On suit deux histoires parallèles dans Cette main qui a pris la mienne de Maggie O’Farrell (dont aucune n’est racontée à la première personne comme pourrait le laisser croire le titre), qui vont finir par se rejoindre. Le lecteur attend assez longtemps les points communs, les indices qui lui permettront de relier tous ces destins, ce qui n’advient pas avant au moins deux cents pages. L’intérêt n’en est pourtant pas moindre car la tension croît lentement mais inexorablement vers un drame familial.
De nos jours à Londres. Elina, d’origine finlandaise, vient d’accoucher dans de terribles conditions : des heures de travail, une césarienne imprévue suivie d’une grave hémorragie qui a nécessité une transfusion. Ted, le papa, a vu ce qu’il n’aurait pas dû voir. Tandis qu’Elina est fatiguée, désorientée, terriblement seule et désemparée devant son bébé (elle ne se souvient plus d’avoir accouché), Ted qui n’a aucun souvenir de son enfance avant neuf ans semble avoir des flashs depuis la naissance de son fils et revoir des épisodes enfouis de son passé.
Années 50. Lexie a quitté famille et Devon pour suivre Innes Kent, de douze ans son aîné, rédacteur en chef d’une revue d’art londonienne à Soho. Il est possessif et autoritaire, la jeune fille a du caractère, mais c’est l’amour avec un grand A et Lexie fait ses premiers pas dans le journalisme. Tout serait pour le mieux s’il n’était marié à une virago qui ne veut pas divorcer et père d’une jeune adolescente qui déteste Lexie et lui jure de venger son bonheur perdu.
Étant de nature impatiente, j’avais envie de savoir très vite ce qui liait ces deux histoires. Et comme rien ne vient très vite, j’ai lu ce roman en une journée. Car oui, c’est prenant. Mais pas pour le rythme, les rebondissements ou coups de théâtre dont ce livre est totalement dénué. Non, il s’agit bien là d’une ambiance, de personnages extrêmement riches qui se croisent, essaient de se comprendre, de s’aimer ou de se faire du mal, de plier la vie à leurs désirs quand celle-ci se révèle indomptable.
Maggie O’Farrell écrit dans Cette main qui a pris la mienne un drame familial et maternel dans lequel les choix passés pèsent lourd bien des années plus tard. Elle nous livre deux beaux portraits de femmes libres : Lexie qui ne veut rien savoir des conventions sociales et entend vivre sa vie et son métier comme elle l’entend et Elina, jeune mère désemparée devant son soudain rôle de mère. La vie quotidienne du jeune couple avec leur premier bébé est aussi très bien analysée, autant du côté du père que de la mère.
Maggie O’Farrell excelle encore une fois à construire des psychologies complexes chez des personnages du commun torturés par les ombres de leur passé.
Maggie O’Farrell sur Tête de lecture
Cette main qui a pris la mienne
Maggie O’Farrell traduite de l’anglais (irlandais) par Michèle Valencia
Belfond, 2011
ISBN : 978-2-7144-4699-6 – 418 pages – 21.50 €
The Hand That First Hedl Mine, 1ere publication : 2010
Comme j’ai beaucoup aimé le roman que j’ai lu d’elle (Esme Lennox), celui-ci est noté d’emblée. J’aime sa façon d’exposer les choses. Souvent émouvant mais pas mélo.
Exactement, émouvant mais pas mélo. C’est dommage que le titre laisse penser le contraire…
Je l’ai déjà noté chez Cathulu, après « Esme Lennox » et « quand tu es parti » j’ai la ferme intention de continuer avec cet auteur.
Si le sujet n’est pas aussi fort qu’avec l’histoire d’Esme Lennox, c’est quand même très réussi.
Merci pour ce billet. « L’étrange disparition d’Esme Lennox » m’avait beaucoup plu aussi et je me demandais comment l’auteure allait évoluer. Je note.
Celui-ci est son cinquième roman et je crois que je vais m’intéresser aux précédents.
Je viens de le cocher à l’opération « masse critique » avec 3 autres. On verra…
Jusqu’ici cette auteure ne m’a jamais déçue.
Oups, merci pour ce com’, j’avais oublié Masse Critique !
J’ai lu plusieurs livres de Maggie O’Farrell que j’ai également aimés… Celui-ci, sans doute à cause du titre, ne me tentait pas plus que ça, mais après ton billet je le note urgemment… ça se dit, ça ? 😉
Le titre n’est pas bien tentant, c’est certain, mais c’est la traduction du titre anglais. Heureusement que c’est Maggie O’Farrell parce qu’avec un tel titre, je ne l’aurais peut-être pas lu…
Découverte avec Esme Lennox je lirai celui là, ton avis vient renforcer l’envie, mais sagement j’attendrai la version poche,
J’admire ta patience…
Je viens de le cocher pour « Masse Critique » ^^ Croisons les doigts !
Tu n’es pas la seule 🙂
Je l’ai déjà noté mais je pense trouver d’abord son précédent titre à la biblio vu que lui, ce ne sera pas une nouveauté !!!!
J’en suis à me demander s’il ne faut pas lire TOUS ses livres !
Je n’ai encore jmais lu Maggie O’Farrell, deux de ses livres sont dans ma PAL (Quand tu es parti, et … je ne sais plus !!) Je devrais quand même ladécovrir bientôt. J’ai entendu parler de ce dernier à la radio (par Elodie Fondacci sur radio classique) et j’ai noté avec intérêt ! (elle disait que c’est un des plus beaux livres qu’elle a lu cette année).
Il ne faut pas condamner cette auteur à ta PAL trop longtemps : c’est un crime !
Après mes 2 précédentes lectures très chouettes, ça va être difficile de faire l’impasse sur ce titre, je crois ^^
Et comme une nouille, j’avais aussi un peu zappé masse critique et suis arrivé trop tard pr le O’farrell…
On va faire une soupe alors parce que sans les commentaires laissés ici ce matin, j’aurais oublié aussi 🙂
Ahhhh, après avoir lu ton billet, je n’ai plus qu’une crainte : que ma demande à Masse Critique ce matin ne soit pas honorée 🙂
J’espère qu’ils ont beaucoup d’exemplaires !
J’avais beaucoup aimé « Esme Lennox ». Je note donc celui là!
Il te plaira aussi, j’en suis sûre !
J’avais tellement aimé Emé Lennox que je ne peux que me ruer sur celui-ci… Je ne suis pas sûre de le boucler en une journée néanmoins !!
Commence-le un dimanche matin, tu verras…
Comme Cynthia, je j’ai coché chez Babelio…
Je croise les doigts pour vous tous !
J’avais beaucoup aimé Esmé Lenox. Je vais peut-être le laisser tentée par celui-là 🙂
Je crois bien qu’Esme Lennox a fait un parcours sans faute…
J’ai beaucoup aimé Esme Lennox. C’est le seul que je connaisse. Je pense que je lirai celui-ci car j’aime les histoires prenantes qui te font oublier le reste…même de dormir!
Oui, il y a des livres qui font tout oublier… c’est même une bonne raison de lire…
J’ai adoré Esme Lennox (grâce à toi) et j’ai acheté La distance entre nous (pas encore lu) Celui-ci me tente bien évidemment mais c’est un broché et, à cause du boulot, je suis arrivée trop tard pour le cocher chez masse critique. Donc il attendra, et je vais d’abord lire ceux en poche. Quoique le temps que je me décide, il sera peut-être déjà en poche 😀
J’ai bien envie d’en lire d’autres moi aussi. Bonne lecture à toi puisque tu en as sous la main !
j’ai toujours « esmee lennox » dans ma PAL, si je continue à lire tes billets je vais avoir envie d’acheter d’autres livres de cette romancière 😉
Tu n’as pas encore succombé !? A mon avis, Esme Lennox est encore mieux que celui-là, lis-le vite !
J’ai demandé ce livre à la Masse Critique de Babelio aussi car il m’intrigue ce livre, mais la concurrence va être dure et ton billet donne envie!
Et je me suis procuré « La Maîtresse de mon amant » il y a peu. Bref, envie de découvrir enfin Maggie O’Farrell.
Ce qui est bien c’est qu’à la sortie d’un nouveau roman, on repense aussi aux autres qui valent aussi la peine. Bonne lecture !
et bien voilà un auteur de plus à noter….
Oui, je crois que c’est indispensable…
J’ai lu seulement « Quand tu es parti » mais j’avoue que j’ai très envie d’en lire d’autres et celui-là en particulier.
C’est un auteur qu’on relit en effet avec plaisir…
J’ai déjà repéré Esme Lennox chez toi, et j’ajoute celui-ci à ma LAL.
Je vais recevoir ce titre grâce à Babélio, j’espère qu’il me plaira autant qu’à toi. J’en ai un autre dans ma PAL.
A moi Babelio n’enverra rien 😦
Je me demandais justement ce que valait ce roman. Je note!
Je découvre avec ton blog la sortie d’un nouveau roman de Maggie O’Farrel dont j’avais adoré « L’étrange disparition d’Esme Lennox ». Elle semble encore se plonger dans les secrets de familles et autres lignes de faille …voilà qui devrait me plaire !!
Bienvenue ici. Oui, Maggie O’Farrell sait très bien dépeindre les terribles histoires de famille. Si c’est ce qui t’a plu chez elle alors celui-ci devrait te convenir aussi.
Arf je ne l’ai pas eu chez Babelio, va falloir que je cambriole une blogueuse 😛
tout comme Cynthia 😉
j’ai beaucoup aimé ‘quand tu es parti’ qui fut un coup de coeur, en comparaison, j’ai été quelque peu déçue par Esmé, mais celui-ci me tente toutefois ! Je le note pour le moment où j’aurais réussi à faire baisser ma PAL …
Je me souviens que tu m’as conseillé Quand tu es parti, je le lirai, c’est certain, car cette auteur me plait de plus en plus.