La locataire de Hilary Mantel

la locataire de Hilary MantelC’est étrange les coïncidences sur les titres… J’ai déjà parlé ici de La locataire de Penelope Evans, roman anxiogène s’il en est, et il n’est certainement pas nécessaire de faire le pitch de l’excellent film de Roman Polanski avec Isabelle Adjani (Le locataire, 1976). Voici donc une autre locataire, au moins aussi inquiétante, même si l’histoire n’est pas aussi convaincante.

Après dix ans d’internement psychiatrique, Muriel Axon est de retour chez elle. Ou du moins, elle voudrait bien récupérer sa maison du 2 Buckingham Avenue, quelque part dans la banlieue de Londres, mais la famille Sidney y habite désormais. Elle arrive pourtant à s’y introduire en se déguisant et en faisant office de femme de ménage. Il y a bien quelques membres de la famille pour la trouver un peu bizarre, mais ils sont eux-mêmes tellement pris par leurs propres problèmes que Muriel passe à peu près inaperçue. Il faut dire que Colin, le père, se met à repenser à Isabel, son ancienne maîtresse, que Sylvia en pince pour le pasteur, que le fils est absolument insupportable et drogué et que la fille aînée va revenir à la maison enceinte, certaine que son bel amant va divorcer pour l’épouser. Le bel amant en question étant le mari de l’ancienne maîtresse de Colin…

Il y a dans La Locataire de Hilary Mantel beaucoup d’autres coïncidences faciles comme celle-là. Elles ne m’ont pas aidée à apprécier ce livre que j’ai bien failli ne pas finir. En effet, après lecture de certains billets et d’articles, je m’attendais à de l’humour british pur jus, assaisonné d’une bonne dose de dingues patentés. Or, les changements d’identité de Muriel Axon ne m’ont pas passionnée ni fait rire le moins du monde. La famille Sidney, n’a rien pour elle, ses membres sont tous plus désagréables les uns que les autres, ils sont fades et sans relief, bref, pas de quoi s’attarder. S’ils avaient été carrément méchants, ça aurait certainement été plus drôle…

L’intérêt, quand même, est la vision que Muriel Axon a des choses, complètement faussée par sa maladie et par son enfance auprès d’une mère manifestement dérangée. Elle commente ce qu’elle voit et ce qu’elle fait de son point de vue mentalement précaire, ce qui donne tout son suspens au livre car le lecteur ne sait pas ce qu’elle a vécu exactement ni quels sont ses plans pour récupérer sa maison. J’ai pourtant trouvé cette lecture assez ennuyeuse, en tout cas pas aussi grinçante que je l’espérais.

Pour info, Hilary Mantel a remporté en octobre dernier le Man Booker Price pour son livre Wolf Hall, un roman historique mettant en scène Thomas Cromwell, celui-là même qui apparait dans la série The Tudors puisqu’il fut le conseiller de Henry VIII.

Hilary Mantel sur Tête de lecture

La locataire

Hilary Mantel traduite de l’anglais par Catherine Richard
Joelle Losfeld, 2009
ISBN : 978-2-07-078734-0 – 294 pages – 25 €

Vacant Possession, parution en Grande-Bretagne : 1986

41 commentaires sur “La locataire de Hilary Mantel

    1. Je me sens super bien, d’autant plus que j’ai lu ici et là qu’il y avait un nouveau bug chez OB sur les images… Ce qui me manque, en plus de ma superbe bannière, c’est le mail que les commentateurs reçoivent quand j’ai répondu. Pourtant, j’ai coché la croix qu’il faut en ce sens sur WordPress mais je pense que ça ne fonctionne pas. Si tu reçois un mail de réponse suite à cette réponse, merci de me le dire !

  1. Celui-à, je ne le lirai donc pas!

    (HS, je viens de me rendre compte que seul ton ancien blog apparaissait dans mon GR, tout simplement parce que j’avais omis de l’effacer avant d’entrer ta nouvelle adresse! Je croyais pourtant avoir réussi la manœuvre! Heureusement tes nouveaux billets apparaissaient bien sur mon blog!)

    1. Je sens bien que c’est compliqué tout ces changements d’adresse… et en plus, les déménagements sont dans l’air du temps, il y a de plus en plus de déçus d’Overblog qui s’en vont…

  2. J’aurais pu le noter pour de futurs achats à Londres, peut-être… 😉 mais si tu t’es ennuyée, je ne vais pas me risquer à le lire en VO ! Ceci dit, je continue de chercher des idées.

  3. C’est vrai qu’il y a quelques longueurs, mais il n’est pas si mauvais que ça tout de même ce bouquin… Ce qui m’a le plus déconcerté, c’est la fin, vraiment bizarre…

    1. Moi, j’ai tout trouvé bizarre, mais pas dans le bon sens du terme. Cette avalanche de coïncidences en particulier fait peu pour la crédibilité du roman…

  4. Je crois que je vais passer mon tour… dommage, l’idée de départ était bien intéressante et j’aime toujours le thème de la folie dans le roman…

  5. En lisant tes premières lignes, j’étais prête à noter ce livre, l’idée me paraissait sympa. Mais j’hésite maintenant… Je note quand même, on ne sait jamais, un jour, si j’ai du temps libre…!

  6. Je n’ai pas eu ton courage et j’ai abandonné au milieu.
    J’attendais aussi l’humour british noir et grinçant et non seulement, je n’ai rien vu venir mais en plus je me suis totalement ennuyée! A oublier donc.

  7. J’avais trouvé l’humour assez noir personnellement et c’est ce qui m’avait plus mais il faut bien avouer que c’est une lecture dont on peut se passer !

  8. Je ne connais pas du tout l’auteur ni le livre mais visiblement je ne perds pas grand chose. Passons donc !

  9. Je l’ai commencé il y a un bout de temps maintenant, après avoir lu une (ou plusieurs, je ne sais plus…) excellente critique sur des blogs de lecteurs. Mais le style d’écriture ne m’a pas du tout emballée, et l’ouvrage est à présent échoué quelque part dans mon fouillis…Je ne me sens pas pressée de le retrouver…

  10. J’avais été tentée lors de la sortie par ce livre, mais les avis ne sont pas très positifs, je ne regrette pas de ne pas l’avoir acheté!

    1. Tu as eu le nez fin sur ce coup-là ! Heureusement pour moi, je n’ai pas acheté ce livre, seulement emprunté. Mais je suis quand même déçue, comme pour un rendez-vous manqué…

  11. Je suis assez d’accord avec toi, je l’ai lu cet été, et je ne l’ai pas vraiment trouvé enthousiasmant (un peu ennuyeux oui…). Dommage, l’idée était bonne, mais bon…

    1. Je reste persuadée qu’avec un scénario comme ça, on doit pouvoir faire un roman beaucoup plus machiavélique et flippant, c’est vraiment dommage…

      1. Lol pas bête tiens ! Mais comme je pense les avoir tous lus, j’ai pris un autre remède : Joyce Carol Oates. Et ça a marché mais ça recommence juste après, snif !

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