Goutez ce Voltaire-là, mais goutez-le-moi, vous en redemanderez ! Pour ma part, deux dans la même année, c’est quasi de la goinfrerie, mais pas du lourd, loin de là. Voltaire par contre, qui œuvre donc ici entre crimes et condiments décide de manger moins lourd, moins gras, bref un tout petit peu plus sain. Mais trouver « l’apôtre de la révolution culinaire » n’est pas une mince affaire, surtout quand on en veut à votre vie.
Voilà notre philosophe « sollicité » pour une enquête : la princesse de Lixen a perdu ses boucles d’oreilles, c’est fâcheux, voudrait-il bien les retrouver ? Et quand c’est le lieutenant général de police qui le demande, comment refuser… surtout quand ledit lieutenant est susceptible de vous embastiller, ce qui ferait la joie du gouverneur de la Bastille qui s’ennuie en sa forteresse, mais pas celle du philosophe qui voudrait pourtant bien voir publier ses Lettres philosophiques.
Au prix de sa vie, l’enquêteur en rubans retrouvera les boucles d’oreilles, mais pas sa tranquillité d’esprit. C’est que le duc de Richelieu a décidé de partir à la guerre, histoire de s’occuper, et que Voltaire se trouve être son très prévenant créancier qui ne veut pas voir mourir sans héritier son débiteur. Il décide donc de lui trouver une femme, ce qui ne va pas être simple car le duc n’a pas bonne réputation auprès des familles assez titrées pour pouvoir prétendre à une alliance. Voltaire entremetteuse, il fallait oser.
Encore une fois, Frédéric Lenormand fait merveille en dépoussiérant le lumineux philosophe. Toujours râleur, chipoteur, agonisant, mais tellement spirituel. Toujours le dernier bon mot et le sens de la répartie. La verve de Lenormand ne tarit pas : Crimes et condiments se lit le sourire aux lèvres, car il n’en fait jamais trop. Tout est d’esprit et de légèreté, à l’inverse des fameux repas auxquels Voltaire et ses commensaux étaient conviés. Et cet humour-là est un régal.
Lixen faisait élever ces volailles dans le fond de son jardin, dans un abri conçu pour eux, où ils disposaient jusqu’à leur jour ultime d’un confort à faire pâlir d’envie les miséreux qui gelaient sur pied dans les rues parce que personne ne voulait les manger.
Même si l’enquête s’éparpille jusqu’à disparaître, c’est toujours un plaisir de suivre le philosophe dans ses aventures : Voltaire cherche un cuisinier, Voltaire adopte un chien, Voltaire adopte un mendiant, Voltaire échappe à ses poursuivants…etc. Le philosophe pantouflard se fait aventurier mais aussi marchand de sucre en bonnet péruvien et marieuse. Tout ça dans un même roman : profitez-en !
Frédéric Lenormand sur Tête de lecture
Crimes et condiments
Frédéric Lenormand
Lattès, 2014
ISBN : 978-2-7096-4596-6 – 336 pages – 17 €
C’est une série qui me tentait déjà mais après lecture de ton billet, je me demande bien pourquoi je ne l’ai pas déjà commencé !
Ah mais moi aussi je me le demande bien : c’est une série qui n’a que des atouts ! 🙂
Je suis rétive aux policiers, aux romans historiques, et aux séries (sauf les séries TV) et pourtant tu as réussi à me tenter.
Ravie que mon enthousiasme parvienne à vaincre toutes ces réticences. Ce qui est primordial ici, c’est la langue : Frédéric Lenormand est un tel artiste qu’il ne pourra que t’enchanter malgré tout.
Ah, notre cher Voltaire 🙂
Je te souhaite un très bon Noël et de très belles fêtes de fin d’année 🙂
C’est vrai qu’il nous devient plus proche ce Voltaire : on dirait qu’on le fréquente dans cette série !
Je te souhaite aussi de bonnes fêtes et plein de bonnes choses pour l’année qui vient.
Même si ça fait envie, mon prochain roman historique sera D, ta précédente lecture 😉
Beaucoup moins drôle mais excellent !
Ho là, cette série a ses fidèles, yv et Cathe déjà je crois, te voilà aussi fan!
J’en parlais avec ma librairie hier qui me disait que c’était une série qui marchait bien. Et c’est tant mieux parce que je ne lui trouve que des qualités.
Je n’ai jamais lu cet écrivain, voilà un billet qui me convainc de réparer cette erreur. Je note les références. Merci !
Quand on est un amoureux de la belle langue, on ne peut pas être déçu par cette série. Les intrigues policières ne sont pas ébouriffantes, mais ce n’est pas là le principal intérêt.
Voltaire est donc mis à toutes les sauces ? D’accord, je sors…..
Bien vu ! 😀
je ne connais pas non plus cette série, mais je crois qu’elle pourrait me plaire!
Je fais donc bien d’en parler à nouveau, je serais ravie de la faire découvrir au plus grand nombre…
Hon je ne connais pas mais je note.
Pssst: de bien belles fêtes gentille dame.
De même, et j’espère que ce Voltaire te plaira.
Encore un auteur que j’ai noté, mais pas encore consommé !!
N’hésite pas à succomber, il est délicieux !
Pour celui-ci on est moins dans une enquête que dans un roman quasi classique, mais on ne boude pas son plaisir, la série est vraiment très bien.
Oui, j’espère qu’il maintiendra le rythme et le ton s’il y a d’autres volumes.
Je n’avais pas bien remarqué le premier billet… du coup, merci de celui-ci! Bien noté!
Tout à fait le genre de roman qui pourrait te séduire, pour peu que tu aies envie de jeter un oeil différent sur l’histoire littéraire française…
J’ai Le diable s’habille en Voltaire quelque part… je pense que je vais le sortir de la pile, quand j’aurai fini le roman en cours, que j’aime mais qui ne se lit pas si facilement que ça!
Tu attises sérieusement ma curiosité !
J’en suis ravie car tu ne pourras qu’être séduite par cette série !
aimant particulièrement les romans policiers et historiques cette lecture me tente bien.
Il n’y a pas vraiment d’intrigue policière à proprement parler, encore moins que dans le précédent tome que j’ai lu : Voltaire doit chercher une paire de boucles d’oreilles, et voilà… Ce qui est surtout intéressant, c’est lui !