Avant d’aller dormir de S.J. Watson

Avant d'aller dormirChristine se réveille : elle ne sait pas qui elle est, où elle est ni même qui est l’homme couché à côté d’elle dans le lit. Elle ne se reconnait pas dans le miroir : beaucoup trop vieille. Elle a peur. Ainsi débute Avant d’aller dormir le premier roman de S.J. Watson et à moins d’être totalement insomniaque, vous ne pourrez malheureusement pas le lire d’une traite, il vous faudra aller dormir avant de connaître la fin.

Qui dit suspens psychologique (ou thriller) dit roman impossible à résumer tant chaque découverte liée à l’intrigue ne s’offre que progressivement, au moment opportun pour d’abord bien embrouiller le lecteur, puis au final démêler les fils qui vous ont magistralement emberlificoté. Alors oui, on tourne les pages et on a de plus en plus envie de savoir qui du mari ou du docteur est le méchant de l’histoire.

Comme Christine, on ne comprend pas bien les intérêts du docteur Nash dans cette histoire. C’est lui qui lui a demandé d’écrire un journal dans lequel, à l’insu de Ben, son mari, elle écrirait le déroulé de chaque journée. Tous les matins, il lui téléphone pour lui dire qui elle est et où se trouve son cahier. Elle lit donc chaque matin, inscrit sur la première page : « se méfier de Ben », son tendre mari qui lui répète dix fois par jour qu’il l’aime. Puis elle lit tout ce qu’elle a écrit pour savoir qui elle est. Une écrivain ? Une mère ? Une amie ? Ce que dit Ben, ce que dit le docteur Nash, ce qui est écrit… autant de voix dissonantes dans la tête de Christine, c’est-à-dire dans celle du lecteur qui tourne et tourne les pages, croit l’un puis l’autre, se méfie de tous pour être au final tout à fait surpris.

Au-delà du suspens très prenant, tout en ratiocinations et terreurs intimes, Avant d’aller dormir est l’histoire d’une femme qui ne se construit que sur l’écriture : pour savoir qui elle est, Christine doit écrire et puis lire, lire et lire encore. On trouve un tel personnage dans l’excellent roman d’Antoine Bello, Enquête sur la disparition d’Emilie Brunet : comme Christine, Achille Dunot, inspecteur de police, souffre d’amnésie antérograde et doit mener une enquête. Alors lui aussi, il écrit…

Rowan Joffé s’est emparé de ce roman : Nicole Kidman sera Christine, Colin Firth le mari et Mark Strong le docteur Nash. Peut-on deviner qui est le méchant grâce au casting ?

Est-il conseillé d’emmener Avant d’aller dormir en vacances ? Non : lu en deux jours, il est d’un mauvais rapport temps de lecture/gain de place dans la valise. Et puis, sauf si vous partez en Bretagne, vous aurez certainement envie de profiter du beau temps, de la plage… Il paraît que ça se fait quand on part en vacances…

Avant d’aller dormir

S.J. Watson traduit de l’anglais par Sophie Aslanides
Sonatine, 2011
ISBN : 978-2-35584-065-4 – 409 pages – 21 €

Before I go to Sleep, parution en Grande-Bretagne : 2011

59 commentaires sur “Avant d’aller dormir de S.J. Watson

  1. Je l’ai déjà vu sur pas mal de blogs sans avoir été tentée outre mesure… et je crois avoir assez dans ma liste à lire pour ne pas le noter ne plus ! 😉

      1. Je voulais dire roman tu l’avais compris évidemment, c’est pour ça que je n’aime pas commenter depuis mon téléphone, je fais des bourdes. Le soleil est là et je le retiens autant que mes forces me le permettent 🙂

  2. J’ai téléchargé un extrait sur ma kindle et ça m’a l’air plutôt mal écrit …:-/ qu’en dis-tu? Je te souhaite de bonnes vacances !

    1. Eh bien non, je n’ai pas trouvé ça mal écrit. Ce que je demande à un thriller psychologique c’est qu’il me tienne en haleine, et vraiment, ça a très bien marché pour moi.

  3. Déjà lu, et je conseille. Quelques invraisemblances par moment, mais je suis restée scotchée à ce roman et j’ai été surprise à la fin. Et comme je connais le méchant, je ne répondrais pas à ta question qui serait un spoiler 🙂

  4. J’ai globalement été déçue par cette lecture, trop de longueurs et d’invraisemblances à mon goût. Seules les 150 dernières pages m’ont réveillée, mais il était un peu tard.

  5. Je ne lis pas beaucoup de thrillers, pourtant, à chaque fois, je suis tentée et là, tu ne déroges pas à la règle. Si il est à la bibliothèque, lorsque j’aurai éclusé ma PAL de ladite bibliothèque,pourquoi pas.
    Ici, soleil et chaleur, pas de plage, ni de sable, mais forêt rafraîchissante

    1. J’ai vu la bande annonce de l’adaptation il y a peu et il me l’a fallu tout de suite (alors qu’il était tranquillement sur mes étagères depuis la sortie en grand format…).

  6. Bonjour Sandrine, j’hésite à le lire car une de mes amies n’a pas trop aimé. Il y a du pour et du contre. Peut-être irais-je voir le film? Bonne fin d’après-midi.

    1. C’est une machination, alors il y a peut-être des choses qui semblent incroyables (autour du fils ?), mais moi j’ai marché et rien ne m’a ennuyée du tout. Il faut dire que j’aime assez le jus de cerveau, tous ces personnages qui se prennent la tête et ruminent tant et plus, ça me plait…

  7. Je me disais « tiens, je vais l’emmener en vacances ». Et puis ton dernier paragraphe tombe comme un couperet. Ou alors je le laisserai à ma mère pour faire de la place au retour 😉

  8. Ton billet est tentant mais je viens de finir « Souviens-toi de demain » qui part sur une intrigue presque identique (pas top en passant). A voir, peut-être pour plus tard.

    1. Moi aussi, la bande annonce me donne très envie. Mais je crois que le journal a été remplacé par une caméra : elle se film pour se souvenir. Pour moi, ça perd une partie de sa force… mais on verra bien…

  9. Hello Sandrine, je viens de lire ta chronique et sa conclusion m’a beaucoup amusé. Je me suis dit : si le lecteur était notre héroïne, la lecture de ce roman lui prendrait bien plus qu’un été. ;O)

    1. Oui. Si on est un peu tatillon, c’est évidemment une incohérence du roman : même si, comme elle le précise, elle ne lit pas tout chaque jour, son journal s’allonge et il est évident qu’elle ne peut pas vivre tout ce qu’elle vit après avoir passé le temps nécessaire à la lecture de son journal. Mais bon, le suspens m’a tellement prise par ailleurs que je veux bien suspendre mon incrédulité…

  10. Je suis étonnée par les commentaires mitigés ! Moi aussi j’ai adoré ce livre ! Moi aussi je l’ai lu en deux jours tant il m’a tenue en haleine ! Je l’ai proposé en lecture commune pour mon club de lecture. Nous verrons ce que les autres en auront pensé. A suivre…
    Toujours dans le cadre de mon club, nous avions lu « La femme d’un homme » que, au contraire, je n’avais pas du tout aimé. Je l’avais trouvé bourré de clichés.

    1. Ah, je savais bien qu’il y avait quelques lecteurs et lectrices qui avaient apprécié ce roman. Et je te conseille donc très vivement celui de Bello : un vrai bijou !

  11. J’ai adoré le lire, oui, très addictif, même si je me rends compte que je ne me souviens plus de l’issue de l’histoire ! 😮 Ce qui m’a marquée est en fait surtout cette femme qui se construit grâce à l’écriture. Comme quoi …

    1. Je suis comme toi : je ne me souviens jamais des fins de policiers/thrillers. Alors si je veux vraiment m’en soutenir, je mets un papier dans le livre où j’ai écrit l’intrigue. Gare à celui qui tombe dessus avant lecture 🙂

    1. J’aime aussi, dans la mesure du possible, lire d’un trait ces romans à l’intrigue si retorse. Je ne sais pa comment les auteurs écrivent de genre de romans, mais c’est vrai qu’ils coulent tout seuls alors que ce doit être très complexe à monter…

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