Des vents contraires d’Olivier Adam

Des vents contrairesPremier livre que je lis d’Olivier Adam et c’est bien ce que je craignais : ça ne m’intéresse pas. C’est petit, tout petit, ça se veut certainement émouvant mais Des vents contraires m’a laissée de marbre.

C’est l’histoire d’un père qui quitte Paris pour la Bretagne et le bord de mer avec ses deux enfants parce qu’il ne supporte plus la vie sans sa femme. Un jour, elle a disparu sans prévenir et sans rien dire. Son mari et ses enfants ne savent pas si elle est partie, si elle est morte ou vivante quelque part, sans eux. Quand il n’en peut plus de supporter ça, le père décide de partir, de retourner dans la ville de son enfance. Il se fait moniteur d’auto-école. C’est un père atypique, qui ne vit que par ses enfants, qui ne reste debout que pour eux.

Je n’ai ressenti aucune empathie envers cet homme malheureux, abandonné, envers ce père qui se démène pour ses gosses. J’imagine pourtant que c’est le contraire qui devrait arriver, que le lecteur devrait s’attendrir, compatir… Mais j’ai trouvé ce texte globalement ennuyeux, j’ai allègrement sauté les innombrables descriptions de la météo et des paysages maritimes.
J’ai trouvé les personnages assez improbables, jusqu’au petit garçon d’une incroyable maturité. Et le frère du héros qui attend que sa femme infidèle en ait fini avec son amant pour qu’elle revienne vers lui… totalement romantique et ridicule à mes yeux…

Il y a dans ce livre ce que je reproche à la littérature française aujourd’hui : c’est étriqué, dépourvu d’ambition littéraire (l’absence manifeste de virgules fait-elle un style ?), de puissance humaine. L’auteur essaie de mettre en scène un drame intime dont l’ampleur ne dépasse pas son héros, qui n’acquiert jamais la dimension universelle qui ferait que même une femme, heureuse, à Tombouctou ou Mexico pourrait en être touchée. Ça ne dépasse pas du pré carré de notre production actuelle. C’est terne, artificiellement triste (je trouve qu’il en fait des tonnes pour exprimer son désespoir) et ennuyeux.

Des vents contraires a été adapté au cinéma en 2011 avec Benoît Magimel dans le rôle du père. Je n’ai pas eu envie de voir cette adaptation…

 

Des vents contraires

Olivier Adam
L’Olivier, 2009
ISBN : 978-2-87929-646-3 – 254 pages – 20 €

104 commentaires sur “Des vents contraires d’Olivier Adam

  1. C’est ce que j’en aie pensé moi aussi. Je n’ai vraiment pas accroché, ni au style, ni aux personnages, pas même à l’histoire !

  2. Moi j’ai aimé à la mesure des livres d’Adam en général : plutôt attachant, je gobe les pages à toute vitesse, ce qui m’empêche de voir les défauts. Par contre il me touche à chaque fois.

  3. Passionnant de lire tous ces avis tranchés sur un auteur de renom. Je comprends que la lecture d’un Olvier Adam puisse rebuter mais je ne crois pas qu’il écrive mal, loin de là ! Il a un style bien à lui et moi ses histoires et ses personnages m’embarquent à chaque fois. Et nul besoin d’être un homme et un Breton pour apprécier ! Ses romans ont la beauté mélancolique d’un dimanche de grisaille en bordure de plage…

    1. C’est je crois parce qu’il a un style bien à lui qu’il suscite des avis aussi tranchés. C’est drôle, mais quand je vois qu’un nouvel Olivier Adam va sortir, je me fais un petit pitch (c’est l’histoire d’un gars, sa femme est partie, il est triste, ses enfants lui manquent, il fait gris sur la Bretagne) et souvent, ça colle pas mal 🙂

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