Les villes invisibles d’Italo Calvino

Les villes invisiblesÉtrange livre que celui-ci sur lequel je suis revenue deux soirs de suite sans parvenir à y trouver intérêt. Dans sa préface, Calvino déclare : « je veux justement dire que pour être un livre, même un recueil de ce genre doit avoir une construction ; il faut qu’on puisse y découvrir une intrigue, un itinéraire, une solution. » J’ai eu beau chercher, je n’ai rien trouvé de tout ça.

Ce livre est une suite d’évocations de villes, plus ou moins fantasmagoriques, plus oo moins orientales, où la chaleur, le désert et les hamacs le disputent aux véhicules à moteur et au becs de gaz. C’est Marco Polo qui est censé raconter à Kublai Khan ses périples avérés, mais il semble assaisonner ses descriptions d’éléments beaucoup plus futuristes qui habillent de rêves toutes ces villes aux noms de femmes. Pirra, Laudomie, Armille, Isaura… l’imagination s’enflamme d’abord car le rythme est poétique et la visite a les charmes du songe. Mais bientôt l’énumération se fait monotone et de ces villes j’ai perdu jusqu’à l’envie de les imaginer tant finalement, elles se noient dans les mots, les phrases qui ne mènent à rien.

Je suis assez déçue car j’ai beaucoup aimé la trilogie Nos Ancêtres, composée de trois courts romans qui sont autant de contes philosophiques à l’humour très fin : Le vicomte pourfendu, Le baron perché et Le chevalier inexistant. Je n’ai pas retrouvé dans ce texte ce style qui m’a tant plu, tout simplement parce qu’il me semble qu’il s’apparente plus au genre poétique auquel je suis rarement sensible.

 

Les villes invisibles

Italo Calvino traduit de l’italien par Jean Thibaudeau
Seuil (Points), 1996
ISBN : 978-2-02-029770-7 – 199 pages – 6 €

Le città invisibili, parution en Italie : 1972

45 commentaires sur “Les villes invisibles d’Italo Calvino

  1. Merci pour l’avertissement ! J’ai très envie de découvrir l’auteur, mais ce ne sera pas sur ce titre là, c’est certain ! J’ai d’ailleurs noté « SI par une nuit d’hiver… » dans ma LAL !

  2. Celui-ci ne me dit rien qui vaille mais j’avais noté un essai de lui qui m’avait l’air fort intéressant, « Pourquoi lire des classiques ».

    1. Ça n’est pas exactement de la poésie, plutôt une déambulation poétique et imaginaire très décousue qui m’a perdue en route.

  3. Tu me rassures! Je n’ai jamais pu poursuivre très loin la lecture de ce livre! Pourtant j’aime beaucoup cet auteur et surtout son « Baron perché »! Ton billet me fait penser que j’ai dans ma Pal ses « Leçons américaines » qui commencent d’ailleurs à jaunir. Il serait temps que je m’y mette!

  4. Puisque c’est le choix de Chimère, alors il m’arrivera en dernier…
    Je note que tu aimes Calvino, c’est juste ce titre qui ne t’a pas emballée?

    1. Il y a de ça dans la déambulation fantasmagorique effectivement, parce que Marco Polo ne décrit pas les villes qu’il a vues en fait, il mêle à ces récits des villes visitées et des villes du futur, ce qui donne un ensemble assez baroque et déconcertant.

    1. Les deux autres sont aussi bons, ce sont de petits contes philosophiques vraiment drôles et pourtant profonds, n’hésite pas à les lire.

  5. Je n’ai jamais pu accroché à cet auteur, ni les romans , même le Baron perché, ni les essais rien de rien je suis hermétique à sa prose

  6. C’est un auteur que j’ai souvent voulu découvrir sans oser franchir le pas. Je ne note de toutes façons pas ce titre !

  7. J’ai lu ce livre dans le cadre de mes études d’architecture. Il se trouve dans la bibliographie des 1eres années. Pour ma part je n’y ai trouvé aucun intérêt, je me suis ennuyée…
    Je ne le conseillerai pas non plus.

  8. J’ai également eu du mal à m’intéresser complètement à se livre, les intermèdes entre le Grand Khan et Marco Polo étant presque plus intéressants que les descriptions des villes.
    J’ai eu l’occasion, par hasard, d’en parler avec un professeur de lettres italien dans un train-couchette à destination de Rome (quelle vie trépidante !), spécialiste du baroque italien et qui trouvait que ce recueil était dans cette lignée littéraire. Comme c’est un mouvement assez peu connu, surtout en France qui n’a connu de véritable âge baroque, je pense qu’il n’est malheureusement pas étonnant que nous, pauvres lecteurs français, nous passions un peu à côté de ce texte. Mais il m’en reste quelques images, tout de même !

  9. Je ne connais pas Calvino même si j’en ai beaucoup entendu parler. A priori, je ne commencerai pas ma découverte par celui-ci.

  10. Ah, tiens oui, la chaîne des livres…:)
    En fait, je crois que c’est le format livre qui ne convient pas, mieux vaut ne pas lire ces descriptions à la suite, mais plutôt espacées comme des chroniques, pour pouvoir rêver.

  11. Je me souviens du Baron perché, un conte à la façon voltairienne. Le Chevalier inexistant est très humoristique aussi. Si par une nuit d’hiver sont une multiplicité de débuts de roman? j’ai un peu oublié… je ne suis pas allée au bout. J’ai d’autres livres de lui dans ma PAL peut-être celui que tu viens de lire. Je n’aime pas tout de lui, c’est sûr!

    1. Si par une nuit d’hiver un voyageur est drôle aussi, si on prend plaisir aux jeux littéraires, il faut donc être un peu averti, c’est un peu oulipien .

  12. J’ai lu de l’Italo Calvino il y a tellement longtemps que je ne me rappelle plus !

    Et là j’entame un roman italien, c’est la première fois depuis trop longtemps que je n’ai pas fait ça 🙂

    1. J’espère que tu as fait bonne pioche ; moi, je viens de tomber dans un bain de littérature germanophone et c’est vraiment un gouffre qui s’ouvre devant moi car je n’ai vraiment pas lu grand-chose.

  13. J’ai très envie de découvrir cet auteur que je ne connais pas encore mais je crois que je ne commencerai pas par ce livre !! 😉

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