Ce livre était dans ma PAL depuis très longtemps. Je n’en avais entendu que du bien, et pourtant, il s’empoussiérait… Et puis voilà que notre bonne ville de Vendôme en annonce l’adaptation théâtrale (due à Bastien Crinon et Thierry Robard) : l’occasion toute trouvée pour rattraper mon retard.
Oui mais voilà, j’ai traîné ce livre des jours et des jours et je n’ai pas accroché du tout : arrêt au bout de cent cinquante pages, en me disant que la représentation relancerait certainement mon intérêt pour ce livre. Que nenni ! Je me suis ennuyée à mourir, je n’ai même pas ri, limite si je n’ai pas perdu ma soirée !
L’histoire. Ignatius Reilly est un gros fainéant. Il habite chez maman, passe son temps devant la télé à manger des hamburgers et à conspuer le monde entier. Il écrit aussi, se croyant génial. Mais un jour, maman a un accident de voiture et il faut payer les réparations de la maison endommagée. Ignatius va devoir travailler. Horreur ! Avec une personnalité pareille, c’est mission impossible. Après s’être fait tirer l’oreille, Ignatius atterri dans les bureaux des Pantalons Levy où il ne reste que quelques jours. Puis il est vendeur de hot-dogs. C’est sûrement drôle car Ignatius est un énergumène râleur vraiment en dehors de la société, mais moi je n’ai pas ri.
On ne peut pas dire que l’adaptation que j’ai vue était ennuyeuse, non. Les acteurs en faisaient vraiment beaucoup, remuant dans tous les sens, se roulant par terre sur fond de musique rock. Ce sont les personnages qui ne me plaisent pas, en particulier l’antipathique Ignatius qui se plaint continuellement de son anneau pylorique tout en appelant de ses vœux un retour à une morale puritaine des plus rigides. Et le décousu du récit ne contribue pas à soutenir l’intérêt.
Je pense quand même que la pièce aurait gagné à rajeunir le roman, à l’ancrer dans la modernité. Parce que s’il reste une critique des Etats-Unis, il n’en demeure pas moins que les années 60 sont bien loin. Les applaudissement à la fin de la représentation étaient plus que faiblards et des spectateurs sont sortis avant la fin : j’en ai eu mal au cœur pour les acteurs…
Rappelons la citation de Swift mise en exergue du roman : « Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui ». C’est qui le génie dans l’histoire ? Certainement John Kennedy Toole lui-même qui se suicida à trente-deux ans faute de pouvoir faire publier ce livre qui pourtant obtint le prix Pulitzer en 1981.
Ce livre est considéré par beaucoup comme un chef d’œuvre, eh bien voilà, je suis passée à côté…
La conjuration des imbéciles
John Kennedy Toole traduit de l’anglais (américain) par Jean-Pierre Carasso
10/18, 1989
ISBN : 2-264-01759-7 – 477 pages
A Confederacy of Dunces, parution (posthume) aux Etats Unis : 1980