Alan Macklin, dit Mack, est détective privé à Los Angeles. Un détective comme tant d’autres, looser solitaire et fauché, qui se voit offrir une belle somme pour un boulot qu’il n’aime pas : découvrir le passé d’une femme. C’est le riche Frederic Summers qui l’engage pour fouiller dans l’histoire de Sylvia, la belle et mystérieuse jeune femme qu’il doit épouser. Mais Mack n’a pas le droit de la rencontrer, il n’a qu’une photo et un recueil de poésie récemment publié par la jeune femme.
De témoin en témoin, Mack remonte la piste et l’histoire de Sylvia, depuis une enfance miséreuse et violente à Pittsburg jusqu’à sa belle maison de Los Angeles. Il écoute les gens qui ont croisé sa route et qui tous ont été fascinés par Sylvia. Lui se prend de même d’admiration pour cette enfant, cette adolescente puis cette femme qui a vécu le pire. Il tombe peu à peu amoureux de cette inconnue qui se dessine dans chaque portrait qu’on lui fait.
La belle Sylvia que doit épouser Summers revient de loin. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale et dans les années 50 aux États-Unis, que doit faire une femme qui n’a rien pour survivre et garder son intégrité, pour toucher le fond sans déchoir ? Le fort caractère de Sylvia séduit d’autant plus qu’il n’y a pas de misérabilisme dans cette misère. Howard Fast n’apitoie pas, au contraire, la volonté de cette femme force l’admiration. La technique du portrait par autrui fait d’elle un personnage multiple qu’on ne saisit pas toujours bien, qui garde ses zones d’ombres.
Je poursuivais une ombre sur une piste fantôme.
Le lecteur part donc à la recherche de Sylvia, mais il découvre également Macklin, narrateur du roman. S’il ressemble à beaucoup de ses collègues du roman noir, il se distingue par son diplôme d’histoire ancienne qui lui permet un regard plus distancié sur le monde et des références originales. Il est moins cynique que d’autres mais cependant souvent critique sur la société qui l’entoure, celle du capitalisme triomphant. Le personnage de Sylvia est bien là pour montrer le revers de la médaille, cette misère qui côtoie l’opulence.
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Sylvia
Howard Fast traduit de l’anglais par Lucile du Veyrier
Rivages (Rivages/Noir n°85), 2007
ISBN : 978-2-86930-322-5 – 295 pages – 8,40 €
Sylvia, première parution : 1960
Tu l’as classé dans à lire, et pourtant, tu n’as pas l’air plus convaincue que cela, ou je me trompe ?
Si, je le suis, c’est une belle lecture, originale de surcroit car le roman commence comme un classique roman noir avec détective privé mais se développe tout à fait inattendue.
Lu quand j’étais ado, j’en garde un souvenir fort !
Je crois que je m’en souviendrai aussi.
un résumé intéressant mais qui manque de conviction pour que je m’y mette.
Je suis bien désolée de n’avoir pas su transmettre mon plaisir de lecture…
Je ne te sens pas non plus hyper convaincue.
Comme Alex, je ne te sens pas très convaincue. Il est parfois si difficile de rendre compte d’une lecture qui nous a plu.