Carrefour des nostalgies d’Antoine Laurain

Carrefour des nostalgiesFrançois Heurtevent est maire de Perisac depuis plusieurs années. Le roman s’ouvre sur la soirée d’élections qui le voit perdre son poste. Pour lui, c’est l’heure des bilans qu’il dressera sur le mode d’un retour en arrière d’une vingtaine d’années puisqu’il retrouve une photo de sa classe de Terminale : que sont-ils tous devenus ces camarades plus ou moins connus, plus ou moins appréciés ? Comme il rencontre par hasard l’un deux, jadis passionné de cinéma et devenu réalisateur de films pornographiques, il décide de les retrouver tous et pour ça demande l’aide d’un ami travaillant au service des renseignements. La liste arrive bientôt : une coiffeuse, une pute, un commissaire-priseur… la vie leur a réservé des destins assez inattendus.
Pour mieux cultiver sa déprime, Heurtevent s’installe à Paris dans l’appartement de son ancien mentor en politique.

Autant j’avais aimé Fume et tue, le précédent roman d’Antoine Laurain, autant ce titre-là m’enthousiasme beaucoup moins. Est-ce cet homme politique qui ne parvient pas à m’intéresser ? L’accumulation de hasards qui finit par m’agacer ? Ou l’absence de cet humour que j’avais trouvé très pertinent dans Fume et tue ? Certainement un peu de tous ces éléments qui conjugués me laissent assez sceptique.

L’idée de départ, retrouver d’anciens camarades de classe, n’est pas mauvaise, mais elle ne donne pas lieu à des portraits fouillés de tous ces gens, ils sont juste évoqués, sans grand profit pour le lecteur. Ce qui commençait par une promenade nostalgique dans le passé d’un homme politique assez influent, devient un suspens politique avec secret d’État à la clé et manipulations. Je n’ai pas été vraiment convaincue par cet aspect-là du roman, les heureux hasards permettant à Heurtevent de les découvrir me paraissant beaucoup trop nombreux et systématiques pour être crédibles.

En bref, je trouve qu’Antoine Laurain porte mieux l’humour noir et le cynisme que la nostalgie…

Antoine Laurain sur Tête de lecture

 

Carrefour des nostalgies

Antoine Laurain
Le Passage, 2009
ISBN : 978-2-84742-138-5 – 300 pages – 18 €

41 commentaires sur “Carrefour des nostalgies d’Antoine Laurain

  1. le thème me tentait…
    j’aimerai bien savoir ce que sont devenus mes camarades de classe !
    mais là, ça refroidit !
    bonne nuit !

  2. Va savoir pourquoi j’ai en tête cette chanson de Patrick Bruel ^^
    Après l’enthousiasme général vis-à-vis de « Fume et tue », les attentes sont grandes pour les suivants.
    Le sujet de celui-ci me tente déjà moins…

  3. Tu n’es pas la première à avoir ressenti une déception après « fume et tue ». J’ai quand même toujours envie de le lire, je verrai bien.

  4. Au fond, un politique c’est quand même un être humain…
    Ou ce qu’il en reste. Je ne crois pas pouvoir m’identifier à un personnage de ce genre, alors, peut-être un bouquin de trop?

    1. Pour ma part, je n’ai pas besoin de m’identifier à un personnage, j’ai juste besoin qu’il m’intéresse, qu’il soit complexe et que je ne vois pas venir certains rebondissements.

  5. Je l’ai beaucoup aimé, mais comme toi de nombreuses blogueuses m’ont dit avoir préféré « Fume et tue »…que je vais donc inscrire en bonne place sur la LAL !

  6. Je ne connais pas encore l’auteur mais ce n’est pas le 1er avis que je lis qui dit qu’il est moins bon que « Fume et tue ». Je vais me noter son 1er titre et pour celui là on verra plus tard. Bon week-end Ys !

  7. Peut-être parce que j’ai lu Carrefour des Nostalgies d’abord, je n’ai pas été déçue. J’avais même beaucoup apprécié cette lecture, malgré les coïncidences un peu faciles..

  8. Ah c’est dommage, je l’avais noté sur ma LAL. Je vais peut-être commencer par Fume et tue alors.
    Au fait, rien à voir mais as-tu eu mon mail au sujet de Quatrième étage ?

  9. le résumé que tu as fait me tentait beaucoup, l’idée me paraissait bonne pour un roman ; le reste de ta critique beaucoup moins : je passe.
    cela me rappelle que j’avais eu envie de noter Fume et Tue dans ma LAL mais que je ne l’ai jamais fait. je vais réparer ça.

  10. Je suis d’accord avec le fait qu’il porte mieux l’humour et le cynisme que la nostalgie… Pour autant j’ai passé un agréable moment.

    1. J’en suis ravie. J’ai sélectionné ce livre pour le prix des lecteurs de ma bib, et certains ont aimé aussi. Sauf une ancienne madame le Maire qui dit que la fin est par trop incroyable…

  11. il est très différent de Fume et tue, plus nostalgique, oui. J’avais bien aimé, même si comme toi je préfère Laurain cynique. EN fait il ressemble davantage à son premier roman Ailleurs si j’y suis 🙂

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