Edward Westray est un jeune architecte chargé de restaurer l’église de Cullerne. Il s’installe dans la pension de famille que la vieille miss Joliffe tient avec sa nièce, Anastasia. Il se lie d’amitié avec Mr Sharnall, lui aussi pensionnaire, qui lui raconte l’histoire de la ville et les antécédents familiaux de sa logeuse.
Tout tourne autour des Blandamer, les seigneurs locaux. Martin Joliffe, le père d’Anastasia mort peu de temps auparavant, a toujours été persuadé qu’il était le fils de lord Blandamer, et donc héritier du titre. En effet, quand son prétendu père a épousé sa mère, Martin avait déjà quatre ans et elle n’a jamais avoué à personne qui était le véritable père. Martin a accumulé les papiers, les preuves selon lui, en plus d’un tableau, une croûte peinte par sa mère et qui semble pourtant avoir beaucoup de valeur. Quand il meurt brusquement, il est sur le point de dévoiler les preuves de son héritage. Les papiers ont échu à Mr Sharnall qui lui aussi se prend de passion pour cette histoire d’héritage. Weystray lui est bien trop pris par ses travaux de restauration et par les charmes d’Anastasia. Et voilà qu’arrive à Cullerne le lord Blandamer en titre, (le vieux étant mort récemment) que personne ne connaît.
La quatrième de couverture annonce « un polar gothique qui a le charme des élégances passées« . Oui pour les élégances passées, mais non pour le polar gothique, qui laisserait peut-être supposer des histoires de fantômes dans des corridors humides. Point de ça ici, mais effectivement une histoire légèrement surannée, qui doit à son époque quelques longueurs et citations latines érudites. Et bien que je ne sois pas Sherlock Holmes, l’intrigue ne m’a pas paru insurmontable, je ne classerais même pas ce livre en roman policier. C’est un roman d’ambiance et de moeurs qui ne peut pas s’empêcher de nous imposer quatre pages sur l’égoïsme si un personnage est décrit comme tel ou de longues entrées en matière météorologiques ou naturalistes en cas de promenades en forêt.
C’est un tantinet long, mais charmant à bien des égards. Une sorte de lecture old fashion qui prend son temps pour nous faire apprécier les charmes de l’Angleterre d’hier.
Le blason de lord Blandamer
John Meade Falkner, traduit de l’anglais par Bernard Kreise
Rivages poche / Bibliothèque étrangère, 2004
ISBN : 978-2-7436-1259-2 – 437 pages – 9.50 €
The Nebuly Coat, parution en Grande Bretagne : 1903