C’est dans Dragon rouge qu’apparait pour la première fois le célèbre Hannibal Lecter. Un personnage qu’on ne présente plus tant sa fâcheuse manie de manger ses victimes lui valut tous les honneurs, jusqu’à de multiples adaptations cinématographiques. Ceux qui ne sauraient regarder la bête en face peuvent commencer par l’envisager sous sa forme papier, d’autant plus qu’ici, il ne tient qu’un rôle secondaire. Il est emprisonné derrière les barreaux de l’hôpital psychiatrique Chesapeake pour criminels irresponsables. Quoique supérieurement cynique et intelligent, c’est évident.
Le héros de Dragon rouge c’est Will Graham. Ancien spécialiste en médecine légale, il a quitté le FBI pour se faire mécanicien et épouser Molly. Mais Jack Crawford, qui dirige la section des sciences du comportement à Baltimore vient le chercher car l’enquête sur un tueur particulièrement sanguinaire piétine. Deux familles ont été retrouvées massacrées chez elles et les deux scènes de crime présentent des similitudes à exploiter pour faire progresser les recherches. Graham accepte de reprendre du service pour traquer celui qu’on surnomme déjà « La Mâchoire ». Il va demander conseil au docteur Hannibal Lecter, psychiatre emprisonné qui s’y connaît en matière de psychopathe. C’est Graham qui l’a fait arrêter, mais le médecin accepte de l’aider, d’autant plus que le tueur parvient à entrer en contact avec lui.
Le tueur, c’est Francis Dolarhyde que le lecteur suit parallèlement à l’enquête du FBI. Le type vit seul depuis la mort de sa grand-mère qui l’a élevé. Il est né avec une déformation faciale qui l’a toujours handicapé, au point de lui interdire toute vie sociale et sentimentale. Il est obsédé par un tableau de William Blake représentant un dragon qui, croit-il, le possède et le pousse à tuer.
Le suspens se met donc en place : Graham a jusqu’à la prochaine pleine lune pour trouver le tueur avant qu’il n’entre à nouveau en action. Dolarhyde va jouer avec lui comme un chat avec une souris. Le contre-la-montre est enclenché et l’étau se resserre dans une structure assez traditionnelle dans un thriller. C’est un combat entre deux cerveaux qui se met en place : celui détraqué de l’un, celui réfléchi de l’autre. Et le lecteur de se ronger les ongles en attendant de savoir lequel aura la peau de l’autre, s’il y aura de nouvelles victimes. Traditionnel mais efficace.
Même s’il reste au second plan dans Dragon rouge, le personnage d’Hannibal Lecter est déjà terriblement impressionnant, malsain. Son intelligence froide de psychopathe fait frémir. Je me suis juste demandé s’il était possible qu’un détenu enfermé dans le quartier de haute sécurité d’un hôpital psychiatrique pouvait effectivement dans les années 80 correspondre avec qui bon lui semble sans que son courrier ni ses appels téléphoniques ne soient surveillés…
Les amateurs de thrillers ont certainement déjà lu Dragon rouge, un classique du genre, les occasionnels ne regretteront certainement pas leur choix.
Dragon rouge
Thomas Harris traduit de l’anglais par Jacques Guiod
Pocket, 2002
ISBN : 2-266-10367-9 – 413 pages
Red Dragon, parutions aux Etats-Unis : 1981
Là, je me demande si, comme moi, tu es tombée sous le charme de la série (dont je vais parler bientôt) parce que depuis, l’envie de lire ce livre me titille…^_^ (j’ai lu les deux autres, pas celui-là)
Non, je ne crois pas. J’ai trouvé ce roman bien construit, efficace, mais je ne lirai pas Le silence des agneaux et je regarderai encore moins le film car c’est au-delà de ce que je peux supporter. Mais je conseille ce Dragon rouge a tous ceux qui ont une furieuse envie de thriller.
Ah mais je ne parlais pas des films, mais de la série TV qui a débuté cette année, qui se déroule pour l’instant avant ce livre-ci et raconte la rencontre de Will Graham et d’Hannibal Lecter avant que celui-ci ne soit condamné. Elle met en scène Hugh Dancy (très bon acteur injustement méconnu) dans le rôle de Graham et Madds Mikkelsen en un Hannibal suintant la perfection et mettant allègrement Anthony Hopkins aux oubliettes. C’est de loin la meilleure série que j’ai vue depuis longtemps avec « Black Mirror », c’est superbement mis en scène et construit. Par contre, si tu penses ne pas pouvoir supporter « Le silence des agneaux », effectivement, elle n’est pas faite pour toi parce qu’elle va beaucoup plus loin dans le « trash esthétique » (superbe visuellement mais très glauque).
Ah, ça n’est pas gentil de me faire l’article comme ça pour une série que je ne pourrai pas voir… Ces deux personnages sont intéressants et ça doit être passionnant de fouiller leur personnalité. Mais voilà, je suis assez sensible à la violence sur écran. En fait, dès qu’un type met son poing dans la figure d’un autre, j’ai mal. Je ferme les yeux dès qu’un autre s’enfonce une seringue dans le bras… Je me guide aux bruits en cas de films vraiment viandus que je regarde parfois, genre fantastique ou horreur. Alors tu comprends que le « trash esthétique », ça serait de la confiture pour les cochons dans mon cas…
J’ai lu il y a peu le silence des agneaux…..je pense continuer avec le sujet ….
Je suis certaine que Le silence des agneaux dépasse ce que je peux supporter de lire (et encore plus de voir). Donc, je vais m’en tenir là. J’apprécie un thriller de temps en temps mais j’ai beaucoup de mal avec la violence.
Lu il y a bien longtemps. C’est vrai que cette série était efficace. Le sujet ne m’avait pas dérangée mais je comprends que ça puisse gêner d’autre personne.
J’ai une cousine qui regardait des films d’horreur en riant : jamais compris comment c’était possible…
De mémoire Dragon rouge fiche bien plus les ch’tons que le Silence des agneaux, tu as le coeur plus accroché que tu ne le penses Sandrine!
Je ne suis pas grande grande amatrice de Thrillers (les fins à multiples redondissements ont tendance à m’agacer), mais je pense me laisser tenter par celui-ci…J’ai un faible pour Hannibal Lecter…
Ah bon, en ce qui concerne le livre aussi ? Je croyais que Le silence des agneauxétait un truc horrible avec descriptions à gogo de charcutage en règle. Il n’y a pas de ça dans Dragon rouge…
C’est vrai que je ne suis pas très claire… Je parlais bien des films.
Je suis un peu honteuse d’avouer que j’ai appris que cette trilogie était une adaption de romans il y a seulement quelques années!. Pfff bientôt on va me dire que le Seigneur des Anneaux n’est également pas tout droit sorti de l’imaginaire de Peter Jakson! 😉
Bonjour Sandrine, lu et approuvé, j’ai même préféré cette intrigue à celle de « Le silence des agneaux », c’est dire. Bonne journée.
Si j’ai lu le meilleur alors tant mieux 😉
Je n’ai lu que « Le silence des agneaux » que j’avais aimé mais que j’ai du lire à 16 ou 17 ans. Il y a donc bien longtemps. Je n’ai jamais eu l’envie de lire ces autres tomes car ils sont sortis trop longtemps après le film et le roman. Et donc, l’envie de poursuivre m’était passée.
Pour ma part, ce fut une envie soudaine de thriller qui m’a mis ce livre entre les mains. Oui, une envie soudaine, quasi imprévue : il me fallait un vrai bon thriller, là, tout de suite 🙂
Je pense l’avoir lu après Le Silence des Agneaux mais finalement, je ne suis plus très sûr…
Pas très marquant alors…
Pour ma part j’ai commencé par les films et j’ai très envie de poursuivre …
Je te les laisse 😉
Houla la, la PAL était si profonde ? Je me rappelle l’avoir lu dans la foulée du silence des agneaux et l’avais trouvé bien comme il faut !
Certains livres de ma PAL sont très très poussiéreux, j’ai même parfois du mal à trouver la couverture de l’édition correspondante sur Internet… mais il y a de l’espoir pour ces livres-là aussi, la preuve…