Le treizième conte de Diane Setterfield

Le treizième conte

Margaret Lea vit dans l’ombre d’elle-même. Depuis qu’enfant elle a découvert que ses parents lui cachaient la mort de sa soeur jumelle, elle a trouvé refuge dans les livres anciens que vend son père et dans son monde de visions fantomatiques. Biographe amateur à ses heures, elle est un jour contactée par Vida Winter, auteur de best sellers internationaux et d’un mystérieux recueil de contes inachevé. Celle-ci lui demande, sous de des très strictes conditions, d’écrire sa vie qu’elle lui raconte avec force détails et selon un parcours bien défini. Margaret se trouve rapidement beaucoup de points communs avec la vieille femme, en particulier parce qu’elle aussi avait une soeur jumelle.

Quant au lecteur, jumeau ou pas, il est instantanément happé par l’histoire de Vida Winter qui ne tarde pas à s’imbriquer à celle de Margaret, tant les deux femmes ont des sensibilités proches. Et l’histoire de Vida Winter est proprement passionnante. De son vrai nom Adeline March, elle a vécu au château d’Anglefiel une vie hors du commun, une vie de sauvageonne au milieu d’une famille dont le profil psychologique va de doux dingue à complètement cinglé. L’histoire des parents, celle des grands-parents dessinent peu à peu, croit-on, le destin des deux fillettes. Surgie un jour une gouvernante, apparaissent un jardinier, une mamie gâteau et son fils et les destins de tous ces personnages tissent une toile bien sûr plus complexe qu’il n’y paraissait au départ. Tout ça dans une ambiance so british, et peuplée de fantômes familiaux qui, à l’inverse de ce que suggère la quatrième de couverture ne m’a pas fait penser à Rebecca de Daphné Du Maurier, mais plutôt au Tour d’écrou de Henry James, d’ailleurs largement cité dans le roman, au côté de Jane Eyre, Les Hauts de Hurlevent et de nombreux classiques de la littérature britannique.

Je dirai pour finir que le résumé que je viens de faire de ce livre est partiellement faux, mais que je ne pourrais en dire plus sous peine de vous gâcher le plaisir. Car ce livre est un grand plaisir de lecture, un livre passionnant et envoûtant sur l’identité, le pouvoir de la lecture et la magie de l’écriture.

 

Le treizième conte

Diane Setterfield traduite de l’anglais par Claude et Jean Demanuelli
Plon (Feux croisés), 2007
ISBN : 978-2-259-20544-5 – 389 pages – 21 €

The Thirteenth Tale, parution en Grande-Bretagne : 2006