Froid mortel de Johan Theorin

Froid mortelLes écrivains de polars scandinaves sont aujourd’hui nombreux à être traduits en français. Il semblerait que là-bas, ils se reproduisent à une vitesse phénoménale. Alors pourquoi Johan Theorin ? Parce que c’est aujourd’hui son anniversaire et parce qu’il ne s’agit pas avec ce roman d’un polar, mais d’un suspens psychologique dans l’univers presque clos d’un hôpital psychiatrique. Et ça, ça me plait. A priori. Parce qu’il faut bien dire que j’ai trouvé ce Froid mortel un peu long.

Le lecteur suit Jan Hauser, jeune homme solitaire et renfermé, qui vient de trouver un emploi dans une maternelle. Il travaille auprès de jeunes enfants depuis plus de dix ans et tous ses précédents employeurs n’ont eu qu’à se féliciter de ses services, dit-il au docteur Högsmed lors de l’entretien d’embauche. Un docteur oui, car cette maternelle est un peu particulière : elle jouxte l’hôpital psychiatrique Sainte-Barbe dont elle accueille les enfants des patients. Pour le docteur Högsmed, il est en effet important que les patients aient des contacts réguliers avec leur famille.

Le dossier de Jan n’est pas aussi clair qu’il y parait. Très progressivement, par chapitres intercalés entre ceux qui racontent son quotidien à la maternelle, on apprend que Jan a jadis été à l’origine de la disparition d’un petit garçon dont il avait la responsabilité. On apprend également qu’il s’est fait embaucher car une de ses amies (la seule, s’avère-t-il bientôt) est internée à Sainte-Barbe et qu’il veut la revoir. Il essaie clandestinement, au cours de ses gardes de nuit, de s’introduire dans l’hôpital. Où de dangereux psychopathes sont enfermés.

Certes, la tension est présente. On s’interroge sur Jan car son passé n’est révélé que par bribes. Un tel procédé permet d’attiser la curiosité du lecteur, mais il peut aussi lasser quand il dure trop longtemps. C’est ce qui m’est arrivé. Heureusement, Johan Theorin aborde certains sujets très intéressants relatifs à la folie. Sans en dire trop sur l’intrigue, le personnage de Jan dévoile peu à peu certains traumatismes liés à l’enfance qui expliquent son comportement victimaire. L’auteur en  analyse finement les mécanismes.

Malheureusement l’accélération finale m’a semblé très improbable et a contribué à me laisser une impression en demi-teinte de cet auteur scandinave.

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Froid mortel

Johan Theorin traduit du suédois par Rémi Cassaigne
Albin Michel, 2013
ISBN : 978-2-226-24526-7 – 441 pages – 21.50 €

Sankta Psyko, parution en Suède : 2011.

36 commentaires sur “Froid mortel de Johan Theorin

  1. Je n’ai pas encore lu de polars scandinaves mais le nom de l’auteur ne m’est pas inconnu pour autant, il a l’air d’être à la mode en ce moment. Je ne note pas ce titre, le sujet ne me tente pas trop et ton avis mitigé m’incite à passer mon tour

  2. J’avais lu un autre de ses romans; plutôt aimé malgré un rythme très lent. Je suis en train de lire un polar du Suédois Kjell Eriksson; lu aussi deux de Lackberg et deux d’Indridason, plusieurs de Mankell et un d’un auteur norvégien; et j’ai l’impression que chez eux, l’intrigue « sociale », le contexte, compte plus que l’intrigue policière proprement dite.

  3. Salut, ça fait un bout de temps que je n’ai pas laissé de comm’. Je suis fan de cet auteur et je ne peux que te conseiller ses trois premiers qui sont plaus basés sur l’ambiance que le suspense. Je n’ai pas encore lu celui là mais ça ne saurait tarder ! A bientôt

    1. J’apprécie tes conseils de lectures Pierre, mais là, il va falloir que j’oublie un peu ce premier essai pour retourner vers Theorin. Maintenant que tu as retrouvé le chemin : à bientôt !

  4. Je ne sais plus quel titre j’avais lu de cet auteur et j’avais bien aimé (si ma mémoire me revient ^^, c’était L’écho des morts). Ici, le contexte a l’air assez particulier…je ne sais pas si cela me plairait…

  5. Bon, je l’avais noté en top urgence à l’époque où je l’ai vu sur quelques blogs avec une majorité d’avis très très enthousiastes, mais là ton billet me refroidit un peu (pas mortellement, ouf).

    1. Moi aussi il me semble avoir lu des billets enthousiastes sur ce roman. J’ai choisi celui-là car les autres font partie d’une trilogie, mais en fait, je crois qu’ils peuvent se lire indépendamment.

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