Son Holland, héros de James Lee Burke, est enfermé dans un camp pénitentiaire de Louisiane sur une fausse accusation de vol, dit-il. Il est bien décidé à fuir ces Français qui lui mènent la vie dure. Idem pour le vieux Hugh Allison, un habitué de la prison mais qui compte fuir celle-là dès que possible. Quand l’occasion se présente, ils n’hésitent pas et s’évadent ensemble, tuant le frère d’un des gardiens. Le frère survivant, Emile Landry est décidé à les rattraper et pour ça à les poursuivre à travers tout le Texas tout en mettant leur tête à prix, deux cents dollars chacun.
Hugh soigne Son qui a pris une balle pendant l’évasion, vole des chevaux de l’armée et de village indien en village indien, ils avancent vers l’Ouest, le frère enragé sur leurs traces. Pour lui échapper définitivement, les deux compères finissent par s’engager dans l’armée texane qui lutte contre les Mexicains. C’est qu’en ces années 1830, le Texas quoique peuplé de nombreux anglophones, est mexicain. A la tête de son armée, le président Santa Anna lutte contre les révoltés texans avec acharnement. Il prend fort Alamo dont il signe la chute par de nombreuses cruautés.
James Lee Burke raconte ici un épisode célèbre, si ce n’est mythique, de l’histoire des Etats-Unis : la défaite de fort Alamo et la lutte pour le Texas américain. Le point de vue n’est cependant pas héroïque. Si on croise quelques figures légendaires (Jim Bowie, David Crockett…), c’est derrière deux repris de justice que le lecteur galope au rythme d’une chasse à l’homme du meilleur cru.
Selon une méthode éprouvée en matière de roman historique, James Lee Burke, celui d’avant Dave Robicheaux, choisit de suivre le destin de deux individus pour évoquer l’Histoire. Une défaite (fort Alamo) et une victoire (San Jacinto) sont des repères historiques, des dates mémorables dans l’histoire du Texas (dont Burke est originaire) et des Etats-Unis. C’est leur donner chair et âme que de faire revivre par la fiction ceux dont le nom n’est pas entré dans l’Histoire mais qui ont contribué à l’écrire.
James Lee Burke ne laisse jamais penser que ses personnages sont des héros. Pris dans leur lutte au quotidien, ils sont lâches, égoïstes, ils ont peur et froid. Tout l’inverse d’Hollywood. Mais ils peuvent aussi faire preuve de bravoure et de grandeur d’âme, ils peuvent même aimer… juste des hommes en résumé, plongés dans une époque violente et pleinement conscients d’être au début de quelque chose.
James Lee Burke sur Tête de lecture
Texas Forever
James Lee Burke traduit de l’anglais par Olivier Deparis
Rivages, 2013
ISBN : 978-2-7436-25337 – 237 pages – 20 €
Two For Texas, parution aux Etats-Unis : 1982
Un auteur qui « marche bien » si j’en croit cette traduction d’un roman de 1982… Il faut que je me décide à lire un de ses romans, mais pas forcément celui-ci.
C’est bien qu’on puisse les lire enfin. Heureuse initiative.
Encore un auteur qu’il me faut découvrir.
Oh oui, absolument !
Ah oui, ça m’a l’air très bien. Et l’auteur est inscrit à ma lal mais pas forcément avec ce titre.
C’est le charme Robicheaux j’imagine, qui pousse les lecteurs (lectrices…) à vouloir découvrir Burke avec un autre titre…
J’ai un titre de cet auteur dans ma PAL. Le premier de la série Robicheaux, si je ne m’abuse.
Je crois que le premier c’est La pluie de néon : à lire !
Pas fan de western écrit, je pourrais bien me laisser tenter par ces personnages humains.
Ceux-là sont bien plus réalistes que dans les westerns traditionnels.
Oui, c’est bien celui-là !
Oui, tu as raison c’est Robicheaux que j’aime!
Un James Lee Burke d’avant Dave Robicheaux ! Rafraichissant non ? Parce qu’ensuite il l’a usé Le Dave ! Il doit paraître dans près de 20 bouquins. Là, ça m’a l’air très différent. Intéressant !
Je te fais remarquer que je suis tes conseils : je viens voir ton site plus souvent. J’ai peur que ça change de nouveau 🙂
C’est une saga ce Robicheaux, c’est vrai, et comme tout, ça peut parfois lasser même si c’est généralement bon. Je suis bien contente que tu reviennes, j’espère que tu pêcheras ici quelques idées de lecture.
Très bon roman comme toujours, Burke est grand!
Une ode au Texas, héroïque et brutale.
Bonne continuation.
… et un autre regard sur le Texas, plus historique. Merci pour le com’ et bienvenue.