Il y a des femmes qui disparaissent, des femmes qui meurent aujourd’hui aux États-Unis sans que personne ne s’en préoccupe. Clete Purcell lui ne peut les oublier et pousse son ami Dave Robicheaux, désormais au service du shérif de New Iberia à enquêter. Le voilà parti à la recherche de témoins jusqu’au Mississippi, mais c’est sous son propre toit que la vermine misogyne va s’insinuer.
C’est qu’Alafair semble vraiment attachée à son nouveau petit ami, Kermit Abelard (mais où James Lee Burke a-t-il été chercher ce nom !!). Fils de bonne famille, au moins en apparence, riche, influent, séduisant. Il suffit de quelques minutes pour qu’il déplaise à Robicheaux, père protecteur qui a du temps à consacrer à sa famille depuis qu’il n’est plus au NOPD. Alafair n’en demandait pas tant…
Autour du jeune couple gravitent des gens qui ne plaisent décidément pas à papa : ce Robert Weingart recyclé en écrivain à succès a un casier long comme le bras et Herman Stanga est un mac et un dealer de la pire espèce. Mais voilà que ce dernier est assassiné et que le premier suspect est Clete Purcell en personne. Il faut dire que devenu privé à la petite semaine, il boit plus que de raison et fait preuve d’une terrible violence. Rien ni personne ne semble pouvoir le contrôler, en dehors de son vieil ami et ex-collègue Dave Robicheaux, lui-même souvent hors des clous mais désormais sobre (il carbure au Dr Pepper).
Ça fait des dizaines d’années que Clete et toi pissez sur les procédures légales, que vous vous torchez le cul avec les formulaires de justice. Tous les deux, vous agissez comme si le monde était un immense OK Corral.
On ne lira pas L’arc-en-ciel de verre pour son rythme trépidant et ses rebondissements à toutes les pages : l’enquête s’écrit au fil des cuites, des échanges et rencontres et passe quasi au second plan. Il s’agit bien plus de sonder des personnages dont la faiblesse et l’humanité nous touchent à chaque page. Ces hommes en apparence si forts sont hantés par un passé de violence qui les rend asociaux. Purcell est en rage et douloureux, sa constance à se détruire est un crève-coeur. Car on le connaît, il est comme un ami et on souffre pour lui. Si un jour je passe non loin du bayou Teche, j’irai le voir…
On sait aussi quelle place tient la Louisiane dans les romans de James Lee Burke. Elle est là, malheureuse, comme une vieille femme trop exploitée, fatiguée. De sa gloire passée il ne reste rien et les anciens maîtres sont devenus de riches exploitants et exploiteurs qui ne connaissent ni morale, ni entraves. Ces nantis sont vraiment pourris, un chouïa trop même, mais on y croit.
James Lee Burke sur Tête de lecture
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L’arc-en-ciel de verre
James Lee Burke traduit de l’anglais par Christophe Mercier
Rivages (Thriller), 2013
ISBN : 978-2-7436-2520-7 – 445 pages – 22 €
The Glass Rainbow, parution aux États-Unis : 2010
Pas autre chose à dire, sinon que oui, Dave Robicheaux est un ami, on aime, et puis voilà
C’est Purcell que j’aurais bien pris dans mes bras pour le coup, cette grande baraque bien branlante… j’ai du mal avec les alcooliques, y compris en littérature, mais lui, quel crève-coeur !
comme toi pour les alcooliques, mais lui, eh ben comme toi…
Jamais lu James Lee Burke… Mais je lis rarement ce genre…
On est dans le roman noir très noir, c’est vrai qu’il faut aimer le genre. Cependant avec James Lee Burke, on a de vrais morceaux d’humanité dedans et ça fait toute la différence …
Il fut un de mes auteurs préférés. Je me suis, un peu, lassé de sa noirceur,mais j’y reviens de temps en temps.
Le Papou
J’ai pu lire ici et là que parfois aujourd’hui, il se répète. Comme je ne l’ai pas beaucoup lu, ça ne risque pas d’être mon cas…
J’adore, je suis dans ‘créole belle » (en retard pour ton rendez vous, désolée) et comme toujours, je suis sous le charme !
Il se place après celui-là je crois : je me demande bien comment Robicheaux et Purcell vont se remettre de ce qu’ils vivent à la fin…
je suis une lectrice compulsive de l’auteur, j’ai tous ses romans et ils ont fait le tour de la famille
j’attends avec impatience son nouveau roman en janvier
Il faut que tu le chroniques plus !
Un vrai dépaysement en Nouvelle-Orléans.
J’y voyage un peu grâce à lui…
Une belle façon de lui rendre hommage en ce jour d’anniversaire, j’avais eu un avis mitigé sur Dans la brume électrique, à cause me semble-t-il de sa lenteur donc je ne sais pas si je me lancerai dans celui-ci.
C’est toujours assez lent ces Robicheaux, on est beaucoup dans le tourment psychologique, la chronique/critique sociale, les relations entre les protagonistes. C’est particulier, il faut avoir envie de les retrouver…