Pour d’incompréhensibles raisons, je n’ai pas lu L’interprétation des meurtres, malgré un thème qui me plaisait. J’aime les romans qui traitent de psychanalyse, alors quand Freud en est le héros, ça m’intéresse d’autant plus. Celui-ci étant à nouveau protagoniste du deuxième roman de Jed Rubenfeld traduit en français, je n’ai pas attendu longtemps pour l’ouvrir et me plonger dans New York à l’aube des années 20. Le 16 septembre 1920, Wall Street est victime d’un attentat meurtrier qui sème la panique. D’où vient-il ? Qui ose s’en prendre à l’intégrité américaine ? Les communistes, les anarchistes, les Mexicains ? Nombreuses sont les pistes, mais aussi les pièges qui s’ouvrent devant le capitaine Littlemore, de la police de New York.
Ce dernier était présent à Wall Street au moment de l’attentat, de même que son ami le docteur Younger et une jeune scientifique française, disciple de Marie Curie, Colette Rousseau. La jeune femme a un jeune frère, Luc, muet depuis la mort de ses parents pendant la guerre. Pour essayer de guérir Luc, Colette se rendra à Vienne auprès du docteur Sigmund Freud qui a travaillé sur l’obusite, ou symptômes post traumatiques dus aux combats. Le docteur Younger l’accompagne, car il s’est attaché à la jeune femme, même si celle-ci veut absolument revoir Hans Gruber, son fiancé, en prison depuis la fin de la guerre mais sur le point d’en sortir. Younger ne comprend pas l’attitude de Colette.
Le lien entre l’enquête de Littlemore et l’histoire de Colette est assez ténu, il tient surtout à certaines explications que la jeune femme est capable de donner sur le radium. A dire vrai, cette intrigue est assez complexe, elle met en jeu la politique américaine au Mexique et la lutte anti-terroriste. Le complot est d’envergure mais m’a semblé plutôt embrouillé.
Ce qui m’intéressait, c’était la place de la psychanalyse dans cette histoire, et il faut bien dire qu’elle n’en a pas pour ce qui est de l’attentat. De ce fait, j’ai trouvé que ces deux intrigues se mêlaient assez superficiellement, la même sans Freud aurait été tout à fait envisageable.
D’autre part, certains épisodes m’ont semblé par trop rocambolesques, notamment dans les scènes de lutte opposant Younger et ses ennemis. Par exemple, j’ai du mal à visualiser ça :
Le moteur vrombit. Younger avança. L’automobile démarra ; l’Américain se mit à courir. Chacun accélérait. Arrivé au centre de la place, alors que l’impact était imminent, Younger bondit dans les airs. Le capot de la voiture passa sous lui. Son épaule heurta le pare-brise tandis qu’il se protégeait le visage de son bras.
Ce héros fait sans doute preuve d’une agilité hors norme… Malheureusement, comme souvent quand l’action est privilégiée, les personnages sont assez simplistes et leurs relations attendues.
De même, je m’attendais à une immersion beaucoup plus détaillée de New York, un peu comme dans L’Aliéniste de Caleb Carr. La prohibition aurait pourtant pu donner lieu à de belles descriptions, à de vivantes reconstitutions, bref, à une atmosphère que je n’ai pas ressentie ici.
J’ai mené cette lecture à son terme mais sans grande conviction, je m’attendais à un roman plus fouillé à tous points de vue. J’imagine que Jed Rubenfeld a choisi ce thème pour faire écho au 11 septembre et à la fièvre anti-terroriste et raciste qui a suivi. Mais même par ça, je ne suis pas convaincue.
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L’origine du silence
Jed Rubenfeld traduit de l’anglais par Carine Chichereau
Fleuve Noir, 2011
ISBN : 978-2-265-09253-2 – 566 pages – 20.90 €
The Death Instinct, parution aux Etats-Unis : 2010
des petits trucs qui gâchent la lecture, à la fin on retient plus que cela !
Je ne sais pas trop ce qu’il me restera de ce livre, mais pour l’instant je suis plutôt déçue…
je voulais le lire maintanant je ne sais plus trop
Il y a des avis bien plus enthousiastes que le mien.
J’aurais voulu lire le premier « l’interprétation des meurtres », j’espère qu’il n’est pas aussi décevant que celui-ci.
Je ne sais plus si j’en ai envie maintenant, mais il avait l’air très bien, c’est vrai.
il ne me tente pas plus que ça… (ps : note que mon blog a déménagé 😉 )
Ah mince, je change le lien…
Je devrais peut être lire d’abord « l’interpréation des meurtres ». Tout comme toi, je suis très attirée par les romans où la psychanlyse a la part belle.. C’est sûr que ton billet ne donne pas envie de jeter sur ce nouvel opus de l’auteur !
As tu déjà lu ‘l’analyste’ de Jon Katzenbach ? Avec l’aliéniste, c’est pour moi un des meilleurs du genre (enfin je ne les ai pas tous lu hein, par exemple il y a toute la série de Franck Thallis qui a beaucoup de succès, et je n’en ai lu aucun!)
Non, pas lu L’analyste, mais Une maison de fous oui, et j’ai aimé… le sujet est dans le titre 😉
J’avais été déçue par l’interprétation des rêves. Je ne pense pas lire celui-ci.
« des rêves », c’est Freud : jamais décevant 🙂
Je l’attends de Babelio. On verra…
J’espère qu’il te plaira pus qu’à moi.
Toujours rien lu de cet auteur, je ne suis pas trop pressée finalement !
Je connais ta LAL en plus, tu peux y trouver mieux 😉
J’avais adoré L’interprétation des rêves alors quand j’ai vu ce nouveau titre cet été (en VO, il n’était pas encore paru en français), je n’ai pas hésité une seconde ! J’espère ne pas être déçue comme toi !!!
D’après ce que j’ai lu, ces livres sont assez proches, de nombreux personnages y reviennent, et c’est toujours le même auteur ! Il n’y a pas de raison qu’il ne te plaise pas aussi.
J’ai L’interprétation des rêves dans ma PAL mais aucune attente particulière. J’espère juste qu’il est moins complexe.
Si tu as L’interprétation des rêves dans ta PAL, jette-toi dessus, c’est un excellent bouquin de Freud 😀
j’ai « interpretation of murder » dans ma PAL, mais je ne sais pas quand je l’en sortirai, me sens pas très motivée pour l’instant 😉
J’espère quand même ne pas avoir coupé l’envie de trop de gens…
Certains comparent ce livre avec Manhattan freud, de Luc Bossi ; je l’ai dans ma PAL mais pas lu…Les avis divergent sur les deux, le tien et le bossi…Par contre, nombreux sont ceux qui ont apprécié « interpretation of murder »…Bon, dommage, le sujet semblait sympa. Je verrai avec Manhattan Freud, l’architexcture de new york entre en jeu aussi, ça devrait me plaire quand même..Je te dirai si tu veux te lancer dans le Bossi.
je ne connais pas ce livre, mais rien que le titre me tente : lis-le vite que je sache à quoi m’en tenir :
Il m’attirait pour les mêmes raisons que toi – au sujet de la psychanalyse – mais apparemment, ce n’est pas particulièrement réussi…
ben non, pas vraiment…
je ne suis déjà pas très policier, alors si en plus il y a un avis mitigé, je passe !
remarque que s’il n’y en a qu’un, ça vaut certainement le coup d’essayer 🙂
Il me tentait pas mal mais ton billet me fait hésiter.
Je ne doute pas qu’il y en aura de plus enthousiastes.
J’ai pu lire L’interprétation des meurtres et j’avais pu trouvé que dire que Freud était le héros était un peu mensonger, ça a l’air d’être encore le cas ici.
Il est clairement un personnage secondaire ici.
Bonjour Ys, je n’ai pas encore lu ce roman car j’ai lu le précédent « L’interprétation des meurtres » qui m’a laissée dubitative. Rien ne vaut l’Aliéniste en effet. Caleb Carr avait fait très fort. Bonne journée.
Le grand atout de L’Aliéniste à mes yeux ce sont les reconstitutions historiques vraiment très réussies.
Les personnages me font penser a ceux de L’interpretation des meutres, un roman interessant mais longuet et tres formatte. Celui-ci ne me tente pas et quant a toi tu n’as aucun regret a avoir avec le precedent 😉
Je me demande maintenant s’il est aussi bien que je l’imaginais…
Merci pour ces rappels. J’ai beaucoup à lire… après ceux en cours dont Antoine et Isabelle de Vincent Borel, et un petit Watzlawick de derrière les fagots: « Faites vous même votre malheur », qui vaut son pesant de cacahuètes.
chronique publiée… mon avis rejoint le tien…
Quel roman passionnant !