Michael Morpurgo est un écrivain pour la jeunesse que j’apprécie, notamment parce qu’il écrit des romans aussi intelligents qu’émouvants, sans tomber dans la facilité ou la mièvrerie. Avant le très beau Soldat Peaceful, il avait déjà écrit sur la Première Guerre mondiale avec ce Cheval de guerre qui nous fait envisager le conflit du point de vue de Joey, bel étalon arraché à son Devon natal.
Encore jeune poulain, Joey est acheté par un fermier, plus par défi que par véritable nécessité. Albert, le fils du fermier, se prend d’une grande affection pour ce cheval, son seul ami, qu’il va dresser pour en faire un animal utile à la ferme afin qu’il y garde une place qui n’est pas indispensable. Le jeune garçon et le cheval grandissent ensemble jusqu’à ce que la guerre éclate et que le père soit financièrement contraint de vendre l’animal à l’armée. C’est un déchirement pour Albert, qui trouve cependant un réconfort dans la personnalité généreuse de l’acheteur : le capitaine Nicholls. Albert se jure pourtant que dès qu’il aura l’âge il s’engagera pour retrouver Joey en France, où qu’il soit.
Joey s’embarque donc et participe à ses premiers combats en tant que cheval d’artillerie. Ce n’est qu’un de ses premiers emplois en tant que cheval de guerre, il sera aussi amené à tirer des charrettes, des canons (allemands) et des véhicules vétérinaires (anglais). Il passera quelques mois paisibles dans une ferme où il sera le seul réconfort de la jeune Emilie. Car tous les êtres humains qui croiseront sa route, qui seront momentanément son propriétaire, s’attacheront à ce cheval hors du commun par sa volonté, sa force de travail et son caractère. Il trouve aussi des amis parmi les autres chevaux, pour les mêmes raisons.
C’est une bien belle histoire durant laquelle le jeune lecteur traversera diverses émotions aux côtés de Joey. Il acceptera certainement sans peine un cheval narrateur qui comprend le langage des hommes, qu’ils parlent anglais ou allemand. Il n’est même pas nécessaire qu’il ait de grande connaissance historique, car on ne sait parfois plus bien de quelle nationalité sont les soldats ou les civils qui s’occupent de Joey : ce sont tout simplement des gens pris dans la guerre, et quel que soit leur camp ils sont victimes et toujours bienveillants envers un cheval qui n’a pas de patrie. Le lecteur suit donc Joey de maître en maître tout au long de la guerre, jusqu’à ce qu’il retrouve Albert, qui a tenu sa promesse et s’est engagé pour le retrouver. Rien n’est cependant moins sûr qu’un retour commun en Angleterre…
Tous les enfants devraient lire Michael Morpurgo. Et les adultes aussi parfois un peu, pourquoi pas. Steven Spielberg a lu et apprécié ce livre, j’espère qu’il en a fait un beau film.
Ce livre-là, comme d’autres de cet auteur, est illustré par François Place dans cette édition.
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Cheval de guerre
Michael Morpurgo traduit de l’anglais par André Dupuis
Gallimard Jeunesse, 2004
ISBN : 978-2-07-055890-8 – 185 pages – 14 €
War Horse, parution en Grande-Bretagne : 1982
J’ai récemment découvert l’auteur avec « Le royaume de Kensuke » et je pense que je vais maintenant me laisser tenter par celui-ci !
Je n’ai pas lu le titre que tu cites, je le note.
Je ne connais pas du tout mais ton billet donne envie ! En plus c’est aussi une piste d’idées de lectures pour sortir les plus jeunes de ces livres surmédiatisés…;-) !
Tu vas mieux connaître sous peu car le film sort à la fin du mois.
je lirai et offrirai ce livre , c’est sur
merci pour ce beau billet sur un livre de jeunesse
Luocine
Bonne lecture alors !
Je sens que je lirai ce livre dont tu parles merveilleusement. Il me fait penser à celui que j’avais lu à l’âge de dix ans, « Mon amie Flicka », de Mary O’Hara, et les suivants, « Le fils de Flicka » et « L’herbe verte du Wyoming » … dans la collection Rouge et Or, et dont je garde un souvenir ému.
Merci de cette évocation.
C’est tout à fait dans la même veine, d’après mes souvenirs : une belle amitié entre un humain et un cheval, renforcé ici par le contexte historique fort.
Je lis rarement de la littérature « jeunesse », mais ma fille avait adoré Le royaume de Kensuke », lu au collège, et m’avait incité à le lire. Et j’ai beaucoup aimé. Comme tu le dis, c’est sans mièvrerie, et bien écrit.
J’en lis pas mal de la littérature jeunesse, ailleurs, et ce qui me pèse ce sont les histoires d’amour, le style branché, le vocabulaire pauvre… rien de tout ça ici.
Je suis entièrement d’accord avec toi, c’est un formidable auteur.
Cet écrivain fait l’unanimité, et en plus, c’est un homme très généreux je crois, qui fait beaucoup pour les enfants dans son pays.
Déjà tentée grâce à Valou, je l’ai trouvé en bouquinerie, et tu ne fais quajouter à mon désir de le lire ! Quel auteur fabuleux.
Il te plaira, j’en suis sûre.
une de mes premières passions étant l’équitation, je ne peux que noter ce titre qui t’a plu! et j’en profite pour noter l’autre roman de l’auteur que tu cites.
Je crois qu’ils sont tous largement recommandables 😉
Morpurgo….j’adore. Ma fille va en Angleterre bientôt. Elle va voir un spectacle de cheval de guerre. Alors je lui ai offert le livre en anglais. Et bientôt le film réalisé par Spielberg va sortir chez nous, le 22, donc nous irons le voir…
J’irai le voir s’il est donné en v.o. ici, mais ça m’étonnerait. J’ai vu la bande-annonce en v.o. sur le net, puis aujourd’hui en français au ciné : c’est horrible ! Quand on traduit « be brave » par « soyeux courageux », le résultat est forcément effrayant !
C’est un auteur que je lirais volontiers, mais une histoire de cheval… ce n’est pas trop pour moi… (c’est pas moi qui n’aime pas les chevaux, c’est eux ! 😉 )
Les chevaux sont des animaux très sensibles, peut-être sentent-ils en toi une appréhension. Moi je les aime, mais j’ai fait une chute terrible à 16 ans qui m’a empêché de remonter…
j’ai publié un billet sur ce livre il y a un mois…lu au collège, et acheté il y a peu pour retrouver cette histoire…avant le film au ciné !
J’espère que le film sera à la hauteur du livre !
De cet auteur, je n’ai lu que « Soldat Peaceful » il y a quelques années, j’avais beaucoup aimé. Par contre, je ne savais pas que Spielberg s’était inspiré de ce roman pour son nouveau film (que j’ai très envie de voir), tu me l’apprends ! Il va évidemment falloir que je le lise aussi 😉
Tu aimeras celui-là, c’est sûr.
J’avais ce roman dans ma bibliothèque quand j’étais ado (je l’avais reçu en cadeau car j’avais participer en tant que lecteur au « Prix du Roman Historique » (qui consistait à lire cinq romans et de choisir lequel était notre préféré). Sauf que je ne l’ai jamais lu car à l’époque il ne m’emballais pas.
Maintenant, je serai prêt à le lire sauf que je n’ai plus ce livre (‘en ai surement fait don à quelqu’un). ‘est rageant parfois. Voilà pourquoi maintenant, je ne me défait pas des livres que je n’ai pas lu car même s’il ne m’intéresse pas de suite, mon avis peut changer.
A moins d’habiter toute sa vie un château, il est bien difficile de conserver tous ses livres…
Un très chouette auteur en effet, il faudrait que je lise ce titre
L’adaptation te donnera peut-être envie…
Un très bon écrivain jeunesse, je suis d’accord avec toi. Un roman toujours autant lu.
Parce que Morpurgo ne cède pas aux modes, ni dans les thèmes, ni dans le ton, ses romans seront lus longtemps, c’est certain.
Cela ne m’étonne pas que le thème ait séduit Spielberg. De l’auteur, j’ai toujours « Soldat Peaceful » dans ma PAL, acheté après avoir lu ton billet 😉
Lis-le, je suis sûre que tu seras séduite.
j’ai un bon souvenir de Soldat Peaceful, lu il y a pourtant plusieurs années, en tant que « jeune lectrice », pile dans la tranche d’âge visée
Même en vieille, ça marche aussi 🙂
J’ai bien aimé le roi de la forêt des brumes de cet auteur et j’ai acheté le roi arthur pour mon fils… je ne sais pas s’il l’a lu… va falloir faire une enquête 🙂
Peut-être le film donnera envie aux jeunes lecteurs d’en savoir plus sur cet auteur qui imagine des histoires si fortes…
Un de mes favoris de Morpurgo!
Il m’en reste beaucoup à lire, tant mieux !
J’avais beaucoup aimé ce livre, comme tous ceux de cet auteur ! Mais je n’irai pas voir le film au ciné … j’aurais trop peur de pleurer donc ce sera visionnage en DVD quand il sortira sous ce médium 😉
Dans la salle il fait noir, personne ne te verra 🙂
coucou j’ai un abécédaire a faire sur cheval de guerre pour lundi (le 27/02/12) tu pourrais me donner au moins 5 mots pour décrire le livre s’il te plait ya urgace !!!
Après avoir fermé le livre, j’avais trouvé l’histoire moyenne… Mais je n’ai pu aller voir le film. En me repensant à l’histoire, j’avais le sentiment que j’allais pleurer comme une madeleine dans la salle de ciné !