A la librairie, je me suis d’abord laissé séduire par cette magnifique couverture qui a capté mon regard. Et puis, comme je suis une lectrice avertie qui se répète toujours « à moi, on ne me la fait pas », j’ai quand même retourné ce livre pour lire la quatrième de couverture. On y lit entre autres ça : « Alix Rougemont, jeune clerc mandaté pour le service funéraire de Nicole Oresme, s’aperçoit que le cercueil qu’il transporte au cimetière est vide. Soupçonnant un meurtre couvert par sa hiérarchie, il se lance, seul, dans une enquête qui nous plonge dans un Paris haut en couleur où se côtoient personnages fictifs et historiques. » Oui, je voulais lire ça, un clerc à la recherche d’un meurtrier dans le Paris du XIVe siècle, avec Nicolas Flamel et le duc de Berry : hop, ce livre est pour moi.
Oui mais voilà… Alix Rougemont ne se lance pas dans cette enquête. Ou alors il se lance lentement. Pour tout dire, sur les quatre cents pages que compte ce roman, il y en a environ une centaine consacrée à l’enquête en question, et encore. Le reste est surtout contexte.
J’aurais cependant mauvaise grâce de dire que ce n’est pas bien écrit. Visiblement, Matthieu Dhennin connaît très bien le XIVe siècle et Paris en particulier. Il a tout bien potassé et le restitue de façon plaisante : les rues de Paris, les bâtiments, les fortifications, les divers corps de métiers, la liturgie, le château de Vincennes, la tour de Nesles, Charles V puis Charles VI, les Anglais et bien sûr, l’alchimie, le nœud de l’intrigue.
On sent que l’auteur a envie d’apprendre des choses à son lecteur. Louable intention. Cependant, je me permets de penser que les lecteurs savent que si Saint-Germain-des-Prés s’appelle ainsi alors que ce quartier est situé en plein cœur de Paris c’est qu’il a été jadis entouré de champs. La chose est valable aussi pour le Marais par exemple… L’animation des rues de la capitale n’en est pas moins très bien rendue, avec ses marchands, ses saltimbanques, son piloris et même ses messes noires… Mais pendant qu’il décrit tout ça, qu’il fait converser ses personnages, Matthieu Dhennin ne fait pas avancer son histoire.
Par contre, il la parsème de nombreux dialogues, donnant en particulier la parole à un boucher nommé Haussecul qui, ayant un bec de lièvre, ne prononce pas les mots correctement. Le procédé est d’abord drôle mais répétitif, d’autant plus qu’il finit une phrase sur trois par « ... non ? Mais si !« .
Un point de l’intrigue m’a gênée : Alix Rougemont, celui qui cherche qui a tué son maître, est sûr de tenir le coupable en la personne de Nicolas Flamel. Le problème, c’est que pas une minute le lecteur ne pense que Flamel est le coupable à cause justement du portrait passionnant et tout en nuance qu’en fait l’auteur. Le clerc passe donc clairement pour un andouille qui cherche à mettre de l’alchimie là où il n’y en a pas.
Alors pas de doute, l’auteur possède son Paris du XIVe siècle sur le bout des doigts et ceux qui ont envie de se plonger dans cette ambiance seront certainement ravis. Si le tour est parfois didactique, le ton n’est pas encyclopédique et donc plaisant à lire. Je n’ai pourtant pas pu me défaire, tout au long de ma lecture, d’une impression d’ancien Paris de carte postale.
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Saltarello
Matthieu Dhennin
Actes Sud, 2009
Pimpi me l’a offert pour mon anniversaire… je vais certainement le lire bientôt… mais je vais diminuer mes attentes un petit peu! Mais me connaissant, il est possible que la description de paris me donne un très, très bon moment!
Une chose est certaine : tu ne retrouveras pas le Paris que tu as vu !
Je passe sur celui-ci également, je ne suis pas certaine d’avoir envie d’un Paris d’anciennes cartes postales… 😉
Le portrait de Paris pourra plaire, je crois, la faiblesse de ce roman se trouve surtout dans l’intrigue.
Nicolas Flamel, l’alchimie, j’aurais acheté les yeux fermés … maintenant, il faut quand même que çà bouge. Je préfère passer.
Je me suis ennuyée et c’est d’autant plus rageant que je m’attendais aussi à passer un bon moment.
Premier avis plus mitigé que je lis sur ce roman. J’ai failli l’offrir tout récemment, et puis non. Coup de chance, parce que vu ce que tu en dis, il n’aurait pas plu. Quant à moi, le côté « qui n’avance pas » que tu décris n’est pas pour moi 😉
Les autres étaient enthousiastes, mais surtout sur l’évocation historique, le contexte, pas vraiment sur l’aspect trépidant de l’intrigue…
La couverture m’aurait attirée également…mais tes impressions me refroidissent.
J’ai fait des études d’histoire médiévale, je suis donc peut-être un peu exigeante quant au contexte, mais l’intrigue vraiment, est très lente.
J’ai l’impression qu’il y en a de plus en plus, des livres qui ne démarrent pas… Et les éditeurs auront beau mettre dessus la plus jolie des couvertures, ça ne changera rien. On s’ennuie!
Je crois, mais peut-être que je me trompe, que l’auteur a voulu écrire un livre sur Paris au XIVe siècle, en mettant dedans tout ce qu’il savait sur le sujet. Mais il ne pouvait pas le faire sans au moins une petite intrigue, histoire que ça ressemble à un roman. Alors voilà, ça donne ça : une petite intrigue et beaucoup beaucoup de détails historiques, sociaux et culturels.
J’aurais été capable aussi de ne craquer que pour la couverture… mais envie de choses péchues en ce moment donc je passe mon tour 😉
Tu pourras revenir quand tu auras envie d’historique, si ça t’arrive parfois.
Je n’ai pas eu ta patience et je ne suis pas allée au bout du livre, il m’a profondément ennuyé et pourtant le sujet m’attirait
Merci beaucoup pour ce com’, je craignais un peu d’avoir été trop sévère, parce que pas de doute, l’auteur a travaillé son sujet, mais comme toi, je considère que ça ne suffit pas.
Je suis ton avertissement et je passe ! Le cadre ne me tente pas plus que cela pour le moment, et comme les polars qui n’avancent pas, bof bof, c’est sans regret !
Je me suis enlisée dans un autre polar qui n’avançait pas ce week-end, je ne suis pas dans une bonne période on dirait…
La 4ème de couverture est trompeuse car elle fait penser qu’on va lire un roman à intrigue, alors qu’en fait, celle-ci n’est qu’en filigrane et le propos même du livre est le Paris du Moyen-Âge et les différents personnages que l’auteur nous fait rencontrer ! C’est dommage, car ce roman mérite vraiment d’être lu. Et au contraire de toi, le personnage de Haussecul m’a vraiment emballé et pas du tout énervé !
Je suis d’accord avec toi : la 4e de couv’ ne dit pas ce que contient le livre. Je ne dis pas qu’il ne mérite pas d’être lu, plutôt qu’il ne faut pas s’attendre à y trouver une intrigue soutenue. Mais il y a beaucoup de choses intéressantes dans ce livre, c’est vrai.
Pour ma part, je passe mon chemin…
Pour cette fois, je ne te retiens pas
Je ne connaissais pas, et en lisant le début de ton billet je me disais « chouette ça a l’air drôlement bien »… que neni 😉 C’est dommage…
Je me suis fait exactement les mêmes réflexions en lisant le livre…
Je me suis fait exactement la même remarque… Et le reste m’a pas mal refroidi… Zut alors…
Connais-tu Parot ?
Si c’est à moi que tu poses la question, je connais cet auteur mais je ne l’ai jamais lu. Je suppose cependant que l’intrigue policière y est bien plus tenue.
Arf je risquerais d’être déçue (comme avec « Obscura ») alors je préfère passer.
C’est bien possible puisque c’est le même genre de problèmes.
Un roman qui fait la part belle au contexte historique, ça met l’eau à la bouche à l’historienne qui dort en moi. Mais compte-tenu de tes réserves, j’attendrai de le trouver en bibliothèque.
J’ai fait une maîtrise d’histoire médiévale et je pense que ça n’a pas arrangé ma perception de ce roman.
Ce roman dont on commence à tant parler ne me tente guère car je déteste cette période historique.
Comme ça au moins, c’est réglé 🙂
Décidément on a de plus en plus de romans policiers qui ne sont preque que des récits historiques et descriptifs, avec juste une petite intrigue pour mieux se vendre… Les lecteurs vont commencer à se lasser…
Je vais donc être plus attentive avant de me jeter sur les livres… moi qui croyais être aguerrie…
Bon je l’ai noté chez Yueyin, mais pas du tout pour le côté enquête qui en effet en lisant les différents billets semble plutôt léger, léger…
Si tu le lis pour l’ambiance et la période historique, tu devrais être satisfaite.
Un roman pour les purs amateurs d’histoire, on dirait.
Peut-être pas que, mais si on aime la période, c’est bien plus plaisant, sans doute.
Ton commentaire me donne envie de passer mon chemin, par peur de m’ennuyer. Par contre la couverture est effectivement très belle !
Ah, tu aurais craqué toi aussi 🙂
Moi j’ai craqué après avoir suivi une conférence où l’auteur et son éditrice, entre autres, évoquaient d’une manière générale « le roman historique ». Ils ont été convaincants, dynamiques etc…Je me suis donc retrouvée avec cet exemplaire que je m’apprêtais à savourer…Cela fait plusieurs semaines que je l’ai entamé et je n’arrive pas à le terminer. Ce n’est pas dans mes habitudes mais là je ne trouve pas l’intrigue au milieu de ces descriptions (plaisantes) de Paris à tel point qu’hier je me suis demandée si je n’avais pas oublié de lire des pages…J’avais besoin d’être rassurée et c’est chose faite ce soir.
Je découvre ce blog un peu par hasard…Je pense que je reviendrai 🙂
Je comprends, c’est vraiment contrariant de ne pas parvenir à finir un livre malgré toute l’envie qu’on en avait au départ. Cet auteur-là, il faudra le surveiller, je suis certaine que quand il parviendra à se débarrasser de son trop plein de descriptions, il écrire des très bons livres. Merci pour la visite et à bientôt.