qu’on croit s’en être débarrasser… définitivement.
Peter et Catherine s’enfuient sur le mode « la Belle et son Sauveur », mais le road movie qui s’annonce prend fin au bout de la rue : désormais poursuivi par la police, le couple s’enfonce dans la forêt bien sombre, territoire hostile. Et le lecteur de les suivre car il veut absolument savoir qui de Nick ou de Catherine mène Peter en bateau. Ces deux-là sont-ils des cinglés ou des manipulateurs ? Qui ment et pourquoi ?
Coup de froid est un des premiers romans de Patrick Delperdange qui a beaucoup écrit depuis. Il s’inscrit ici dans une veine de romans noirs à l’américaine qui l’inspirent et qu’il manie efficacement. Les lieux sont indéfinis, ressemblent aux gros bourgs endormis du middle west. Sous lesquels forcément règnent le Mal et la folie, quant à eux bien éveillés. Pauvre Peter, la nuit va être longue…
Coup de froid
Patrick Delperdange
Actes Sud (Babel Noir n°6), 2006 (première parution : 1992)
ISBN : 2-7427-6487-9 – 215 pages – 5,50 €
je le note
Pour ma part, je l’ai gardé bien à tort plusieurs années sur mes étagères…
Je tenterais bien, j’aime l’atmosphère que tu décris.
Froid, angoissant limite fou : une ambiance en effet très réussie.
C’est un auteur français ?
Non, belge.
Je suis belge — j’espère que cela ne vous empêchera pas de jeter un coup d’oeil sur ce bouquin… (et merci à Sandrine/yspadadden pour l’article!)
pas trop tentée , sauf si j’étais en manque de lecture ce qui (grâce à vous tous et toutes) n’est vraiment pas le cas!
Je vais attendre, plutôt envie de chaleur que de froid et de neige
Programme-le pour cet été, tu verras, ça sera ton suspens des vacances (que je ne qualifierais pas de rafraichissant, même en plein été, le mot est bien trop léger pour cette ambiance…).