Les cow-boys, ça n’est plus vraiment ça. Plus de bisons, plus guère d’Indiens, ces as de la gâchette en sont réduits à jouer leur propre rôle dans le spectacle itinérant de Buffalo Bill. Le grand Wyatt Earp boit trop, bat sa femme et peine à l’honorer. Comme Doc Holliday, c’est à peine s’il parvient encore à dégainer. Il faudrait cesser d’arpenter l’Ouest, trouver un coin où s’installer… mais ne serait-ce pas signer ainsi la véritable fin de la grande aventure sauvage ?
Warren Earp trimballe partout son enseigne : où installer son saloon des derniers mots doux ? Long Grass, Denver, Mobetie, Tombstone : autant de villes et autant de parties dans ce roman itinérant qui salue le crépuscule des héros. On ira jusque OK Corral, mais sans grand brio. Sous la plume de Larry McMurtry, ce sont plutôt les femmes qui mènent la danse, jurent comme des charretiers, deviennent journalistes.
L’auteur de Lonesome Dove signe un roman de fin d’un monde, sorte d’envers du décor hollywoodien qu’on ne connait que trop bien. Les Earp, les McLaury, les Clayton tiennent à peine debout, errant dans un Ouest qu’ils ont contribué à domestiquer et qui n’a plus besoin d’eux. Tout à fait le genre de western dépouillé de ses idéaux qu’on se plaît à lire aujourd’hui.
Je suis moins convaincue par la narration faite de très courts chapitres. Certains content un épisode ou une conversation mais le tout peine à faire un roman. Si on saisit le désœuvrement et la désillusion des personnages, ceux-ci ne sont appréhendés qu’en surface, comme au cinéma. Mais d’un roman j’attends plus que d’un scénario et Le Saloon des derniers mots doux n’a malheureusement pas la force d’évocation qui me plait dans le roman western. Je lui préfère de très loin l’humour et la finesse d’un Trevanian dans Incident à Twenty-Mile chez le même éditeur, par exemple.
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Le saloon des derniers mots doux
Larry McMurtry traduit de l’anglais par Laura Derajinski
Gallmeister (Nature Writing), 2015
ISBN : 978-2-35178-099-2 – 211 pages – 22,20 €
The Last Kind Words Saloon, parution aux États-Unis : 2014
Oui, j’ai été capable d’abandonner;.. Mais je veux lire un autre, avant Lonesome Dove, qui vient de paraitre!
Si ça n’avait été l’anniversaire, j’aurais été capable d’abandonner aussi… me voilà bien déçue car c’est le premier livre que je lis (que je choisis donc) après mon marathon des festivals… d’autant plus que le suivant ne m’a pas plu non plus et que je peine à terminer celui en cours : j’ai la malchance là !!
Je note le Trevanian ! je n’avais pas été enthousiasmée par celui ci !
Il faut que je me lise d’autres Trevanian, il y en a pas mal maintenant et pas que des westerns.
j’ai beaucoup aimé mais je trouve que le roman reflète simplement l’âge de son auteur ! Bon je suis TOTALEMENT FAN de LONESOME DOVE !! écrit dans les années 70 et récipiendaire du Prix Pulitzer, les deux tomes de Lonesome Dove sont un classique à lire ! avant celui-ci qui sonne plutôt le glas de toute une époque !
Je n’avais pas le temps de me lancer dans la lecture intégrale de Lonesome Dove que je n’ai pas encore lu en entier. Mais ça viendra car tous les lecteurs sont comme toi très enthousiastes.
Comme quoi,moi j’ai adoré,vraiment le genre de bouquin que j’ai envie de partager avec des amis.Mais je n’ai pas encore lu LONESOME DOVE.
Ah oui ?! Moi qui suis souvent que la même longueur d’ondes que toi, là vraiment, j’ai du mal. Je l’ai trouvé poussif ce roman, vraiment dispensable… et j’en suis la première désolée, je m’attendais à un bon moment de lecture.
oui c’est pour cela que je suis très surpris…à noter que vient de sortir « la marche du mort » Lonesome dove :les origines.Je vais donc commencer l’histoire des deux compères par celui-là.
Entre ton avis et celui de Keisha, ça calme… Dommage, le titre était prometteur !
Oui : drôle de nom pour un saloon !
Pour découvrir cet auteur il faut lire Lonesome Dove son chef d’oeuvre 🙂
Commencé mais pas fini. Je le lirai un jour en entier, avec tous ces autres pavés que j’ai injustement abandonnés 😉