Un récent billet tentateur m’a fait, une fois de plus, mesurer l’entendue de mon ignorance : la douzième enquête de l’inspecteur Banks publiée en France (mais la toute première en fait), et moi je ne le connais même pas. Aucun doute, il me fallait découvrir cette série.
Quelques mots suffiront à résumer ma déception : tout ça pour ça ! Oui, j’ai été déçue. Déçue par cette intrigue sans surprise, cette histoire qui s’étire et cet inspecteur qui n’a à mes yeux pas grand-chose de plus que les autres.
L’inspecteur Alan Banks vient d’arriver à Eastvale après quelques années de service bien remplies à Londres. Lever le pied, profiter de sa petite famille, voilà ce à quoi il aspire. Mais la province anglaise n’est pas aussi tranquille qu’elle en a l’air, pullulante de pervers, de délinquants et autres assassins et violeurs de tout poil. Une très vieille dame découverte chez elle le crâne fracassé ; des femmes qui se plaignent d’être observées chez elles alors qu’elles se déshabillent (je vous rappelle que les maisons britanniques sont dépourvues de cette arme anti-voyeurs si efficace appelée volets) ; des cambriolages. Ces affaires auraient-elles un lien. Ben oui, bien deviné !
Et l’inspecteur Banks, au moins aussi malin que vous, va faire le lien entre tous ces crimes qui dérangent la population bien tranquille de cette petite ville sans intérêt. Et pour qu’il soit encore plus performant, on lui adjoint une bimbo qui exerce bien opportunément la profession de psychologue. Célibataire, pas farouche, elle ne demande qu’à retenir l’attention de l’inspecteur qui se retrouve aux prises avec sa conscience, parce que quand même, il y a une madame Banks qui n’apprécie pas forcément les cours du soir… Non, son truc à elle, c’est la photographie, qu’elle pratique avec des amis qui ont pour passe-temps d’observer leurs semblables, voyez le lien subtil avec l’intrigue principale…
Autant dire que cette enquête absolument pas palpitante et cousue de fil blanc. Qu’est-ce que les lecteurs trouvent à cette série ? Je me dis aussi, en lisant leurs récriminations contre l’ordre de publication des enquêtes, que l’éditeur a certainement eu raison de ne pas commencer par traduire ce premier tome : il est tellement quelconque que peu de lecteurs auraient suivi, alors que ferrés comme ils sont avec les tomes suivants, ils peuvent aisément pardonner un premier volume médiocre. Je me trompe ?
Le voyeur de Yorkshire
Peter Robinson traduit de l’anglais par Jean Esch
ISBN : 978-2-253-11381-2 – 347 pages – 6,50 €
Gallows View, publication en Grande Bretagne : 1987