Deux Victoriens dans un même livre, en ces temps de lectures peu enthousiastes de l’un et de l’autre, ça vaut bien la peine de se pencher sur ce roman policier, aussi londonien que suisse, quel mélange !
Le jeune Walter Wilding est négociant en vin à Londres. Il a repris une entreprise fructueuse, entend s’associer et donner à Wilding & Cie un petit air de famille. C’est que pendant les premières douze années de sa vie qu’il a passées à l’Hospice des Enfants trouvés, Walter Wilding a manqué des liens familiaux qui lui sont chers désormais puisque sa mère est un jour enfin venue le chercher. C’est en plus grâce à elle qu’il a pu se lancer dans le négoce. Mais voilà qu’un jour, alors qu’il cherche à embaucher une femme de charge, une certaine Mrs Goldstraw lui apprend qu’il y a eu méprise à l’hospice, où elle a elle-même travaillé, et qu’il n’est pas le fils de cette femme dont elle contemple le portrait et qui est désormais décédée.
Walter Wilding n’aura dès lors de cesse de retrouver l’homme dont il a bien involontairement usurpé la place afin de lui restituer tous ses biens. Cette révélation et cette quête vont ruiner sa santé, et c’est à son jeune associé, George Vendale que la tâche de la recherche va incomber, tout aussi fortuitement. Il est lui-même pris dans une histoire de fausse vente de vins suisses qui touche de près les intérêts de la jeune fille qu’il aime.
Une lecture en forme de tentative de réconciliation après l’abandon des Grandes espérances et l’impression mitigée que je garde du Secret. Encore une fois, on ne peut pas dire que le suspense policier soit prenant. En vérité, dès l’exposition des tenants et aboutissants du drame de Walter Wilding, il est très aisé de comprendre qui est qui, car le lecteur a d’emblée sous les yeux tous les personnages. Ceci étant, certains coups du sort sont bienvenus pour faire repartir l’action et la scène de trekking dans les montagnes suisses est réussie. Certaines scènes tiennent pourtant de ce que nous appellerions chez nous le théâtre de boulevard avec ses pleurs, ses révélations et ses déclarations sur l’honneur sur un ton souvent grandiloquent. Qu’est-ce qui faisait alors frissonner les lecteurs ?
Publié à l’occasion de la Noël 1867, cette histoire a tous les défauts d’une histoire publiée à l’occasion de la Noël 1867 : des gentils attendrissants poursuivis par l’adversité, des méchants qui triomphent longtemps et finissent par payer, des jeunes filles adorables et des jeunes hommes honnêtes et courageux. Ce livre a pourtant fait l’objet de plusieurs rééditions, la prochaine aux éditions du Masque le mois prochain, lui valant un changement de titre, ce sera L’Abîme. Je me demande quand même ce qu’il resterait de ce livre s’il n’avait pas été écrit par Charles Dickens et William Wilkie Collins… probablement pas grand-chose. Et je me demande aussi si je n’aurais pas la poisse avec ces deux compères…
Charles Dickens et William Wilkie Collins sur Tête de lecture
Voie sans issue
Charles Dickens et William Wilkie Collins traduits de l’anglais par Mme Judith et Marie-Louise Ripamonti
10/18 (Grands détectives n°3297), 2001
ISBN : 978-2-264-03326-6 – 188 pages
No Thoroughfare, parution en Grande-Bretagne (en revue) : 1867
La couverture est belle, les auteurs prestigieux mais l’histoire t’a semblé banale! Je ne lirai donc sans doute pas ce livre!
La réedition proposée par BOB m’a échappé ! Bon, il est urgent que je fasse connaissance avec ce Wilkie ( j’avais compris pour Dickens, mais pas pour Collins : tu n’accroches pas, c’est ça ? ).
Disons que pour Wilkie Collins, qu’on surnomme le maître du roman policier, je dois dire que le côté policier pour ce livre comme pour Le secret est quasi inexistant pour le lecteur vu qu’il comprend tout dès les première page… c’est surtout ça le problème…
je l’ai lu aussi et je m’attendais à mieux de la part des ces deux auteurs. peut etre que j’en attendais un peu trop.cela dit dans son ensemble le livre ne m’a pas déplu.
Oui, je crois qu’avec ces deux noms réunis, on s’attend à quelque chose de grandiose, et ce n’est pas le cas.
Ys, suis nos conseils : Bleak house. Point barre.
Hors sujet : livre arrivé. Merci!
Oui oui oui ! Je l’ai noté, je l’ai dans ma PAL, il suffit de trouver le bon moment pour m’envoyer 800 pages de Dickens en anglais !
Je vais d’abord lire « La dame en blanc » pour voir si la déception que j’avais rencontré avec « L’hôtel hanté » de Collins était une erreur de parcours.
Mon prochain Wilkie Collins est Pierre de lune, on verra bien.
Hum… j’ai toujours dit que ce livre était décevant, ce n’est pas faute de vous avoir prévenus !!!!!!!
Je le répète encore et encore… Il faut lire « Pierre de lune », « Mari et femme », « Sans nom », « Une belle canaille »…. bref y’en a des TRES bien, mais vous êtes têtus ! 😉
Mais si on t’écoute Cryssilda ! Pierre de lune est prévu en lecture commune pour le 21 avril, ça va être un bonheur, je le sens !
Et moi qui ne suis pas vraiment tentée par ces auteurs, ton billet ne va pas me forcer la main ! 😀
Cela dit, on peut monter un groupe, déjà. 😛
Essaie De pierre et de cendre, c’est beaucoup mieux côté ambiance victorienne.
Tiens, c’est bien dommage ! M’enfin, je n’ai jamais aimé Dickens. Je n’ai pas encore tenté le coup avec Collins, c’est prévu pour bientôt !
J’espère que tu suis les conseils de Cryssilda, le meilleur moyen pour ne pas être déçue !
Je ne me suis toujours pas plongée dans du Dickens ou du Collins mais apparemment les deux ensemble, ce n’est pas la meilleure option. Bon je note les conseils de Keisha et de Cryssilda et on verra…
Tu as raison, fais leur confiance, moi, je me disperse…
Voilà un livre qui pourrait entrer dans ma liste de livres à lire pour le challenge English Classics. L’histoire me plaît. Je n’ai jamais lu un livre de Dickens. C’est peut-être un bon début, plutôt que de commencer par les bouquins plus en vue de cet auteur…
Pour avoir les meilleurs conseils dickensiens, il faut suivre ceux de Cuné et Keisha ou aller faire un tour sur leurs blogs.
J’attends la nouvelle édition grâce à BOB. Je repasserai quand je l’aurai lue 😉
Je dis comme Keisha! Bleak house! Et prévois deux semaines!!!!
Avec mon anglais, c’est deux mois !!!
Ces auteurs me tentent beaucoup mais je ne les ai pas encore lu. Je ne commencerai pas par celui-ci alors 😉
Non, peut-être pas… mais il va y avoir beaucoup de propositions cette année sur la blogosphère grâce aux challenge. Et pour Wilkie Collins, ne fais pas comme moi, suis les conseils de Cryssilda !
Bon et bien je verrais bien une fois lu 🙂
J’espère qu’il te plaira plus qu’à moi…
Je vais alors éviter ce titre de Dickens !
Pour l’instant, j’ai plutôt suivi les conseils de Keisha : après le Chant de Noël, j’ai enchaîné avec David Copperfield. Un bonheur !!! Je vais continuer la liste de titres qu’elle nous avait communiqués ! 🙂
Tu as bien raison de suivre ses conseils avisés, je ferai pareil désormais.
Pardon mais ton impression de lecture combinée au nouveau titre que prendra ce livre, ça m’a fait rire ^^
Pas d' »Abîme » pour moi je pense!
Je ne sais pas si ce nouveau titre est bien choisi, effectivement…
Je dois lire prochainement l’Abime grace au partenariat Blog-o-book, on verra bien… Je ne sais pas si c’est un signe mais je tarde à recevoir mon exemplaire 😉
J’espère quand même que certains s’enthousiasmeront pour ce livre, s’il est tant réédité, c’est qu’il doit plaire !
Je dois recevoir cette « Voix sans issue » par BOB… au moins n’est-ce pas un pavé de 700 pages, cela me permettra d’approfondir ma connaissance de la littérature victorienne en douceur ! 😉
Ah non, je me suis embrouillée… C’est « L’abîme » que je vais recevoir. Je ne savais pas que ces auteurs avaient eu plusieurs collaborations ! Bon, 180 pages aussi, ça va ! 🙂
Voie sans issue = L’Abîme, c’est le même livre qui change de titre, je ne sais pas pourquoi…
Heu…Kathel, il s’agit du même livre 😉
Plus qu’embrouillée, alors, je suis ! 😉 A ma décharge, je n’avais pas lu le billet en entier, pensant tout d’abord, avec raison finalement, que c’était ce livre que j’allais recevoir… Bref, je tiens beaucoup de place pour ne rien dire !
J’avais bien aimé « la dame en blanc » notamment sa construction sous forme de témoignages successifs mais un victorien de temps en temps me suffit amplement. Il y a tant à lire. J’ai prévu en de relire un Dickens en 2010.
Quel Dickens as-tu choisi ? Tu lis en anglais ou en français ?
Pour ma part, je ne suis pas attirée par les collaborations entre auteurs. J’ai tendance à penser (de manière tout à fait injustifiée je sais) que leurs talents risquent de s’annuler plutôt que de se sublimer…
Je crois que c’est un peu le cas ici. Il arrive parfois qu’on trouve de bonnes collaborations, mais je pense que le travail d’écrivain est plutôt solitaire et que quand ils se mettent à deux, c’est plus par jeu et non pas pour tirer le meilleur d’eux-mêmes… mais c’est certainement un a priori aussi…
Je l’ai dans ma pal depuis octobre dernier mais pas encore lu 😉
Octobre , c’est tout ? Tu es toute pardonnée 🙂
je ne connais que très peu Dickens et pas du tout Collins… mais si l’envie me prend d’en faire la découverte, je note qu’il ne vaut mieux pas commencer avec ce titre 😉
Tu as tout compris : suis les conseils indiqués dans ces commentaires, tu ne seras pas déçue !
J’ai toujours autant de mal avec Dickens aussi.
Fais comme moi, essaie encore !
Vu ton avis, j’hésite un peu…
Lis Les âmes grises 😉
Comment ça, il est permis de ne pas aimer Dickens sur la blogosphère?? 😉 Pas encore lu pour moi, mais bon, celui-ci à l’air d’être passable!!
Passable oui, tu peux donc passer !
Ouh là, là, je ne te sens pas du tout enthousiaste là : ma PAL te remercie… 😉
Eh oui, ça arrive parfois, je ne suis pas aussi enthousiaste que j’aurais aimé l’être…
Cryssilda nous avait prévénu mais je crois que je le lirai quand même tant j’aime Wilkie et Charlie! J’espère que « Pierre de lune » te réconciliera avec Wilkie!
Oui, j’espère aussi ! C’est pour le mois d’avril alors s’il me plait, j’aurai même le temps d’en lire d’autres pour le challenge.
Et bien finalement il est lu.. le billet viendra mais je te rejoins tout à fait dans l’expression théâtre de boulevard. J’ai bien souvent eu l’impression d’assistée à une pièce de théâtre, généralement médiocre. J’ai pourtant apprécié l’ensemble grâce à une écriture convenable et un ton qui me sort de la littérature jeunesse actuelle… que j’adore mais dont l’écriture manque parfois de relief!
On peut certainement dire que c’est pas mal, ce qui ne fait quand même pas grand-chose pour deux noms tels que ceux-là…