Moins que zéro de Bret Easton Ellis

Il y a quelques années de ça, peut-être une dizaine, j’ai lu American Psycho, et j’ai souffert. Jamais ça ne m’était arrivé, et jamais ça ne s’est reproduit depuis. Obligée de sauter des pages parce que je savais que si je lisais la scène qui se dessinait très nettement devant mes yeux, je ne m’en sortirais pas indemne. C’était il y a bien dix ans et je me souviens encore à quel endroit j’étais en commençant à lire la scène du rat, jamais achevée, donc. Je crois que je ne pourrai jamais rien écrire à propos de ce livre tant il m’a révoltée et tant je l’admire aussi d’être à ce point performatif. L’auteur veut faire souffrir et le lecteur souffre. Physiquement. C’est grandiose.

Il était donc temps de revenir à Bret Easton Ellis, avec son tout premier livre, réédité à l’occasion de la publication de sa suite, bien nommée Suites(s) impériale(s). Moins que zéro est sorti en 1985 aux États-Unis, l’auteur avait alors vingt-et-un ans, autant dire l’âge des protagonistes.

Bret Easton Ellis met en scène dans Moins que zéro ce qu’il est convenu d’appeler la jeunesse dorée américaine, celle de Los Angeles en particulier, où Clay, dix-huit ans, revient à l’occasion des fêtes de Noël. Ils sont en effet tous très riches, beaux, bronzés, blonds, voilà pour l’apparence. Mais ils sont aussi totalement désœuvrés, drogués, prostitués pour certains. Ils n’ont aucune notion du monde, consomment la vie et les gens et ne connaissent ni scrupules ni morale. Ils prennent ce qu’ils veulent au moment où ils le veulent, d’ailleurs le plus souvent, ils n’ont même pas le temps d’en avoir envie qu’ils l’ont déjà. Qu’est-ce qui peut éveiller la curiosité de Clay et de ses amis ? Mater un cadavre dans une rue, ou regarder son meilleur pote se faire sauter dans un hôtel par un agent immobilier pour rembourser ses dettes de drogue. Baiser les très jeunes enfants  préalablement drogués, ça peut être original aussi.

« Pourquoi ? je demande à Rip.
– Quoi ?

– Pourquoi, Rip ? »
Rip semble troublé. « Pourquoi ça ? Tu veux dire c’qui se passe dans la chambre ? »
J’essaie d’acquiescer.
« Pourquoi pas ? On a le droit de se marrer, non ?

– Bon Dieu, Rip, elle a onze ans.
– Douze, rectifie Rip.
– Ouais, douze, je dis en pensant à ça quelques secondes.
– Hé, me regarde pas comme si j’étais un vieux vicelard ou un pervers sexuel. C’est pas mon genre.

– C’est… je ne réussis pas à continuer.
– C’est quoi ? veut savoir Rip.
– C’est… j’crois pas qu’on ait le droit.

– Le droit ? Quand on veut quelque chose, on a le droit de le prendre. Quand on veut faire quelque chose, on a le droit de le faire. »

Je m’adosse au mur. J’entends Spin gémir dans la chambre, et puis le bruit mat d’une claque, peut-être une gifle.

« Mais tu n’as besoin de rien. Tu as déjà tout », je lui dis.

Rip me regarde. « Non. J’ai pas tout.

– Quoi ?

– Non. J’ai pas tout. »

Après un silence, je lui demande « Et merde, Rip, quesse que t’as pas ?
– J’ai pas quelque chose à perdre. »

Comme dans American Psycho, Bret Easton Ellis décrit, sans émotion, sans jugement, en observateur d’une société à laquelle il appartient. Aucune empathie n’est possible avec tous ces jeunes gens et pourtant, la critique sociale qui se dessine en filigrane permet de les comprendre. Des parents blindés d’argent et totalement absents, une éducation à l’argent et au plaisir où la réussite sociale prime, l’accès facile dès le plus jeune âge à l’argent, aux drogues, au sexe, à la violence et à l’alcool. On comprends même si on les déteste.

Dans Moins que zéro, on suit Clay dans ses déambulations, entre deux séances chez son psy. Les bars, les hôtels, les fast food, toujours les mêmes piscines, les mêmes corps… Comme Clay, on est écœurés, voire même révoltés par ces gens devenus des pantins, déshumanisés, prêts à tout pour se désennuyer. Ils n’ont plus de désirs, ils ont juste peur de se perdre, de « disparaître ici », sans que personne ne s’en aperçoive, parce que finalement, comme n’importe quels êtres humains, ils ne sont pas grand-chose, voire rien du tout, même sous le soleil de Los Angeles. Bret Easton Ellis lui a fait quelque chose de ce vide, il en a fait ce roman, qui l’a rendu célèbre et scandaleux.

 

Moins que zéro

Bret Easton Ellis traduit de l’américain par Brice Matthieussent
Robert Laffont, 2010
ISBN : 978-2-221-11304-2 – 231 pages – 19 €

Less than Zero, parution aux États-Unis : 1985

 

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83 commentaires sur “Moins que zéro de Bret Easton Ellis

  1. Toujours pas lu « American psycho » mais j’avais bien aimé le film ! Pour découvrir Ellis, j’ai acheté récemment « Lunar Park ». Celui-ci me tente bien aussi mais une chose m’inquiète néanmoins en lisant ton extrait : « quesse que t’as pas ? »
    Rassure-moi, tout le roman n’est pas écrit de la sorte???

  2. Je l’ai lu il y a longtemps, je l’ai même relu plus tard parce qu’on me l’avait vanté et que j’avais peur d’avoir manqué quelque chose… mais je ne l’ai jamais chroniqué parce que je pense que Bret Eston Ellis, c’est trop pour moi. Ce vide, je l’ai ressenti, j’ai été horriblement révolté aussi. American Psycho, j’ai dû sauter des pages. Je ne sais même plus si j’ai réussi à le finir…

    1. Ce vide qu’il raconte, conjugué à la violence, ne laisse pas indifférent. Ça tient plus du constat, de l’état des lieux, que d’une analyse et pourtant, c’est terriblement efficace. Cet auteur a le don de m’attirer, et de me dégouter à la fois… ambivalent…

  3. Billet publié auj le 29, date de la sortie de « suite(s) impériale(e) »

    Je me suis toujours demandé « je lis ou pas ? »
    J’ai vu « American Psycho » en film.
    Et qu’on ne me dise pas « oh, quand on regarde des séries policières américaines et anglaises et qu’on lit des thrillers…  » = tout dépend du contexte.

    donc, en fait, je ne sais toujours pas !!!

    mais il semble qu’on sort déboussollé de ce livre, non ?

    1. Que ressent-on après la lecture de Moins que zéro ? C’est très difficile, car tout ce rien, toute cette violence sont fascinants. On est écœuré par l’attitude de ces jeunes gens, mais ce livre n’est pas là pour qu’on en tire une morale. Ellis réussit son coup, celui de la description clinique devenue littérature.

  4. Je n’ai jamais eu envie de lire ses romans et l’extrait que tu donnes me glace littéralement. Je ne pense pas être armée pour cette littérature là (mais le gars est sympa, vu samedi à Vincennes, il a pris tranquillement la pose le temps que je fasse une photo, malgré la file d’attente impressionnante pour les dédicaces).

    1. Je l’ai vu à « La Grande Librairie », il a l’air très souriant, sympathique… à l’intérieur, ça ne doit pas être aussi clean 🙂 Et je te rassure, j’ai choisi le pire extrait !

  5. Comme toi, j’avais ete soufflee ET choquee par American psycho, je ne sais pas si j’ai envie de renouveller l’experience…comment as-tu ressenti les choses cette fois-ci ?

    1. j’ai réussi à lire toutes les pages, grande victoire ! Mais je ne recommencerai pas American Psycho pour autant. Et je n’ai pas envie de me plonger dans la suite, car même si le livre n’est pas épais, ces 250 pages de rien et de violence ne donnent pas envie d’en reprendre autant.

  6. Bizarre, je ne me souviens pas de la scène du rat. Et je n’ai pas le sentiment d’avoir tant souffert à la lecture d’American Psycho, alors que j’étais ado. C’est particulier, on ne peut que le reconnaître, c’est vrai. Il faudrait que je retente Ellis, mais j’hésitais entre « Moins que zero » et « Lunar Park »…

    1. Il y avait toutes les pages à ton livre 🙂 ? Non mais parce que vraiment, je n’ai jamais rien lu de pire que cette scène du rat et pourtant, je lis des polars, violents parfois, je ne pense pas être une âme si sensible que ça (encore que, je me préserve, par question pour moi de lire Caryl Ferey, par exemple).

      1. Je ne suis pas sensible sur la lecture. J’ai très rarement eu du mal à supporter un livre : le plus dur pour moi, de mémoire, ça a été « Si c’est un homme ». Mais après, je peux comprendre que certains sujets dérangent ou soient trop violents pour certains… En tout cas, je vais aller voir ce Caryl Férey qui te fais si peur 🙂

    1. Il n’y a pas longtemps, j’étais avec un groupe de personnes qui parlaient livres et violence. Un lecteur (écrivain aussi), s’est mis à décrire un livre, l’impossibilité pour lui de le lire, le malaise physique ressenti avec ce livre comme avec aucun autre. Pour faire durer le suspens, il n’a dit le titre qu’à la fin, et c’était American Psycho (j’avais deviné !).
      Bon, je sens que si je continue dans cette voie, les gens vont avoir envie de le lire, juste pour voir 🙂

  7. Comme bladelor: Brrrr!
    ça me rappelle certaines lectures hyper-réalistes comme « l’herbe bleue » il y a qqs années, montrant avec complaisance les conséquences.

  8. Comme toi, lu American Psycho il y a une dizaine d’années et j’ai pris la plus belle gifle de mon parcours de lectrice. Je n’ai sauté aucune page mais j’ai évité de voir le film.
    Celui-ci, je le lirais, c’est certain, un jour. Luna Park est toujours dans ma pal.

  9. Pour ma part j’avais enchaîné « Lunar Park » et « American psycho ». J’avais beaucoup aimé le premier et disons mieux compris le deuxième après avoir lu le premier…. Un auteur à connaitre même si c’est parfois déstabilisant…

  10. Faire bien attention avant d’ouvrir un Bret Easton Ellis. C’est le seul auteur capable de me donner la nausée, l’envie de jeter le livre (ou inversement).
    Mais, il a une excuse, c’est un mixte biographie – creative. Ok, la drogue, le sexe, l’alcool et l’état mental qui en résulte, ca doit du vécu, le reste … je le lis comme s’il laissait courir sa créativité sur la base de son vécu … Houille, pas facile mon truc, enfin…
    J’ai lu « Moins que zero » comme le travail d’étudiant génial (ce que c’est), puis Ellis a continué dans sa technique provocante qui marche. Le top, c’est « American Psycho » puis « Lunar Park » (Nausée dès les premières pages!! entre autre Ellis s’explique sur le American Psycho, lisez, vous saurez comment comprendre, tra-la-la) et enfin « Les lois de l’attraction ». « Zombie » et « Glamourama » ne m’ont pas accroché.
    Si on aime Ellis, il faut lire son pote (et celui de F. Beigbeder) Jay McInerney. Il débute comme Ellis mais son évolution littéraire est moins crash! Magnifiques: « 30 ans et des poussières » et « La belle vie », très bonne lecture

    1. Je lis encore aujourd’hui une interview d’Ellis, à Transfuge, il dit que ça n’est pas autobiographique (il n’a rien de vécu par lui là-dedans), mais il dit aussi que ça reflète sa vie d’alors… Jay McInerney est à mon programme aussi, les premiers d’abord, je ne doute pas que ce soit aussi fort.

  11. J’ai lu « American Psycho » lorsque j’étais en Terminale et comme toi, je me souviens exactement de l’endroit où j’étais en le lisant. De ce livre j’ai pensé tout à la fois qu’il était grandiose et malsain. Il m’a profondément heurté et lorsque j’y repense, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur la santé mentale de son auteur… Depuis, lorsqu’un livre de Bret Easton Ellis parait, je tends l’oreille, mais jamais je n’ai pu ni voulu ouvrir un autre de ses romans. Le passage de « Moins que zéro » que tu cites me laisse penser que j’ai raison. Que ce genre de littérature, une fois peut-être, mais deux fois, sûrement pas. C’est de la torture psychologique. Dans la vraie vie, on fuit ce genre d’horreur et s’il arrive qu’on y assiste, on a au moins la liberté d’agir (ou de ne pas le faire…). En littérature, le lecteur est cantonné à son rôle d’observateur. Et c’est tout simplement insoutenable.

    1. Quand on voit Bret Easton Ellis dans des émissions, il est toujours très souriant, très à l’aise, il a l’air équilibré 😉 Mais il est clair, il le dit lui-même, que sa vie n’est pas celle de tout le monde : l’argent, la drogue, la célébrité… Moins que zéro est moins insoutenable dans ses descriptions que American Psycho en ce sens qu’on « assiste » pas à ces scènes insoutenables, mais on les imagine, ça n’est peut-être guère mieux…

    1. Ah non, ça, je te le confirme ! Mais bon, pas la peine de s’accrocher quand ça ne prend pas, il y a beaucoup d’autres auteurs à lire et à découvrir.

  12. Voilà typiquement le genre de lecture que je fuis… La lecture est un plaisir, pas envie de me faire du mal avec ces récits ultra-violents et sordidissimes…

    1. Je comprends bien, mais pour moi, la lecture, si c’est aussi avant tout un plaisir, c’est aussi celui de découvrir des vies inconnues, des expériences que je ne ferai jamais et aussi des textes qui m’émeuvent (qu’ils me plaisent ou pas) par leur écriture. Et Ellis parvient à ça.

  13. J’admire cette capacité que tu as à passer par dessus des difficultés de lecture
    c’est un auteur que j’ai dans ma bibliothèque mais il fait partie de ces livres que je n’ai jamais pu lire en entier je cale lamentablement j’ai fait l’impasse sur le dernier du coup

    1. C’est surtout que je suis ambitieuse (j’ai un vaste programme de lecture en littérature américaine, allemande, et sud américaine maintenant) et que je n’aime pas quand certains livres me résistent. Alors je les tente, mais parfois je cale, comme cet été sur Dalva je Jim Harrison… et après, je m’en veux, je me vois en piètre lectrice…

    1. Ça n’est pas de la littérature d’évasion, c’est certain, mais la lecture en est pourtant très intéressante à bien des égards. Mais je comprends qu’on n’ait pas envie d’être bousculé à ce point.

  14. J’ai été obligée de m’arrêter dans American psycho, le cœur au bord des lèvres, au bout de 25 ou 30 pages, en le refermant précipitamment pour ne jamais le réouvrir, alors pour rien au monde je ne renouvellerai l’expérience !
    Je ne pourrai même pas le savoir dans mes étagères, c’est dire…

  15. « Obligée de sauter des pages parce que je savais que si je lisais la scène qui se dessinait très nettement devant mes yeux, je ne m’en sortirais pas indemne. »
    Je crois avoir feuilleté un jour un polar qui reprenait des scènes de American Psycho (avec un serial killer, et des descriptions de meurtres qui duraient bien longtemps, pour le lecteur comme pour la victime)et je n’ai pas oublié les quelques pages lues (pas lu le polar non plus, d’ailleurs). Alors là, je sens que ce n’est pas pour moi, tout ça… J’ai vu l’auteur à la télé, il a l’air bien propre sur lui et normal, limite bien charmant…

    1. Je ne doute pas que bien des romans reprennent cette veine du gore, du toujours plus violent… on le voit aussi dans des films… mais ça ne suffit pas. Ça n’est pas parce qu’on fait souffrir un personnage, qu’on le torture, que ça va être « réussi », qu’on va faire aussi « efficace » qu’American Psycho : il y a Bret Easton Ellis derrière, et ça n’est pas n’importe qui. La surenchère n’a pour conséquence que le ridicule…

  16. J’ai American Psycho et Les lois de l’attraction dans ma PAL. Merci pour ton avis, ça me donne envie de lire ceux que j’ai !

  17. J’avais lu « American Psycho » puis celui-ci dans ma période « je lis des romans trash, je suis une rebelle ». Je dois dire que si « American Psycho » est effectivement bluffant et l’un des meileurs romans sur la vanité de la réussite sociale et la violence (réelle ou fantasmée en fonction des intérpratations) qui en découle, « Moins que zéro » m’avait semblé bien inutile… peut-être parceque la premier m’avait anesthésié…. Depuis, je n’ai plus rien lu de lui même si « Lunar Park » prété par une amie, est enseveli dans ma PAL! Ma phase rebelle semble être dépassée! Je lis pour moi, plus pour les autres!

    1. Même sans être rebelle, il y a des auteurs qui me semblent incontournables, et Ellis en fait partie 🙂 Et vous êtes plusieurs on dirait à avoir Lunar Park dans vos PAL, vous devriez organiser une lecture commune. Allez, courage !

      1. En fait, je voulais dire que je l’avais lu pour pouvoir m’en vanter, même si au final j’avais « bien aimé »! Pour les lectures communes, je préfère des choses un peu plus consensuelles, comme ça si j’abandonne ce qui m’arrive quand même souvent, je ne culpabilise pas 🙂

  18. J’ai lu aussi le Transfuge. Gatsby dans le top 10 d’Ellis. Du coup, ça se confirme. Il est grand, il est vraiment grand. Et j’aime beaucoup ce qu’il dit sur le personnage de Clay, pourquoi il a écrit la suite, comment ça s’est construit, etc. Sa vision du monde, la surface des choses, ses peurs, tout ce qu’il fait admirablement bien passer dans ses romans, nan vraiment, vachement intéressant le bonhomme. Ca aurait bien mérité dix pages de plus.

    1. J’attends de voir si tu seras convaincu par la nécessité d’un suite ;-), mais effectivement, ses propos sont très intéressants, sur la nécessité d’écrire (on les retrouve d’ailleurs dans Les Inrocks, Ellis est partout !).

  19. Jamais pu terminer American Psycho. Mon dieu cette scène du rat ! Et puis ma mère l’a lu et m’a appris que je l’ai abandonné après le dernier meurtre. Damned ! Je ne lirai certainement pas celui-ci mais j’ai « Lunar Park » pour avoir une autre idée de cet auteur.
    J’ai le premier Mc Inerney acheté ce week-end. Un roman culte sur NY, il paraît 😉

  20. Un très beau billet, ravi de le lire pour voir un peu ce que tu en as pensé. J’aime bien ton idée sur ce talent « performatif » c’est tout à fait ça… par contre, n’est-ce pas lassant si ce mécanisme apparait dans chacun de ses livres ?
    en tous cas, je vais continuer sur suite(s) impériale(s), pour voir ce que ça peut donner.
    bonne soirée!

  21. Je n’ai encore jamais lu Bret Easton Ellis mais sûrement un jour… ma question : maintenant que tu as lu Moins que zéro (qui, pour info, a toujours été dispo en 10/18!), vas-tu lire la suite : « Suite(s) Impériale(s) » ?

    1. Oui, la suite est dispo, c’est un coup de marketing ! Je n’ai pas envie pour l’instant de lire la suite, c’est secouant un roman d’Ellis, il faut un peu de temps pour s’en remettre… mais je le retenterai avant dix ans !

  22. Mon dieu, je me sens vraiment une alien en lisant tous ces commentaires. J’ai découvert Moins que zéro un peu par hasard (au GB – devenu Carrefour local !) en 1986 ou 87. Je terminais mon adolescence et j’ai été extrêmement touchée par ce livre, pas par le côté drogues et tout ça, mais par le côté vide. Ma vie à l’époque n’était franchement pas palpitante et Bret Easton Ellis décrivait des sensations que je vivais tous le jours, j’avais envie de « Disappear Here ». Je l’ai lu des dizaines de fois à l’époque, et en le relisant récemment, j’ai ressenti les mêmes choses.
    American Psycho, je l’ai lu dès sa parution en anglais, avant qu’on en parle. Je me souviens de ce sentiment d’horreur grandissante au fur et à mesure de la lecture, ce sentiment de « non, ce n’est pas possible ». Le film est nul par contre, tu peux t’abstenir.

    1. Je crois qu’un livre qui a marqué à ce point dans l’adolescence plait toute la vie. Je suis trop vieille pour m’identifier à ces personnages, je lis en observatrice et tout ce vide, cette violence, cette amoralité m’écœurent…

  23. J’ai lu Moins que zéro il y a un moment maintenant, pendant ma période Bret Easton Ellis. A l’époque, j’avais beaucoup aimé. Là je viens de lire Suite(s) impériales et je suis déçue… Mon préféré est Lunar Park, moins axé sur cette jeunesse dorée et désabusée.

  24. Ys > Non mais moi faudra pas m’écouter, je vais m’enflammer et je vais survendre le truc. C’est sûr. Sinon les « Suite(s) Impériale(s) » (« Imperial bedrooms » en anglais), ça vient du fait que Clay, de retour à LA, loge dans une grande suite à l’hôtel et ça vient surtout d’une chanson d’Elvis Costello. C’est dommage qu’on ait ces parenthèses et ce titre en français, qui joue avec le mot suite (au sens de second volet), alors qu’il semblerait que ce ne soit pas la volonté première de l’auteur. Je suis peut-être naïf mais j’ai envie de croire ce qu’il dit dans Transfuge. A noter qu’une autre longue longue interview très très intéressante a été faite par le Nouvel Obs.

  25. Je viens de lire la « suite » qui vient de sortir, et j’en suis à me demander si j’ai envie de lire le 1er opus…

  26. Un roman totalement différent de « Americain psycho », le choc entre les 2 lectures ! Il parait que la suite, paru cette année, n’est pas terrible. Un auteur avec des hauts et des bas.

    1. Je n’ai pas encore lu beaucoup de billets sur la blogo sur la suite, mais par contre beaucoup d’articles dans la presse, souvent enthousiastes.

  27. J’ai lu ce livre il y a une quizaine d’année, par curiosité, pour faire bien, pour dire j’ai lu Bret Easton Ellis, ce cultissime et comme tu le dis, scandaleux auteurs. Que me reste -il de cette lecture ? Le souvenir du canapé du salon de mes parents un début de samedi après midi. Un premier tiers du livre que j’ai dévoré. Un côté sulfureux et dérangeant mais une narration fascinante. Si je le souviens bien, c’est là que j’ai « entendu » parlé pour la première fois des snuff movies.
    Un auteur cultussime donc et un homme très normal en fait, quand on le voit à La Grande Librairie sur France 5. Etrange ressenti.

  28. J’ai déjà peur de lire « American Psycho » de cet auteur, même si j’en meure d’envie, à cause de cette violence gratuite qui n’est que le reflet d’une certaine société moderne, alors « Moins que zéro », je n’y pense même pas ! Sans rire, cet auteur est doué pour nous raconter un monde auquel on a peine à croire qu’il existe réellement en dehors des livres et de son imagination … Pourtant, on sait que cela existe vraiment ; cette jeunesse désabusée et déjà blasée de tout parce que possédant les choses avant même de les rêver. Je me mettrai à la lecture de cet auteur, mais probablement pendant des vacances et, comme toi, en évitant les passages les plus ardus !

    1. Je suis tout à fait d’accord avec toi : on se dit que ça n’est pas possible, que ça n’existe pas des jeunes comme ça, et le livre (la fiction) contribue à cette distance. Et pourtant, Ellis ne cesse de dire que c’est lui, ce qu’il a vécu, ce que d’autres vivent, et ça fait froid dans le dos.

  29. Lu aussi, avec beaucoup de peine… mais en revanche je n’ai pas eu de mal à croire que tout cela existe vraiment, tant cela sonne juste. American psycho j’en ai vu l’adaptation il y a longtemps, j’ai prévu de le lire prochainement également…

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