Autant commencer par là : j’ai été déçue par ce livre. La quatrième de couverture laisse à mon avis présager autre chose que ce qui se passe réellement, ou alors je me suis fourvoyée. Quand je lis que « le sinistre docteur Dudden se livre à de monstrueuses expériences sur les troubles du sommeil », je pense au docteur Moreau et consorts. Ou au moins que les expériences en question seront le point central du roman. Eh bien non.
On a bien une clinique, jadis résidence universitaire, où un antipathique docteur construit ses rêves de gloire sur le dos de petits animaux, voire plus. Mais l’intrigue repose avant tout sur les relations entre quatre personnages qui se sont connus dans les années 1983-1984 et que le destin réunit en juin 1996 dans le même lieu. Tout d’abord Sarah, qui jadis faisait des rêves si concrets qu’elle ne pouvait les distinguer de ses propres souvenirs ; alors jeune étudiante, elle était l’amante insatisfaite du tyrannique Gregory, le fameux docteur Dudden. Robert était son amoureux transi, triste observateur des aventures amoureuses de sa belle. Et Terry, ami de Robert et passionné de cinéma.
En 1996, Sarah est devenue institutrice et narcoleptique (elle s’endort n’importe où et n’importe quand), Robert a disparu, Terry ne dort plus du tout depuis douze ans et accepte la proposition du docteur Dudden d’être examiné dans sa clinique à titre expérimental. Les histoires des uns et des autres s’enchevêtrent et nouent les fils d’une intrigue qui ne m’a pas vraiment tenue en haleine. Sarah regrette Robert, Terry court après un film qui n’a peut-être jamais existé et Gregory entretient ses rêves grandioses. Les personnages sont certes intéressants, mais l’intrigue si ténue que je me suis finalement ennuyée. Il y a quelques longueurs vraiment inutiles (le texte bourré de coquilles d’un producteur de cinéma, le séminaire « Se motiver pour le changement ») et le château d’Ashdown, présenté comme sombre et inquiétant est à mon avis sous-exploité.
Pour une découverte de cet auteur britannique, c’est plutôt raté. Je suis sûre que d’ici quelques mois je ne saurai plus rien de cette histoire…
Jonathan Coe sur Tête de lecture
La maison du sommeil
Jonathan Coe traduit de l’anglais par Jean Pavans
Gallimard (Folio n°3389), 2007
ISBN : 978-2-07-041257-0 – 463 pages – 7,90 €
The House of Sleep, parution en Grande-Bretagne : 1997