C’est alertée par des billets résolument enthousiastes que j’ai eu envie de lire ce livre. En fait, méfiante, je désirais comprendre comment un auteur, avec son premier roman à la publication quasi confidentielle, pouvait à ce point séduire des lectrices aussi averties (entendez par là, qu’elles ne se laissent pas facilement embobiner…). J’ai donc commandé ce livre qui n’est resté que six mois dans ma PAL… Pour se faire connaître, l’auteur a choisi de faire le buzz sur les blogs et grâce à une bande annonce, ce qui fut efficace me concernant (je n’ai rien contre les techniques de marketing appliquées au livre, surtout par des auteurs qui ne sont pas portés par de grands groupes).
Un soir en sortant les poubelles, le narrateur de cette histoire, publiciste de quarante ans, se rend compte que sa vie ne vaut rien et son avenir, pas grand-chose.
« Passés quarante ans, que peut-il encore arriver à un individu occidental de sexe masculin, salarié, à jour de ses crédits, père de famille, propriétaire d’un break, ayant échappé à l’animal de compagnie, mais pas aux hémorroïdes ?
Regarder ma femme se dégrader sans pouvoir prétendre à d’autres conquêtes sexuelles plus enthousiasmantes, perdre un peu plus de vocabulaire dans les conversations avec ma fille adolescente ? Admettre chaque jour que je ne serai jamais le héros que j’imaginais devenir il n’y a pas si longtemps en descendant les escaliers de la cave ?«
Bref, c’est pas la joie. Alors pourquoi pas faire un truc original ? Mais un truc vraiment hors-norme qui vous grille définitivement de réputation mais marque durablement les esprits ? Serial killer par exemple. Ça occupe, c’est toute une organisation et ça braque sur vous les feux de la rampe pour quelques jours, quelques semaines. Le chant du cygne du pseudo héros avant disparition programmée. On suit donc les préparatifs du narrateur qui traque ses victimes sur un site de rencontres en ligne.
Puis on suit, à la troisième personne cette fois, un journaliste à qui ses manières on ne peut plus animales et décalées ont valu le surnom du Sanglier. Un homme proche de la terre, à tous les sens du terme, qui n’hésite pas à s’y rouler dans le plus simple appareil pour trouver des réponses à ses questions. Son attitude éloigne autrui, au premier rang desquels ses collègues journalistes. Mais c’est à lui que le tueur écrit, le Sanglier tient sa revanche sur les hommes et la société ! Et il y a le capitaine Joël Schmidt qui mène l’enquête, dont la personnalité trouble ne se dessine que très progressivement.
Le suspens mis en place par Victor Rizman tient surtout au mystère des personnalités. J’ai bien cru au tout début que l’auteur allait en faire trop sur la crise de la quarantaine, la connerie des collègues et l’échec familial. Mais l’intrigue des meurtres prend vite le relais et évite la caricature (le journaliste par contre est peut-être un poil trop bestial…). Il n’y a finalement que le fil narratif suivant le personnage énigmatique de SoleilRouge, avec laquelle le narrateur entre en contact via le site de rencontres, qui ne me convainc pas vraiment. Je ne le trouve pas crédible et à mes yeux il discrédite l’épisode final.
Victor Rizman ne distille qu’avec parcimonie les éléments permettant au lecteur de se faire une idée de ces trois hommes qui doutent mais n’attendent finalement plus grand-chose de la vie. Le lecteur a beau être attentif, quand les révélations essentielles surgissent, on se prend à retourner en arrière pour relire comment l’auteur a tourné son propos pour qu’on n’y voie que du feu ! Lectrice naïve de romans policiers (je ne cherche pas à savoir qui est coupable), j’aime assez ce genre de procédé, j’aime me faire avoir.
Le grand reproche que je ferais à ce livre c’est le trop grand nombre de fautes de frappe, d’orthographe et de mise en page : sans être une ayatollah de la typographie, arrivée à plusieurs dizaines, ça m’agace…
40 ans, 6 morts et quelques jours
Victor Rizman
Emotion Works, 2009
ISNB : 978-2-9533461-7 – 291 pages – 12 €
Aaah ouii… cette voix…:)) Bon, toi aussi tu t’es faite avoir, c’est bien!:)
Et j’en redemande, j’adore me faire mener en bateau !
Je n’avais pas signalé la présence des coquilles parce qu’il s’agit je pense d’un livre auto-édité et que je ne voulais pas que cela décourage de potentiels lecteurs.
A part ça, je suis très contente qu’il t’ait plu 😉
Moi ça m’agace beaucoup ces coquilles, faudrait que ces petits éditeurs aient tous un ami prof de français !
Ah, pourquoi pas, alors! Si jamais il croise mon chemin!
Ça va pas être facile, il s’achète auprès de l’auteur…
toi aussi, séduite !
Eh bien oui finalement, j’ai bien eu raison d’écouter toutes ces voix, c’est vraiment réussi comme première fois.
C’est certainement un des meilleurs policiers que j’ai lus en 2010!
J’ai lu Emilie Brunet… en 2010, il surclasse tout, mais ce livre fut vraiment une agréable surprise.
Un roman surprenant et détonnant dans le paysage littéraire… et une démarche courageuse de la part de l’auteur, je trouve, même si on devine qu’il maîtrise bien les ficelles publicitaires.
Il est surprenant par sa construction, mais le projet reste celui d’un auteur qui veut publier son premier roman et utilise pour ça les nouveaux moyens offerts par le net.
On ne peut même pas comparer Emilie Brunet à ce roman. Je suis la voix discordante, celle qui a été agacée et pas seulement par les fautes de frappe et de grammaire. Toi qui n’aime pas trop la littérature française, je pensais que tu n’aimerais pas non plus. Comme quoi, les goûts et les couleurs…Et bien sûr qu’on peut dire qu’il veut éliminer des gens, ce n’est pas ça que j’ai voulu taire.
Ça n’est pas, littérairement parlant, un grand livre, mais c’est un polar qui fonctionne bien et auquel je me suis laissé prendre. Merci donc de m’avoir proposé cette lecture commune.
Je fais partie de celles qui ont aimé et qui n’ont rien vu venir dans le déroulement de l’histoire !
J’avais un p’tit peu subodoré l fin mot de l’affaire, mais mon plaisir est resté total!
Les « fôtes » , oui, il m’est arrivé de râler pour d’autres romans aussi, l’oeil ne voit plus que cela!
Je n’ai pas cherché, je me suis laissé faire avec plaisir…
Je l’avais aussi pointé dans mon billet car ça m’avait beaucoup gênée : http://livresarrajou.blogspot.com/2010/06/40-ans-6-morts-et-quelques-jours-victor.html
Et volià ce que l’auteur m’avait répondu dans les comms :
Victor RIZMAN a écrit :
Eh bien je fais donc partie de ces 1000 premiers infortunés acheteurs, pour lesquels on n’a pas estimé qu’il était nécessaire de réimprimer une version convenable…
Moi qui suis un peu une ayatollah de la typo et de l’orthographe, je suis d’un coup un peu refroidie du coup 🙂
Tu peux donc attendre que des exemplaires expurgés soient imprimés… ce qui sous-entend que les 1000 premiers soient vendus…
Les petits défauts que tu relèves, notamment le fait que les personnages du Sanglier et de Soleil Rouge ne soient pas vraiment crédibles, et toutes ces coquilles, ont gaché ma lecture… Je garde de ce roman une impression inégale et plutôt mitigée.
Je suis indulgente finalement comme lectrice… 🙂
OUh, j’avais déjà noté je crois. Je vais de ce pas faire un tour sur le site de l’auteur !
je le trouve bien fait ce site…
Je ne suis pas tout à fait aussi positive que toi, car j’aime être surprise, et ça n’a pas toujours été le cas dans ce livre, surtout à la fin.
Pour les fautes c’est terriblement souvent dans les livres auto édités… Trop cher les correcteurs? Dommage!
C’est que moi, je suis naïve, je ne cherche ni ne trouve 🙂
Je l’ai déjà noté sur d’autres blogs, je ne le perds pas de vue, en espérant être au delà de la 1001e !
Je te le souhaite 🙂
Bonjour,
J’ai signalé vote page sur le blog :
http://lire56.over-blog.com
Cordialement
Merci
Je suis heureuse d’avoir contribué un peu à cette jolie découverte ! Concernant le personnage de Sanglar, Victor Rizman m’a dit qu’il en avait croisé dans la réalité des personnages de ce genre et en y réfléchissant un peu, je veux bien le croire.
Eh bien pour ma part, je n’ai guère envie de les rencontrer !
Comme quoi, les avis se suivent et ne se ressemblent pas ! reste donc à se faire son propre avis ! 😉
Je crois qu’en effet, c’est la bonne méthode 😉
Après le billet de Valérie, le tien rebooste un peu mon intérêt. Je tomberai bien dessus à l’occasion et espérons que ce soit sur la réédition. Je viens de voir également que tu as commencé Wolf Hall. Il est dans ma PAL depuis sa sortie (pfiou, plus d’une année, c’est terrible). J’espère pouvoir te rejoindre bientôt mais j’accumule les pavés en ce moment.
Autant te dire que je me donne l’année pour le lire : my english is not really fluent ! Mais cette immersion dans l’époque des Tudor, quel bonheur !
Bon, échec total pour moi, cette lecture, au point d’abandonner…
Pas convaincue du tout par les personnages, mal à l’aise dans cette ambiance…
Pas pour moi, ce genre de polar…
Je vais lire ça tout de suite, je suis un peu en retard… que d’avis divergents pour cette lecture, c’est encore mieux que l’unanimité finalement.
Je pense que je vais le rajouter à ma lal.
Les avis sont très contrastés…
alors que dire que je n’ai déjà répondu à cette lecture commune en forme de peloton d’exécution… bon je rigole, j’ai le droit de faire de l’autodérision ?
je vais juste finir par poster la facture (payée) de la correctrice !!!! 😉 pour prouver ma bonne foi et celle de l’éditeur.
Pour les 1000 premiers infortunés, dsl, mille fois désolé, on ne retire pas des livres partis dans le système de distribution comme ça… dites vous que c’est un ouvrage collector 😉
Bon, je prendrai un autre pseudo pour sortir le suivant, celui là est périmé depuis le 12 janvier !!
Peloton d’exécution, vraiment ? Je le trouvais pourtant positif mon billet, mais il est vrai que je ne pouvais pas ne pas mentionner cette histoire de fautes sans être malhonnête car cela a beaucoup gêné ma lecture. Tout le mal que je vous souhaite est de pouvoir revendre ces exemplaires cent fois leur prix dans vingt ans ! Bonne continuation.
oui, la facture !!
😉
j’avais précisé « je rigole » après « peloton d’exécution » 😉
je ferai pas fortune parcequ’il n’en reste plus bcp des 1000 premiers…
l’edition numérique est clean et le retirage qui s’annonce est lui aussi clean qu’il aurait du l’être, j’ai meme fait mentionner le nom de la correctrice, au cas où…
Qu’elle puisse aussi se prendre les fleches des indiens chasseurs de fautes, non mais !
le livre n’est pas auto édité et se trouve en librairie (mal!?) distribué par « la générale du livre ». il est aussi dispo sur le site de l’auteur certes mais aussi fnac.com ou amazon.com. il y a meme des exemplaires presse à vendre c’est vous dire !!!
Tant que c’est la facture et pas le nom de la correctrice… 😉
😉
Je dois avouer que ce roman ne me tente pas. On me l’avait proposé et j’ai refusé. Malgré les avis positifs, je n’arrive pas à en avoir envie.
C’est l’amie Cynthia qui m’a convaincue, et je ne regrette pas de l’avoir découvert.
Oui, bon, il y a des fautes, mais quelle histoire !
Je n’arrive pas à faire abstraction…
Je suis comme toi : pour les fautes sont rédhibitoires … On me l’avait proposé (l’auteur, je crois), mais comme je ne suis pas vraiment portée sur le genre policier, j’avais décliné. 😉
Si tu n’aimes ni le genre policier ni les fautes, tu as bien fait !
Il est dans ma LAL. 🙂
Je souhaite qu’il te plaise.