« Adieu », c’est ce que le commissaire Langelier, héros du roman de Jacques Expert, s’apprête à dire à ses quelques anciens collègues réunis à l’occasion du traditionnel pot de départ : à cinquante-cinq ans, le bon flic qu’il est part à la retraite. Ce que n’ont pas prévu tous ces gens assemblés, c’est que Langelier va revenir sur une affaire qui a occupé les dix dernières années de sa vie, qui l’a obsédé même, au point d’en détruire sa famille, de perdre le peu d’amis qu’il avait ainsi que l’estime de ses collègues et de sa hiérarchie.
Dix ans plus tôt, en 2001, a eu lieu une série de crimes dans les Hauts-de-Seine, tous selon le même procédé : la femme égorgée, les enfants étouffés dans leur sommeil et le père disparu définitivement. Langelier est chargé de l’enquête par son supérieur et ami, Jean-Louis Ferracci. C’est l’enquête de sa vie, celle dont rêve tout bon flic, et il s’y consacre à fond. Pour lui c’est certain : l’un des pères est coupable. Cette certitude, il va en faire une obsession, même après que l’affaire lui aura été retirée car elle n’aboutit pas.
Muté, Langelier décide de continuer seul son enquête, parallèlement à sa carrière. Il pense que Ferracci agit contre lui car jadis, c’est lui Langelier qui à épousé Steph, dont Ferracci était aussi amoureux. La rivalité se poursuit à un autre niveau. Mais Ferracci lui enjoint d’arrêter ses recherches qui ont détruit sa vie (sa femme et ses enfants sont partis) et l’assure de son indéfectible amitié.
Scrupuleusement, Langelier fouille et refouille les dossiers, découvre de nouvelles pistes sur les pères disparus qu’il traque et dont il remonte la piste. Il interroge, surveille et fume toujours plus.
Et le lecteur de Jacques Expert de mijoter doucement, passant de l’incrédulité devant la thèse farfelue de ce flic têtu, aux tendances paranoïaques évidentes, au doute devant les pistes restées inexploitées (pourquoi ?), puis à la conviction qu’il a raison, qu’il est victime d’une machination. Oui, une redoutable machination qui manipule le lecteur et le tient en haleine. Ce que raconte Langelier est imparable, le Ferracci devient de plus en plus étrange et on ne peut que tourner les pages pour venir à bout de ce suspens terriblement prenant organisé par Jacques Expert.
Comme d’habitude, je n’ai rien vu venir (je ne cherche pas, préférant me laisser prendre) et me suis donc délectée à cette habile construction. J’ai apprécié la mise en place psychologique, qui passe par la parole, et bien sûr la maîtrise narrative. A lire en cas de besoin pressant de suspens.
Une rencontre vidéo avec Jacques Expert à l’occasion de la sortie d’Adieu.
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Adieu
Jacques Expert,
Sonatine, 2011
ISBN : 978-2-35584-084-5 – 327 pages – 21 €
Alors moi j’ai été déçue par ce roman car contrairement à toi j’ai compris qui était le meurtier à la moitié du livre environ, du coup ça a gâché toute ma lecture mais je compte bien lire Qui ? Le dernier roman de Jacques Expert !
Quand on comprend la fin avant la fin, il est certain que c’est tout de suite moins intéressant. C’est aussi pour ça que je ne cherche pas…
J’adore la première de couv, c’est de cette façon à 99% que nous finirons tous, dans un tiroir froid avec une étiquette au pied…
J’aime bien la couv’ aussi, même si j’espère ne pas finir à la morgue…
Un roman qui m’avait bleffé.
Ah, toi non plus tu n’as rien vu venir ? Ça me rassure…
bon j’ai compris ! je disais que les polars ce n’est pas trop mon truc!
Luocine
Même avec une bonne petite machination à la clé ? Moi, c’est comme ça que je les préfère…
j’apprécie vraiment les romans de cet auteur et je trouve que celui ci est le plus abouti. Le suspens est intenable et nous fait tourner les pages sans s’en rendre compte… Si cela peut te rassurer je n’ai rien vu venir non plus…
Je le découvre avec cette lecture qui confirme mon envie de lire aussi Qui ? dont la construction semble tout à fait originale.
J’ai bien envie de me laisser tenter par celui ci. J’ai découvert Expert avec « Ce soir je vais tuer l’assassin de mon fils » et je m’étais laissée balader. Tu me donnes envie d’y retourner avec ce titre.
Si tu es comme moi du genre à aimer tomber dans les pièges tendus par d’habiles auteurs alors oui, laisse-toi tenter…
Oh la la je note de suite !
J’espère qu’il te plaira !
Ah celui-ci à l’air terrible. Je veux le lire ! et la couverture est assez engageante aussi.
Ca fait un petit moment que je ne suis pas venue par ici. Tu as changé la déco et on dirait aussi le nom du blog non ?
Oui, j’ai changé le nom du blog et aussi mon pseudo, qui n’en est plus un 😉
Un livre qui est bien passé dans la blogo au moment de sa sorite. A l’heure actuelle, toujours pas lu : je sais !
J’étais intriguée de connaître le premier auteur français édité par Sonatine…
Il semble chouette; je le note et te dis merci.
J’espère que tu me remercieras (en pensée) quand tu l’auras lu parce qu’il t’aura plu.
Booon… Devant tant d’enthousiasme je note mais je n’ai pas trop envie de suspense en ce moment, j’en ai eu une over-dose au printemps mais j’aime de temps à autre ! Et ce n’est pas la première fois que j’entends du bien de cet auteur ! A suivre…
Trop de suspens tue le suspens 🙂
J’ai beaucoup aimé cette lecture et j’en garde un bon souvenir. Le suspense est à son comble et l’auteur est assez doué je trouve ^^ je me souviens avoir eu du mal à lâcher le livre avant d’arriver à la fin. Un auteur que je garde en mémoire pour découvrir ses autres romans.
Je ne l’ai guère lâché non plus : lu en deux fois…
Tu me donnes envie même si en général, les policiers français ne me séduisent pas plus que ça !
Celui-là sort du lot, je t’assure.
Tempting… bon moi je vois tout venir sans chercher mais juste l’idée de cette enquête me questionne!
Tu es bien plus perspicace que moi !
Ayant malheureusement compris qui était l’assassin assez tôt, j’avoue que ce qui avait assez bien commencé c’est terminé par une lecture de routine. En même temps, la narration est très bien menée et finir le livre ne fut pas déplaisant.
Mieux vaut ne pas être trop perspicace, ça gâche le plaisir… 🙂
J’ai trois de ses livres dans ma PAL, je vais profiter de l’été pour en sortir au moins un.
Le tout dernier a l’air bien aussi.