Mourir n’est peut-être pas la pire des choses de Pascal Dessaint

Mourir n'est peut-être pas la pire des chosesJe continue mon exploration du polar à la française et par la même occasion de l’œuvre de Pascal Dessaint, après une relative déception avec Cruelles natures. De nature il est encore beaucoup question ici à travers un groupe d’amis, extrémistes de l’écologie, dont plusieurs membres prennent tout à tour la parole.

Tout commence avec un meurtre : Jérômine Gartner est retrouvée nue et étranglée dans son appartement toulousain. Le capitaine Félix Dutrey est chargé de l’enquête. Elle était l’un des membres de ce groupe d’amis, dont Marthe et Suzanne racontent l’histoire à travers leurs souvenirs. On comprend peu à peu qu’ils étaient liés par un secret, une histoire de commando écologiste qui a mal tourné.

J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette histoire. Principalement parce qu’on ne sait rien de ce groupe d’amis, ce qu’ils ont fait, ce qui les lie. On comprend que Truc a couché avec Machine et Machine avec Bidule, mais on n’en sait tellement peu qu’il est impossible de se faire une idée claire de chacun des personnages. Les différentes anecdotes ne permettent pas, à mon avis, de dresser des portraits qui susciteraient l’intérêt, la sympathie ou l’aversion. En plus, chacun porte un surnom dont le code n’est pas donné au départ, ce qui ne facilite pas la tâche du lecteur.
L’idée était certainement d’avancer par touches dans l’obscurité, d’abord très opaque, puis s’éclairant peu à peu au fil des révélations. Le lecteur est censé apprendre rétrospectivement des choses qui devraient expliciter les propos précédemment tenus. C’est risqué comme construction et ça ne fonctionne pas ici car l’auteur ne nous donne pas assez d’éléments dès le départ pour rendre intéressant le sort des personnages.
On en apprend en fait beaucoup plus sur les oiseaux, les grenouilles et les singes que sur Suzanne, Marthe, Cédric et Simon. Les données ornithologiques sont extrêmement précises, trop même pour moi dont la science en la matière ne va guère plus loin que la poule et le rouge-gorge…

Je crois qu’après cette deuxième tentative, Pascal Dessaint et moi, c’est fini… Je n’en demeure pas moins désireuse de poursuivre ma découverte du polar français et vos suggestions seront les bienvenues, sachant que je n’ai aucun penchant pour les petits jeunes qui se la jouent à l’américaine (Chattam, Loevenbruck, Thilliez), par plus que pour les resucées du Da Vinci Code. Et bien sûr, je n’en ai pas fini avec l’oeuvre de Thierry Jonquet dont j’ai pour l’instant apprécié tous les livres que j’ai lus.

Pascal Dessaint sur Tête de lecture

Mourir n’est peut-être pas la pire des choses

Payot & Rivages, 2003 (existe en poche)
Pascal Dessaint
ISBN : 978-2-7436-1057-3 – 239 pages

46 commentaires sur “Mourir n’est peut-être pas la pire des choses de Pascal Dessaint

  1. essaye Maud Tabachnick !
    j’ai lu Moloch de T Jonquet
    je viens de finir les deux derniers de Loewenbruck, j’ai bien aimé (je suis très en retard pour mes billets)

  2. Des policiers français : en vrac et dans des genres différents, je peux te recommander Tonino Benacquista, Caryl Férey, Fred Vargas…

    1. Je crois que Caryl Ferey n’est pas pour moi, tous les billets que j’ai lus sur ses romans parlent de beaucoup de violence, et moi être une âme sensible…

  3. J’aime bien Pascal Dessaint . Cruelles natures n’est peut-être pas son meilleur.J’ai beaucoup aimé ceux là : Les Paupières de Lou (1992),Une pieuvre dans la tête , Bouche d’ombre (1996), Du bruit sous le silence (1999).
    Il faut lire JC Izzo (« les marins perdus ». T Benaquista (« trois carrés rouges sur fond noir »), D Daeninckx, JP Manchette, M Villard (de très belles nouvelles), JH Oppel (Ambernave), D manotti (« si sombre sentier »), P Bard (« la frontière »).. et il y en a pleins d’autres

    1. Oh mille mercis, je note tout ça et j’irai voir en bib. J’ai même du Daeninkx, Izzo, Benaquista chez moi qui n’attendent que d’être lus…

  4. Dis-donc, il ne donne pas envie ton billet… Côté français, je rajouterais aux autes coms, Dantec (La sirène rouge…), Bourcy que je n’ai pas encore lu, Camut mais c’est très dur (mais très bien), lalie Walker ( l’inspectrice est sympa et c’est un peu atypique), Andrea H.Japp. ET il en a sûrement d’autres, mais là je sèche…

    1. J’ai noté Bourcy et j’en ai à la bib, ces romans policiers se déroulant pendant la Première Guerre mondiale m’intrigue, j’irais bien voir ça de plus prêt.

  5. Ah oui, je me souviens de cette bande de vieux ados suicidaires scotchés au retour à la nature accros à la libération sexuelle !

    Je ne connais pas de très bons auteurs français en matière de polars…

  6. Méga violent Férey mais excellent, j’ai reremant été aussi impressionnée par un livre, par la puissance de l’écriture. Sinon, pour les auteurs français, i y a Jean-Hugues Oppel qui fait dans le noir chez Rivages ( cela va des ambiances politiques aux sectes ), tu peux essayer aussi Thierry Serfaty, un médecin qui joue avec la science dans ses thrillers ( le sommeil, la génétique…)

    1. J’ai dû lire des romans jeunesse d’Oppel qui ne m’avaient pas bien convaincue… mais je note pour les polars alors et Serfaty, connais pas, je note aussi.

  7. J’ai vraiment beaucoup de mal avec le polar « à la française »… je trouve ça… mauvais, affecté, pas crédible.

    Pourtant bizarrement j’ai bien aimé ce bouquin et sa suite (Loin des humains). Bon, cela dit je n’ai jamais relu Dessaint depuis, soyons raisonnable ^^

    1. Je pense à peu près la même chose du polar à la française tout en restant persuadée qu’il doit y avoir des perles… et je les cherche… Par exemple, j’ai beaucoup aimé Les racines du mal, par ailleurs le seul livre de Dantec que j’ai réussi à finir…

  8. Je passe pour celui-ci…
    Sinon, connais-tu Andrea H. Japp ? Je garde un bon souvenir de « La femelle de l’espèce » lu il y a presque 10 ans. « Autopsie d’un petit singe » n’est pas mal non plus mais ce sont des nouvelles, alors, comme je sais que tu n’aimes pas trop… Par contre, plus récemment, je me suis ennuyée à la lecture de « Monestarium »…

  9. Pareil que mon camarade Alain 😉 Et je rajoute Pouy (ses Poulpes, et aussi « La belle de Fontenay »,…) et aussi Patrick Pecherot et Thierry Bourcy 🙂

    1. J’ai déjà acheté 2 Bourcy à la bib grâce à toi (et à l’occasion d’une expo sur la Première Guerre mondiale) : j’essaie de passer à l’acte bientôt !

  10. Je n’ai encore jamais lu cet écrivain. Pourtant, je pourrais faire preuve d’un peu de chauvinisme pour cet auteur toulousain… 😉

  11. Et pourtant ce pascal dessaint est un garçon très gentil avec un côté fragile …
    Les conseils de Cathe en polar français me semblent très judicieux, mais avec l’humour en plus, et un style particulier il y a surtout : Fred Vargas (sans feu ni lieu), Tonino Benacquista, et le regretté Pascal Garnier.
    Ne juge pas M. Chattam avec trop d’à priori car ses romans sont bien écrits, notamment « le sang du temps ».F. Thilliez en revanche ne sert que du réchauffé.

    1. Je crois que je ne tarderai pas a essayer Benacquista, j’ai lu de très tentants billets sur Saga. J’ai lu un Chattam, Le cinquième règne et vraiment, c’est un des pires livres que j’ai lus, tout genre confondu…

  12. Bonjour, j’ai lu tous les commentaires en essayant de garder un peu de distance, donc avec le sourire. Je vous avoue que j’aime beaucoup les romans de Dessaint, et notamment « Mourir » mais j’ai une préférence pour ceux qui sont moins policiers et plus ambiance, comme « La vie n’est pas une punition » et « On y va tout droit ». En même temps, bon, vous en avez lu deux, vous n’accrochez toujours pas, faut pas s’achrner. J’aurais aussi très volontiers recommandé Caryl Férey mais si vous n’aimez pas la violence…d’un autre côté, il y a une telle force de vie, et aussi de l’humour dans son écriture que ce n’est jamais la violence qui m’a les plus marqué dans ses livres. Et Antonin Varenne avec son « Fakirs » ches Viviane Hamy? Et la série d’Hannelore Cayre chez Métailié? Et celle des soeurs Tran-Nhut chez Picquier? Ca se passe au Vietnam au XVIIème siècle, c’est un mandarin qui mène les enquêtes, c’est beau, riche, intelligent, pétillant d’humour et de sensualité, extrèmement érudit. Peut-être que ça, ce serait plus votre tasse de thé.

    1. En fait, c’est sur vos conseils, donnés dans un mail, que j’ai lu ce Dessaint, après n’avoir pas été convaincue par le précédent. Et vous avez raison, je vais arrêter là avec cet auteur. J’ai aussi noté les autres références que vous m’avez données. Je suis en train de suivre deux jours de formation sur le roman policier européen avec Christophe Dupuis, et je dois bien dire qu’à présent, j’ai des envies de lecture pour au moins les trois prochaines années !

  13. Pour le polar, en ce moment, je préfère piocher dans le nord – Jo Nesbo, Gunnar Staalesen, Henning Mankell – en Italie – Giancarlo Carofiglio ou aux EU – Michael Connelly, Robert Crais. Chez les Français, Granotier, Nozière…
    Dessaint, je crois n’avoir encore rien lu de lui et j’avoue que ton billet ne m’en donne pas très envie. Il faut dire que mes récentes aventures avec un livre de chez Payot-Rivages m’ont considérablement refroidie! 😉

    1. J’espère quand même que ça passera avec Rivages parce qu’ils sont quand même très bons. Et je suis en train de lire un Staalesen, mon premier et le premier de la série, c’est plutôt pas mal.

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