Premier volume des aventures de sœur Fidelma, L’absolution par le meurtre propulse le lecteur en l’an de grâce 664, en l’abbaye de Streoneshalh où doit avoir lieu un synode décisif. En effet, de véhémentes querelles agitaient alors la chrétienté qui voyait s’affronter les partisans de l’Église de Colomba et celle de Rome. Alors que les disciples de Pierre voyaient leur puissance s’étendre à tout l’Occident, restaient quelques Saxons et Irlandais pour suivre les préceptes issus de la sainte île d’Iona. Les sujets de controverse étaient nombreux, mais trois focalisaient particulièrement les débats : la date de Pâques, le célibat des moines et moniales, la tonsure des moines.
Oswy, roi de Northumbrie organise donc un synode à l’issue duquel il décidera si son royaume doit continuer à suivre la règle de Colomba. Sœur Fidelma de l’abbaye irlandaise de Kildare, y est requise en tant qu’anruth, c’est-à-dire avocate, car la belle et jeune femme est une tête bien pleine ayant étudié et parlant couramment le grec, le latin, et l’hébreu, en plus de l’irlandais bien sûr.
Mais les débats n’ont pas encore commencé que l’abbesse Etain de Kildare qui devait les ouvrir est retrouvée la gorge tranchée. Fidelma est chargée de l’enquête par le roi Oswy qui lui adjoint un jeune et séduisant moine proromain pour garantir l’impartialité de l’enquête. La victime étant avant tout sa consœur et amie, Fidelma ne ménage pas sa peine pour retrouver son assassin. D’autres morts ensanglantent cependant l’abbaye de Streoneshalh…
J’ai lu ça et là quelques avis enthousiastes sur cette série de romans policiers historiques et me suis donc dirigée, confiante, vers ce premier opus. Autant dire tout de suite que j’ai été un peu déçue. Pas par l’aspect historique, qui me semble très solidement documenté. Le sujet lui-même, l’histoire de l’Eglise, m’intéresse également. C’est plutôt l’aspect policier qui m’a semblé d’une grande simplicité, avec des scènes convenues et une intrigue tellement simpliste que même moi, j’avais trouvé qui était le coupable alors que ce n’est pas le genre d’exercice auquel je me livre, me laissant généralement guider par l’intrigue. Sœur Fidelma a certes son charme de jeune rousse Irlandaise libre et intelligente, mais les autres personnages manquent d’épaisseur pour emporter mon adhésion.
Pour conclure, je dirai que l’intrigue policière n’est pas à la hauteur de l’érudition de l’auteur qui parvient à rendre vivants un passé si lointain et des querelles (de clocher…) qui nous semblent aujourd’hui si futiles.
L’absolution par le meurtre
Peter Tremayne traduit de l’anglais par Cécile Leclère
10/18 (Grands détectives n°3630), 2004
ISBN : 2-264-03352-5 – 284 pages – 7,40 €
Absolution by Murder, parution en Grande-Bretagne : 1994