Dans La voleuse de livres de Markus Zusak, nous avons une petite Allemande pendant la Seconde Guerre mondiale qui va vivre chez une famille d’adoption. Ses parents biologiques sont communistes, et dans ce cas, on n’est jamais trop prudent. Sa mère nourricière est un peu rude, mais elle est là et son père est tout en tendresse et attention pour la petite Liesel Meminger. Il partage avec elle sa passion pour les livres, lui faisant la lecture la nuit et lui apprenant à lire. C’est qu’ils sont denrées rares en ces temps de pénurie, et surtout, ils ne sont pas tous bons pour le régime national socialiste en place. Alors Liesel vole des livres, n’importe quel livre pourvu qu’il y ait des mots, des phrases pour être ailleurs.
Puis un jour, quand Max Vandenburg arrive rue Himel, c’est Liesel qui va lui faire la lecture. Car pour Max, le temps est long caché dans le sous-sol, caché parce qu’il est juif, caché pour honorer une promesse faite jadis à son père par Hans Huberman, le père nourricier de Liesel.
J’ai quand même tenu jusqu’à la page 360 de La voleuse de livres, attendant l’émotion, puis c’est l’ennui qui a gagné. J’ai l’impression d’avoir déjà lu cent fois cette histoire de petite fille pendant la guerre, et le fait qu’elle soit du côté des oppresseurs ne change rien puisque ce sont des Allemands qui résistent au régime nazi. Pour être plus original, l’auteur a choisi de faire raconter cette histoire par la Mort, débordée en ces temps de guerre, mais quel que soit le but recherché (ironie ? pitié ?), c’est totalement superficiel et en aucun cas émouvant. Les originalités typographiques (paragraphes centrés au milieu, chapeaux en gras..) m’ont aussi rapidement agacée, bref, La voleuse de livres ne m’a pas plu.
Un petit plus cependant pour la peinture des mœurs dans l’Allemagne fanatisée et pour l’amitié qui lie Liesel et Rudy, qui vivent quasi comme deux gosses des rues et survivent grâce au vol, affrontant la loi du plus fort.
La voleuse de livres est paru simultanément en collection adulte et jeunesse et a fait un tabac en Allemagne. Tout à fait le genre de livre à être porté à l’écran.
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La voleuse de livres
Markus Zusak traduit de l’anglais par Marie-France Girod
Oh ! Editions, 2007
ISBN : 978-2-915056-48-8 – 527 pages – 19.90 €
The Book Thief, parution en Australie : 2005