Silas Marner est tisserand. Il vivait une vie exemplaire comme membre de l’Église de la Cour de la Lanterne. Mais son ami William Dane le trahit, le faisant accuser d’un meurtre qu’il a lui-même commis : il doit quitter son village.
Il part et s’installe à Raveloe où il vit seul, amassant l’argent, y prenant goût petit à petit, jusqu’à compter chaque soir ses guinées. Le notable du coin, le squire Cass, a deux fils : Godfrey l’aîné et Dunsey, un bon à rien qui dépense plus qu’il ne peut et fait chanter son frère. Car Godfrey a un secret : il est marié à une paysanne ivrognesse et droguée à l’opium. Il ne veut bien sûr rien dévoiler de cet infâme mariage qu’il regrette, mais ne peut cependant pas combler les espoirs de son père en se mariant à miss Nancy Lammeter. Dans sa lâcheté, il remet toujours à plus tard le moment de tout avouer à son père et de sceller son destin.
Un soir, alors qu’il vient de tuer le cheval de son frère qu’il devait vendre pour rembourser une dette, Dunsey entre chez Silas Marner et lui vole tout son argent, puis disparait. Quelques temps plus tard, le vieux tisserand trouve au pied de son foyer un bébé, la petite fille de Godfrey dont la mère vient de mourir dans son jardin alors qu’elle venait demander justice au père indigne.
On pourra trouver à Silas Marner le charme un peu désuet des romans anglais du XIXe siècle, mais pour ma part, je ne lui ai pas trouvé beaucoup de charme. Les personnages sont tous assez ternes, l’intrigue plutôt ténue durant la première partie (deux cent trente pages, quand même) et la fin terriblement morale. Et pas un brin d’humour pour alléger ce triste tableau. Bien sûr, la peinture de l’Angleterre rurale est certainement très réaliste et certains aspects psychologiques sont touchants (en particulier l’amour de Silas pour l’enfant qu’il en vient à considérer comme sa fille), mais c’est trop peu à mes yeux pour en faire une lecture mémorable et marquante. Je crois que c’est l’aspect moralisateur et démonstratif qui m’a le plus gênée : le père absent puni, l’homme racheté par l’amour d’un enfant, l’amour pur de deux jeunes villageois, le peuple victime de l’alcool et de la drogue, les riches irresponsables… ça fait beaucoup surtout quand le propos est dénué de toute légèreté.
.
Silas Marner
George Eliot traduite de l’anglais par Pierre Leyris
Gallimard (Folio n°1191), 1980
ISBN : 2-07-037191-3 – 316 pages – épuisé dans cette édition
Silas Marner, parution en Grande-Bretagne : 1861
Bonjour Ys,
Vraiment pas tentant, ce bouquin !!!
Une chance qu’il y en a des millions d’autres !!!!
Un éternel optimiste !!!
Bonnes lectures!
Il y a même de meilleurs romans de George Eliot, je n’en doute pas !
Bon, ce livre s’éloigne de moi!
En effet, je ne peux pas vraiment le recommander, bien que cette lecture ne soit pas complètement désagréable.
Bon, d’accord! Ce n’était pas un coup de coeur pour moi, j’ai d’ailleurs un peu oublié, en fait les autres romans de Gaskell sont meilleurs mais dépassent largement les 400 pages. J’en ai un en billet pour plus tard.
Disons que j’en ai profité pour glisser une romancière anglaise du 19ème siècle dans la chaine…^_^
Tu arrives à parler d’Elizabeth Gaskell sur un roman de George Eliot, si c’est pas de la fan attitude ça !
Rien de très tentant dans tout ça… Je vais attendre ton prochain billet, en espérant que tu auras plus de chance!
Le prochain billet est hélas aussi mitigé…
Je dois confesser qu’il ne me tente pas vraiment celui-ci.
Tu auras droit de n’y jeter qu’un œil !
J’ai le moulin sur la floss qui m’attend, j’espère que je serai plus convaincue que toi , on ne gagne pas à tous les coups dans nos lectures ce serait trop beau !
Je pense que Le moulin sur la Floss est plus représentatif de son œuvre. J’attends donc ton billet pour voir si ça vaut le coup de me rabibocher avec cette auteur.
ah oui hein… j’étais tentée mais là, j’ai un peu peur. Besoin d’une bonne dose d’humour ces temps-ci!
Je peux t’assurer que ce n’est pas drôle du tout. Il manque justement cet humour qui a permis à Jane Austen de passer le cap (à mes yeux, bien sûr).
Je me souviens que j’avais eu un peu de mal à me plonger dans ce livre. Le début est très lent. Pour le reste, i lne m’avait pas déplu.
Malheureusement, j’ai trouvé tout le reste assez lent aussi…
Un peu plus indulgent, mais pas complétement enthousiaste non plus 😉
Ce qui sauve le livre, à mes yeux, c’est le personnage de Silasa, qui est malheureusement oublié pendant la moitié du roman, où on se concentre sur les amourettes des tourtereaux. Mais comme toi, l’aspect moral est un gros point négatif dans cet ouvrage !
Allez, j’ai une autre romancière anglaise de la chaîne qui m’attend !
Ah Mrs Gaskell, j’y crois beaucoup plus !
J’ai noté « Middlemarch » depuis longtemps, je ne suis plus sûre du coup !
Jette un oeil sur le com’ d’Isil juste en-dessous, tu seras rassurée…
Le commentaire de Keisha et son lapsus sont amusants. J’ai adoré « Middlemarch » d’Eliot également mais « Silas Marner » beaucoup moins. Je n’ai pas détesté mais je trouve que ça manque un peu d’émotion.
C’est vrai ça, et nous on aime ça l’émotion 😉
geeorge eliot si incontournable dans les etudes d’anglais. je ne suis pas fan. mais bon..
bise
Tout à fait d’accord, c’est pourquoi je ne regrette pas de l’avoir lue.
Le thème ne me tente pas plus que ça…
C’est l’Angleterre profonde d’hier, pas forcément réjouissant…
Je pense qu’elle a écrit d’autres romans bien meilleurs.
Oups, je m’en suis aperçue après, bah elles sont anglaises, romancières du 19 ème siècle, je les confonds un peu (mais les aime)
Tu me rassures, le livre me tentait pas!
Moi non, plus, mais je ne suis quand même pas déçue de l’avoir lu et d’avoir fait connaissance avec Mrs Eliot.
Ah ben zut, moi qui l’avait acheté – mais prêté depuis… pas très envie de le récupérer !
Tu as sûrement lu un avis enthousiaste avant de l’acheter, alors oublie le mien !
Un roman par pour toi on dirait.
Pourtant, j’aime bien les vieilles Anglaises…
Ouaip, je n’ai encore jamais lu George Eliot, mais a priori je ne commencerai pas avec celui-ci (la couverture ne m’attire pas :p)!
La couverture est en effet affreuse, qu’elle drôle d’idée…
George Eliot est un auteur que je veux vraiment découvrir, mais sans doute pas avec ce titre-là qui m’a l’ai bien mélo !
Les bons conseils sont à prendre chez Keisha !
J’ai eu du mal avec la tendance moralisatrice du récit, convenue et naïve. Mais j’ai bien aimé les portraits des personnages que j’ai trouvé habilement croqués, surtout les paysans. Ainsi j’ai trouvé que tous les passages où apparaissent les habitants du village (à l’auberge, les invités du bal…) sont à la fois plein de vérité et de drôlerie, sans être caricaturaux. Un avis mitigé pour moi donc !
Ah, je ne leur ai pas trouvé beaucoup de charme à ces habitants, peut-être le parler villageois qui est plutôt drôle.
Oui, c’est vrai qu’il faut le chercher le petit ton humoristique … je retiens de ce livre un petit côté désuet. Une découverte que je n’aurais pas faite sans la chaîne. 🙂
Moi aussi, alors maintenant je peux dire : « j’ai lu George Eliot », c’est parfait !
j’ai Le mouli sur la Floss dans ma pal. Et en VO en plus… j’espère qu’il est mieux que celui-là, car c’est un sacré pavé!
Oh la la oui en effet, c’est un gros livre, j’espère que tu y prendras plaisir.
bn livre seulement je deplore le fait que ELIOTE n’ a pas trop developpé la vie à lantern yard..sino c’est un bon bouquin et je conseille les franconphones comme moi de le lire..je crois bien qu’il existe la version francaise